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Du Bellay, Les regrets (Sonnet 135). Commentaire

Publié le 04/11/2016

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(Sonnet écrit par Du Bellay, traversant le canton des Grisons lors de son retour de Rome, en 1557.)

 

La terre y est fertile, amples les édifices,

 

Les poêles bigarrés, et les chambres de bois,

 

La police immuable, immuables les lois,

 

Et le peuple ennemi de forfaits et de vices.

 

Ils boivent nuit et jour en Bretons et en Suisses,

 

Ils sont gras et refaits  et mangent plus que trois :

 

Voilà les compagnons et correcteurs des Rois,

 

Que le bon Rabelais a surnommés Saucisses.

 

Ils n'ont jamais changé leurs habits et façons,

 

Ils hurlent comme chiens leurs barbares chansons,

 

Ils comptent à leur mode, et de tout se font croire.

 

Ils ont force beaux lacs, et force sources d'eau,

 

Force prés, force bois. J'ai du reste (Belleau) Perdu le souvenir, tant ils me firent boire.

 

Du Bellay, Les regrets (Sonnet 135).

 

Vous ferez de ce texte un commentaire composé, que vous ordonnerez à votre gré; vous pourrez, par exemple, montrer comment, dans un seul sonnet, Du Bellay sait réunir des impressions d'ordre très différent et allier satire et éloge.

Introduction : Si Baudelaire a comparé le « ciel bas et lourd » à un << couvercle », c’est à une « coupe d’étoiles » que songe Paul Fort devant le firmament nocturne. Et cette évocation d’une douce soirée devient prétexte à une poésie sensuelle où le poète et la nature communient au même bonheur (cf. Aube de Rimbaud).

 

1. La cohérence métaphorique.

 

Métamorphosé par le regard du narrateur, le ciel devient l’objet d’une triple association :

 

formelle : c’est la « coupe » dont la couleur (le bleu argenté d’étoiles) et l’aspect assurent la structure métaphorique;

 

puis du contenant on passe au contenu : la coupe contient un liquide (« Dieu verse sur la France ») dont le poète se fait le laudateur : d’où l’amplification de « boire » à « bouche goulue », puis plus prosaïquement « je viderais... la coupe »;

 

enfin, c’est l’effet — dont le titre indique nettement le sens — produit qui demeure dans l’esprit du lecteur : comme un vin joyeux, le ciel enivre le narrateur (enivrer et non saouler!) jusqu’à lui faire perdre sa propre identité.

 

2. Le « je » démultiplié.

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« �A ffirmer péremptoirement qu'il s'agit d'un sonnet ,_, classique (dans lequel les quatre derniers vers sont à rimes croisées) alors qu'il s'agit du traditionnel sonnet marotique -que Du Bellay utilise le plus souvent -dans lequel le quatrain final est à rimes embrassées : le schéma général de ce type de sonnet se résume ainsi : abba - abba - ccd -eed Ne cherchez pas non plus à relier ce sonnet précis à ceux que vous connaissez des Regrets (vous risqueriez en outre de confondre certains textes avec Les antiquités de Rome) : l' inspi ration et les thèmes en sont très particuliers, et l'on ne vous demande rien que vous ne puissiez tirer du texte et de lui seul.

e Le poème n'offre guère de difficulté du point de vue du sens, et son « épaisseur » philosophique ne saurait fournir matière à de longs développements.

Voilà qui devrait vous inciter à vous interroger sur l'art et la manière plutôt que sur le conten u.

PLAN SUGG ÉRÉ In troduction : Déçu par son séjo ur romain -nombre de sonnets des Regrets sont une satire de la vie italienne - comme le déçoivent les mœurs qui règnent sur la France (« Las où est maintenant ce mépris de Fortune ...

», Du Bellay fait, sur le chemin qui le reconduit au pays natal , halte dans les Grisons où il découvre un pays, des habitants et des coutumes que de son regard « d'étranger » il évoque tantôt satiriquement, tantôt élogieusement.

1.

L'Étranger.

a) Un catalogue plutôt qu'une véritable description.

b) Des assertions en guise de démonstration.

c) Une syntaxe rudimentaire une structure fondée sur la parataxe.

2.

Le voyageur charmé.

a) Richesse et beauté du paysage .

b) Bien-être de la vie.

c) Savoir-vivre privé et public.

96. »

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