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Documents sur Britannicus

Publié le 07/05/2011

Extrait du document

Les menaces d'Agrippine après l'exil de Pallas

« A la suite de cette révocation, Agrippine se jette tête baissée dans les propos effrayants et les menaces; elle ne se gênait pas pour déclarer que Britannicus était maintenant adulte, que c'était le véritable rejeton de Claude, digne de succéder à son père dans un pouvoir qu'exerçait un intrus, un adopté, grâce aux injustices commises par sa mère. Elle ne se refuserait pas à dévoiler tous les maux de cette malheureuse maison, d'abord son mariage, puis l'empoisonnement. La seule chose à laquelle avaient pourvu les dieux et elle-même, c'est que son beau-fils était vivant. Elle irait avec lui au camp, pour qu'on y entendît, d'un côté la fille de Germanicus, du côté opposé Burrhus, un homme de rien, Sénèque l'exilé, qui, apparemment l'un avec sa main mutilée, l'autre avec sa langue de professeur, réclamaient l'empire du monde. En même temps, elle tendait les bras, entassait les injures, invoquait Claude divinisé, les mânes de Silanus et tant de forfaits inutiles. « TACITE. Annales, XIII, 14. Trad. Burnouf, Hatier, pp. 38-39.

« • Rythme varié :Moi/fille/femme/soeur/et mère/de vos maîtres (v.

156).

Immobile/saisi/d'un long étonnement (v.

397).Et je veux/de ma main/vous choisir/un époux (v.

566).

Toujours punir/toujours trembler/dans vos projets (v.

1353).Mais/Narcisse/dis-moi/Que veux-tu que je fasse? (v.

1423).

Il suffit/j'ai parlé/tout a changé de face : (v.

1584).• Simples rejets, voulus pour insister, par exemple, sur l'interpellation :La fortune t'appelle une seconde fois,Narcisse, [...]Mais Croyez-moi, l'amour est une autre science,Burrhus; [...]• Enjambements :Plus il me ferait honte, et mettrait en lumièreLe crime d'en avoir dépouillé l'héritière (v.

631-632).Soit que je n'ose encore démentir le pouvoirDe ces yeux/où j'ai lu...

(v.

501-502).Ainsi l'expression ne manque-t-elle pas de variété et la poésie du drame traduit-elle naturellement le chant du coeuret le langage de la vie. 3 Remarques sur la grammaire. • Les prépositions :Leur sens est plus varié que de nos jours.— De : par (v.

385), à (v.

765, 982, 1100), depuis (v.

1521), du haut de (v.

455).— Dans : à (v.

656).— Dès : depuis (v.

765, 824).— Sur : à (v.

1669, 1762).• Les pronoms :— Dont : par lequel (v.

734).— On, fréquemment employé pour attaquer (v.

811, 1116).— Où : auquel (v.

322, 575, 666, 1064).— Soi-même, d'un emploi très étendu, peut renvoyer à un sujet déterminé (v.

1685).N.

B.

Quand un infinitif est précédé d'un verbe principal, le pronom, complément de cet infinitif est souvent placéavant le verbe principal Le ministre insolent qui les ose nourrir (v.

362; cf.

v.

422, 953).• Les verbes :— Temps : on trouve parfois le présent quand on attendait le futur.Bientôt, si je ne romps ce funeste lien,Ma place est occupée et je ne suis plus rien (v.

881-882).Dès que je le pourrai, je reviens sur vos traces (v.

1571).— Mode : comme en latin, l'indicatif des verbes devoir et pouvoir a la valeur du conditionnel passé : a dû (v.

61),j'ai pu (v.

153), deviez (v.

970, 1221).— Accord : employé avec plusieurs sujets, le verbe peut ne s'accorder qu'avec le plus rapproché :Tout ce qu'a de cruel l'injustice et la force,Les emprisonnements, le rapt et le divorce (v.

1047-1048).Le participe présent : il s'accorde, en nombre, de façon constante; en genre, plus rarement.Et ces sombres regards errants à l'aventure (v.

380).Le participe passé : les règles d'accord sont identiques aux nôtres; cependant le participe passé conjugué avec «avoir » peut, devant un infinitif, ne pas s'accorder :Je l'ai laissé passer dans son appartement (v.

398: Néron parle deJunie).• La construction plus libre de la phrase :— Enclavés dans une phrase, les participes présents précédés de « en » se rapportent, non aux sujets, mais à l'idéereprésentée par l'adjectif possessif ou le pronom personnel le plus rapproché :Mes soins ...

(confie Agrippine à Néron, au sujet de Claude).

De son fils, en mourant, lui cachèrent les pleurs (v.1181-1182).

D'ou vient qu'en m'écoutant, vos yeux, vos tristes yeux...

(v.

1501). Jugements sur Britannicus de Racine XVIIe siècle • Saint-Évremond, adversaire de Racine : « ...

Passons au sentiment que vous me demandez de Britannicus.

Je l'ailu avec assez d'attention pour y remarquer de belles choses.

Il passe, à mon sens, l'Alexandre et l'Andromaque; lesvers en sont plus magnifiques; et je ne serais pas étonné qu'on y trouvât du sublime.

Cependant je déplore lemalheur de cet auteur d'avoir si dignement travaillé sur un sujet qui ne peut souffrir une représentation agréable....

Je ne désespère pas de ce nouveau génie, puisque la dissertation sur l'Alexandre l'a corrigé.

Pour les caractèresqu'il a merveilleusement représentés dans le Britannicus, il serait à souhaiter qu'il fût toujours aussi docile.

L'onpourrait attendre de lui qu'il approcherait un jour d'assez près M.

de Corneille.

» Lettre à M.

de Lionne, 1670.. »

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