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dom juan

Publié le 07/05/2013

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  Movimientos artísticos literarios. Dom Juan, une pièce baroque, la forme théâtraleDom Juan se présente comme une pièce baroque, libérée des contraintes du classicisme, pour s'opposer au grand siècle religieux que fut le 17ème siècle, siècle de la rigueur et du jansénisme. Et Dom Juan, archétype de l'indépendance intellectuelle en est le fer de lance. Sa quête est spirituelle et métaphysique et nous mène dans les confins de l'âme humaine qui se pose universellement les mêmes questions. Aussi brave-t-il tous les interdits et tous les codes sociaux en héros cynique qui brutalise les corps et les esprits.La question d'un Dom Juan « baroque « n'a pas grand intérêt en tant que catégorisation stable de la pièce, mais elle permet de réfléchir sur son esthétique du point de vue des modèles dramaturgiques de Molière, du point de vue en outre de la temporalité élaborée par son écriture ; elle invite d'autre part à chercher une autre terminologie pour décrire une pièce qui paraît irréductible à tout classement. Ainsi, se demander s'il s'agit d'une pièce baroque, c'est à la fois poser une irrégularité esthétique, nommer cette irrégularité et la renvoyer à des modèles du premier XVIIe siècle. En effet, le mot baroque peut s'entendre en deux sens : en référence à l'esthétique théâtrale du premier XVIIe siècle, contemporaine des thèmes que Jean Rousset a étudiés dans la poésie et de la faveur du motif du theatrum mundi ; ou bien comme manière de désigner l'irrégularité d'une pièce contemporaine d'un théâtre réglé, déjà « classique «. Le sujet invite à une articulation des deux sens du mot, d'une part parce que Molière reprend à l'évidence le motif du theatrum mundi dans Dom Juan, d'autre part parce que le monde qu'il décrit est autre que celui dans lequel ce motif est apparu et s'est développé - c'est un monde « d'après «, d'après le temps des dramaturgies dites « baroques «. En tout état de cause, le mot baroque invite à une réflexion sur la dramaturgie propre de Dom Juan, comprise dans une relation d'écart par rapport à la tragi-comédie du premier XVIIe siècle et par rapport au classicisme, une dramaturgie interrogeant précisément la notion de genre.I. La dramaturgie de l'inconstance : une pièce d'un autre temps ?On s'attachera à montrer dans une première partie tout ce que Dom Juan doit à la tragi-comédie du début du XVIIe siècle, et à mettre cette dramaturgie en relation avec le thème de l'inconstance lié au personnage de Dom Juan.1. L'irrégularité par rapport aux règles du théâtre : on rappellera d'abord que ni l'unité de temps, ni celle du lieu, ni en apparence celle de l'action ne sont respectées. La construction obéit à une structure de tragi-comédie plus qu'au schéma « classique « de la représentation théâtrale.2. Des personnages d'un autre temps, d'un autre théâtre :Dom Juan, héritier d'une aristocratie en voie de disparition, est confronté dans la pièce à des valeurs archaïques, énoncées notamment par son père, Dom Louis, et par Dom Alfonse, représentants d'un code de l'honneur et de la vertu irréductibles aux valeurs d'honnêteté, à la soumission à l'ordre divin (IV, 4 : « je saurai plus tôt que tu ne penses, mettre une borne à tes dérèglements, prévenir sur toi le courroux du Ciel... «).Le statut de Sganarelle : tout comme Dom Juan, Sganarelle semble venir d'un autre théâtre, celui des tréteaux que Molière a connu dans ses premières années de formation et qui est rappelé ici par le boniment d'ouverture sur le tabac.3. Le statut des signes : le sujet même de Dom Juan est apparu en Espagne, dans le contexte du théâtre baroque : il témoigne d'un rapport critique avec la « scène du monde «. La dramaturgie éclatée de la pièce de Molière rejoint tout à fait l'espèce de scepticisme propre à l'humanisme du Théâtre du monde : chacun joue son rôle sur la scène, sous le regard de Dieu ; Dom Juan joue son rôle d'inconstant, jusqu'au moment où la divinité se manifeste en la personne du Commandeur. On peut donc lire dans Dom Juan une dramaturgie du signe. D'une part parce qu'une ligne dramatique est constituée par le thème de l'avertissement, englobant le signe de tête de la Statue, les différentes menaces qui s'adressent au héros (Done Elvire, Dom Louis, Sganarelle) ; d'autre part parce que le séducteur défie ainsi le divin en déniant au signe sa valeur morale. Que le signe ainsi traversé engage une « métaphysique « relève précisément des problématiques de la fin du XVIe siècle et du début du XVIIe siècle.L' irrégularité de Dom Juan renvoie dès lors à la fois à l'esthétique de la tragi-comédie du début du X V I Ie siècle et aux thèmes littéraires du « baroque « (voir les travaux de Jean Rousset) : la fuite, l'inconstance, l'instabilité des choses.II. L'inscription de la pièce dans le présent de Molière« Mais la nouveauté de Molière, son génie propre, nous le savons bien, est de substituer aux canevas traditionnels des comédies antiques ou baroques la peinture des milieux de la société française « (Anne Ubersfeld, « Dom Juan et le noble vieillard «, Europe, n° 441-442, 1966). Il s'agira dans cette seconde partie de montrer tout ce que la pièce de Molière doit, sur le plan thématique et esthétique, au théâtre qui lui est immédiatement contemporain.1. « La peinture du temps « : il convient de relever tous les aspects thématiques qui rattachent la pièce aux préoccupations de son époque ; le personnage de M. Dimanche, celui de Dom Carlos, la scène du Pauvre qui n'est imaginable que dans le contexte d'une réflexion sur la charité - réflexion qui s'élabore dans le monde (et non seulement dans les ordres religieux) pendant la seconde moitié du XVIIe siècle.2. Le statut de l'inconstance : elle trouve son...
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« théâtre, celui des tréteaux que Molière a connu dans ses premières années de formation et qui est rappelé ici par le boniment d'ouverture sur le tabac. 3.

Le statut des signes : le sujet même de Dom Juan est apparu en Espagne, dans le contexte du théâtre baroque : il témoigne d'un rapport critique avec la « scène du monde ».

La dramaturgie éclatée de la pièce de Molière rejoint tout à fait l'espèce de scepticisme propre à l'humanisme du Théâtre du monde : chacun joue son rôle sur la scène, sous le regard de Dieu ; Dom Juan joue son rôle d'inconstant, jusqu'au moment où la divinité se manifeste en la personne du Commandeur.

On peut donc lire dans Dom Juan une dramaturgie du signe.

D'une part parce qu'une ligne dramatique est constituée par le thème de l'avertissement, englobant le signe de tête de la Statue, les différentes menaces qui s'adressent au héros (Done Elvire, Dom Louis, Sganarelle) ; d'autre part parce que le séducteur défie ainsi le divin en déniant au signe sa valeur morale.

Que le signe ainsi traversé engage une « métaphysique » relève précisément des problématiques de la fin du XVIe siècle et du début du XVIIe siècle. L' irrégularité de Dom Juan renvoie dès lors à la fois à l'esthétique de la tragi-comédie du début du X V I Ie siècle et aux thèmes littéraires du « baroque » (voir les travaux de Jean Rousset) : la fuite, l'inconstance, l'instabilité des choses. II.

L'inscription de la pièce dans le présent de Molière « Mais la nouveauté de Molière, son génie propre, nous le savons bien, est de substituer aux canevas traditionnels des comédies antiques ou baroques la peinture des milieux de la société française » (Anne Ubersfeld, « Dom Juan et le noble vieillard », Europe, n° 441-442, 1966).

Il s'agira dans cette seconde partie de montrer tout ce que la pièce de Molière doit, sur le plan thématique et esthétique, au théâtre qui lui est immédiatement contemporain. 1.

« La peinture du temps » : il convient de relever tous les aspects thématiques qui rattachent la pièce aux préoccupations de son époque ; le personnage de M.

Dimanche, celui de Dom Carlos, la scène du Pauvre qui n'est imaginable que dans le contexte d'une réflexion sur la charité - réflexion qui s'élabore dans le monde (et non seulement dans les ordres religieux) pendant la seconde moitié du XVIIe siècle. 2.

Le statut de l'inconstance : elle trouve son fondement dans l'abandon de Dom Juan à l'instant présent, particulièrement sensible dans les scènes « paysannes » de l'acte II ; mais aussi devant Dom Carlos (III, 2).

Dans l'esthétique de la période baroque, l'inconstance appartient au monde même dans lequel évoluent les hommes.

Ici, l'inconstance est tout entière placée dans Dom Juan, ce qui invite à lui donner une interprétation du point de vue de son personnage. L'esthétique hachée de la pièce obéit à un type d'unité d'un autre ordre qu'une représentation du monde, qui relève plutôt d'une convenance avec le personnage principal, ce qui n'est pas sans obéir aux conceptions élaborées par la dramaturgie « classique ». 3.

Le cinquième acte : d'ailleurs, Molière ajoute un masque nouveau à la figure légendaire et construit un acte entier sur le sens de ce masque.

Tout à fait nouveau par rapport aux modèles antérieurs, le cinquième acte de la pièce inscrit la dramaturgie de Dom Juan dans les problématiques propres à cette seconde moitié du XVIIe siècle : il approfondit la question religieuse de l'endurcissement, reprend la critique du parti dévot dont Le Tartuffe vient d'être la victime et, à travers cette satire, inscrit le monde de la cour de Louis XIV, en creux, dans la dramaturgie de toute la pièce. Ce cinquième acte approfondit ainsi la question des signes de manière radicale : l'analyse que Dom Juan fait de la dévotion est proprement sémiotique (corps et langage) et inscrit le. »

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