Devoir de Philosophie

Éloges 15 de saint John Perse

Publié le 30/03/2012

Extrait du document

Dans cette forme le vers s’étend sur la page comme s’il refusait de se fondre dans l’alexandrin ou l’octosyllabe, vers pourtant largement usités dans l’épopée. La poésie de Saint-John Perse emprunte à l’épopée son registre épique, cet univers en perpétuelle activité se mue en un espace où les réalités antillaises se mêlent aux figures mythiques. L’enfance est aussi un âge d’or peuplé de figures féminines empruntées à un passé mythique, la figure féminine est réalisée en deux temps, elle reprend d’abord le motif maternel avant de s’attacher au motif poétique et de passer de la figure de la mère à celle de la muse « Nos mères vont descendre, parfumées avec l’herbe-à-Madame-Lulie… leurs cous sont beaux «.  Le poète, par sa vision du monde, par son don de double-vue, par cette nécessité de l'expression qui lui paraît une obligation venue d'ailleurs, une violence à lui faite par la divinité, est obligé de faire violence à son tour au langage courant; là où le langage normal exprime une seule idée à la fois, mais son langage va exprimer dans la même phrase deux ou trois idées différentes, ou plutôt la même idée à deux ou trois plans différents de sorte qu’il réveille par le contexte le sens secondaire d'un mot, sans que cela fasse disparaître le sens principal. Ainsi que l'usage de mots inattendus, difficiles à identifier qui désignent l’environnement naturel et trahissent le plaisir de vivre au passé avec exactitude et créent une impression d'étrangeté donne à son langage un aspect mystérieux incomparable. Cette impression de mystère est enfin créée par un usage symphonique du langage qui permet d'exprimer plusieurs thèmes dans une seule phrase.

« mêlent aux figures mythiques.

L’enfance est aussi un âge d’or peuplé de figures féminines empruntées à un passémythique, la figure féminine est réalisée en deux temps, elle reprend d’abord le motif maternel avant de s’attacherau motif poétique et de passer de la figure de la mère à celle de la muse « Nos mères vont descendre, parfuméesavec l’herbe-à-Madame-Lulie… leurs cous sont beaux ».

Le poète, par sa vision du monde, par son don de double-vue, par cette nécessité de l'expression qui lui paraît une obligation venue d'ailleurs, une violence à lui faite par ladivinité, est obligé de faire violence à son tour au langage courant; là où le langage normal exprime une seule idée àla fois, mais son langage va exprimer dans la même phrase deux ou trois idées différentes, ou plutôt la même idée àdeux ou trois plans différents de sorte qu’il réveille par le contexte le sens secondaire d'un mot, sans que cela fassedisparaître le sens principal.

Ainsi que l'usage de mots inattendus, difficiles à identifier qui désignent l’environnementnaturel et trahissent le plaisir de vivre au passé avec exactitude et créent une impression d'étrangeté donne à sonlangage un aspect mystérieux incomparable.

Cette impression de mystère est enfin créée par un usage symphoniquedu langage qui permet d'exprimer plusieurs thèmes dans une seule phrase. Pour conclure ,on constate que le travail du style est fait en quelque sorte pour obscurcir ses impressions, ce qu'illit clairement dans le monde extérieur ou en lui-même, il s'efforce de le transposer, sur le plan concret, sensible, etles réalités spirituelles, sans qu’il ne s'agisse d'un obscurcissement gratuit, qui serait une fantaisie, un caprice.

Cecinous paraît nécessaire, dans la mesure où le poète ignore la séparation logique que la vie pratique établit entre lesréalités de nature différente et ces distinctions que réclame l'analyse philosophique.

Le poète est cet être double,qui en même temps éprouve la réalité extérieure dans sa puissance concrète, et en saisit la signification humaine,spirituelle, celui qui dans l'instant voit toute l'histoire humaine.

De l’évocation des sentiments à la célébration épiqueet mythique d’une enfance, la poésie persienne passe par la description de fêtes, de cérémonies ou encore derencontres ponctuant la vie de figures humaines issues de l’enfance.

Il s’agira de voir comment Saint-John Perserevivifie son enfance pour l’adapter à un imaginaire personnel.

Les registres épiques et épidictique (ça veut dire qui distingue ce qui est noble de ce qui est vil) soutiennent le projet poétique de Saint John Perse et orientent lelecteur vers une interprétation symbolique.

L’enfance est allégorisée et distillée dans le poème où sa présence estsans cesse renouvelée afin de la rendre présente sous ses multiples traits.

La célébration de l’enfance et de sesmotifs en passant par l’hommage du poète à la poésie, ainsi mère et muse se confondent-elles au cœur de lasection pour fonder une poétique de l’hommage.

Progressivement, le poète dessine son rêve, celui de concentrer lemonde dans un poème, en s’appuyant sur un lexique d’une grande richesse et d’une grande densité et qui n’est pasle seul à tracer l’esquisse d’une poésie élevant progressivement l’enfance au rang de mythe.

Toutefois le tableaulaisse entrevoir les contours d’un lieu où réussit à amasser l’harmonie et glisse imperceptiblement vers l’hommage etla célébration d’un monde que seule la mémoire conserve.

Le poète reconstitue un décor où se côtoient la nature,les hommes et les objets divers en faisant de tous ces éléments un élixir poétique, dans lequel les conditionshumaines et végétales deviennent alors un motif qui a pour but de les concilier dans un univers où les forcess’équilibrent.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles