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EL 15 : « Les femmes ont fait plus de mal que de bien. » (Extrait du postambule)

Publié le 31/05/2023

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« EL 15 : « Les femmes ont fait plus de mal que de bien.

» (Extrait du postambule) Ces éléments de correction sont donnés à titre indicatif.

Reprenez d’abord votre discours, lisez ceux que j’ai publiés sur pearltrees (notamment les propositions en gras).

A partir de là, repérez quelques procédés qui vous permettront de transformer votre dialogue en étude linéaire. ELÉMENTS POUR L’INTRODUCTION Alors que la Révolution française n’a apporté que peu de progrès pour les femmes, Olympe de Gouges, pionnière emblématique de la lutte pour les droits des femmes, rédige en 1791 la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, pastiche de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen proclamée le 26 août 1789. Le texte étudié est un extrait du Postambule Après avoir exhorté les femmes à réagir et se lever contre l’injustice qu’elles subissent dans le paragraphe précédant notre extrait, l’autrice souligne ici leur part de responsabilité dans un système corrompu et inégalitaire, pour mieux poser les principes d’une société qui partagerait réellement les pouvoirs et les droits. Ce texte fait en ce sens écho au préambule qui indique déjà que la révolution ne pourra réellement mener à une société vertueuse et heureuse que lorsque les droits des femmes cesseront d’être bafoués (voir le rajout de « bonne mœurs » en n de préambule) et qu’elles pourront béné cier d’une éducation digne de ce nom Projet de lecture : PREMIER MOUVEMENT (PREMIER PARAGRAPHE) : OLYMPE DE GOUGES REVIENT SUR LA POSITION PARADOXALE DE LA FEMME SOUS L’ANCIEN REGIM = Privées de pouvoir, soumises aux hommes, les femmes ont exercé un pouvoir de l’ombre, contribuant à la corruption d’un système politique sous leur in uence. ODG commence par une accusation pour interpeller son auditoire (notamment les femmes) Le constat est sans appel et l’accusation morale se fait sans fard dès la première phrase : « les femmes ont fait plus de mal que de bien ».

La phrase courte, percutante, permet d’éveiller l’attention de ses destinataires (les femmes, plus précisément) par le paradoxe qu’elle implique : = Pourquoi Olympe de Gouges, qui défend la cause des femmes, peut-elle formuler cette accusation à leur égard ? L’accusation intéressante, car elle pose aussi les bases d’une démonstration qui se veut objective : en toute lucidité à l’égard des hommes, mais aussi des femmes, Olympe de Gouges se propose de mettre à jour les mécanismes de pouvoir à l’oeuvre dans le passé (plus précisément dans la société d’Ancien Régime). Le texte va alors inviter les lectrices (et lecteurs) à ré échir aux rapports de force et de pouvoir entre les sexes, et à la seule manière d’exercer le pouvoir que la société a laissé aux femmes sous l’Ancien Régime. —> Tout le premier paragraphe est rédigé aux temps du passé (passé composé + imparfait) : alors qu’Olympe de Gouges exhorte les femmes à se réveiller au début du postambule et prône la nécessité d’une éducation nationale, elle revient ici de manière rétrospective sur le rôle qu’elles ont exercé dans la société d’Ancien Régime. . . . E fi fl fl . fi D’emblée, ce rôle est placé sous le signe de la manipulation, en témoignent les GN : « la dissimulation » et « la ruse » qui fonctionnent de manière antithétique avec les GN : « la contrainte », « la force » qui renvoient à l’oppression masculine. => Empêchées physiquement de jouer un rôle social et politique, les femmes n’ont eu d’autre choix que de développer un pouvoir secret et obscur fondé sur la manipulation. + On sera sensible au choix du terme « partage » (l.2) qui souligne ironiquement le marché de dupes dont ont été victimes les femmes puisque les hommes ne leur ont cédé que ce butin malhonnête associant soumission et et mensonge.

(Les hommes ayant eu quant à eux, la liberté et l’honnêteté) —> La formule percutante digne d’une maxime résume parfaitement la situation et permet de comprendre le paradoxe apparent soulevé au début du texte : « Ce que la force leur avait ravi, la ruse leur a rendu. Le texte n’est pas une condamnation sans appel des femmes.

Au contraire, c’est un moyen habile de les disculper.

Si les femmes ont dû recourir à la ruse et à la séduction, c’est parce qu’il s’agissait des seules armes que les hommes leur avaient laissées pour se défendre dans la position où ils les avaient délibérément placées Ce pouvoir obscur des femmes est présenté comme tout-puissant —> Les pluriels et les hyperboles « toutes les ressources de leur charmes » (l.3) ; « le plus irréprochable ne leur résistait pas » (l.4-5) ; « tout leur était soumis » (l.5) révèlent la généralisation implacable de ce système fondé sur la séduction et la corruption, tandis que les verbes « était soumis » « commandaient » soulignent toute-puissance des femmes Ce pouvoir occulte est aussi présenté comme dangereux et immoral. —> L’accumulation « le poison, le fer, tout leur était soumis » (l.4-5) met en lumière la dangerosité de ces intrigues féminines qui n’hésitaient pas à aller jusqu’au « crime » pour parvenir à leur n. —> L’immoralité de leur pratique est perceptible dans l’antithèse l.5 : « elles commandaient au crime comme à la vertu ».

En mettant à égalité ces deux valeurs morales, Olympe de Gouges donne l’impression que toute conscience morale est abolie chez ces femmes de pouvoir, l’important étant de jouer de leur in uence pour étendre leur pouvoir NB : Olympe de Gouges fait sans doute notamment allusion à quelques gures féminines célèbres de l’histoire, parmi lesquelles Catherine de Médicis, à laquelle on imputerait plusieurs empoisonnements.

On peut aussi penser à « l’affaire des poisons » sous le règne de Louis XIV qui a mis en cause plusieurs personnalités féminines de la cour Olympe de Gouges ne s’arrête pas là dans sa dénonciation : la suite du texte met en avant la corruption de tout un système politique qui, sous l’Ancien Régime était sous l’in uence de ce réseau féminin. —> Si l’autrice ne dément que cette puissance occulte des femmes a pu être pratiquée en Europe, elle condamne avec plus de force sa généralisation en France, ce dont témoigne l’adverbe « surtout » mais aussi le CCT « pendant des siècles » (l.6) qui révèle bien son caractère systémique. —> « Le gouvernement français, surtout, a dépendu, pendant des siècles, de l’administration nocturne des femmes » : Il est intéressant dans cette phrase de voir comment le pouvoir des hommes (désigné par le GN « le gouvernement français ») s’oppose aux pouvoir des femmes (désigné par le GN « l’administration nocturne des femmes »).

On comprend que c’est la sphère intime, privée (celle des femmes) qui gouvernait la sphère publique (celle des hommes au pouvoir).

C’étaient les femmes qui orientaient en sous-main (grâce à leur amant) les décisions politiques —> Dans la longue phrase suivante (l.7-11), Olympe de Gouges va s’intéresser aux innombrables domaines d’in uence des femmes. - l’accumulation des l.8-9 : « ambassade, commandement, ministère, présidence, ponti cat, cardinalat » : pouvoirs politiques, mais aussi pouvoirs militaires et religieux, aucun domaine ne semble leur échapper. On sera aussi sensible dans cette accumulation à la gradation provocatrice vers le sacré : Olympe de Gouges n’épargne pas l’église de sa satire, puisque ses plus éminents représentants (cardinaux, papes) subissent aussi l’in uence des femmes avec qui ils entretiennent des relations « nocturnes » alors qu’ils sont censés avoir fait vœu de chasteté - L’association des adjectifs « profane et sacrée » résume ce pouvoir tentaculaire et secret des femmes, qui va d’un pôle du pouvoir à l’autre —> Ce pouvoir corrompu, souterrain et opaque, qui ne résulte que de manœuvres fomentées sur l’oreiller est condamné sans appel par Olympe de Gouges.

D’un côté, l’autrice dénonce la stupidité des hommes manipulés par les séductrices (« la sottise »).

De l’autre, elle dénonce les agissements des femmes qui sont ramenées à leur intérêt égoïste (« la cupidité et l’ambition »). fl » fi fl fi fi . . . . . . . . fl fl Le paragraphe se conclut sur un paradoxe qui semble enfermer les femmes dans une situation sans issue, presque tragique : « ce sexe autrefois méprisable et respecté, est depuis la Révolution, respectable et méprisé ». La structure en chiasme ne peut qu’à nouveau interpeller les lectrices (et lecteurs). = Si dans ce tout paragraphe, Olympe de Gouges s’intéressait au pouvoir des femmes sous l’Ancien Régime, le chiasme lui permet de faire un parallèle habile avec la période révolutionnaire. —> d’un côté, les femmes ont connu une réhabilitation morale (« méprisable » > « respectable ») à lier à leur combat auprès des hommes durant la période révolutionnaire (pensez par exemple à la marche des femmes). —> de l’autre, elles ont subi dans le même temps un dénigrement social (« respectable » > « méprisé » => On comprend la situation sans issue dans laquelle se trouvent les femmes : alors qu’elles.... »

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