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En Attendant Godot de Beckett: ACTE I - DIVISION 2

Publié le 09/11/2010

Extrait du document

godot

Estragon. - «Taisons-nous un peu, tu veux ?« (page 19) Vladimir. - «Qu'est-ce qu'on fait ?

Estragon. - On attend.

Vladimir. - Oui, mais en attendant ?« (page 21)

Vladimir. - «Alors, quoi faire ?

Estragon. - Ne faisons rien.« (page 22)

Puis, plus loin, cet échange, encadrés de deux silences :

Estragon. - «Allons-nous-en.

Vladimir. - Où? ... Ça vaut la peine qu'on attende, Non ? Estragon. - Pas toute la nuit.

Vladimir. - Il fait encore jour.« (page 25)

godot

« sonne, pas plus Vladimir que nous, ne pouvait comprendre la question «Et nous?>'.

Notre vigilance se trouve alertée,le mot «rôle» (thématique) est répété trois fois.

Le thème se trouve alors fermement établi, sa résolution gagne enimpact.

Ce qui apparaît comme désordre et mécompréhension au niveau du dialogue et à l'intérieur de la fiction serévèle pour le lecteur-spectateur élément de clarté et de mise en valeur. Godot, figure d'un salut terrestre Les deux amis, larrons est-on tenté de dire,attendent un dénommé Godot, duquel ilsespèrent un bonheur tout matériel : dormir «auchaud, au sec, le ventre plein, sur la paille»(page 25).

Cet espoir est des moins fondés,incertains qu'ils sont tant du lieu que du jour durendez-vous, et jusqu'au consentement deGodot à accéder à des suppliques dont ils ontdu reste oublié le contenu.

L'inconséquence d'unespoir si peu fondé les apparente à ces gensdont Estragon disait inconsidérément qu'ilsétaient «des cons» (de croire à un salut peuvraisemblable). Godot participe de la sphère du divin : on adevant lui le rôle d'un suppliant, page 24.

Eneffet, ayant «bazardé» leurs « droits », Vladimiret Estragon sont vis-à-vis de Godot, dans un telétat de sujétion que seules suppliques et prièresleur sont permises. On ne sait de quels droits il s'agit, mais leurperte les livre au jugement de Godot, comme lepéché à celui de Dieu.

C'est, page 24, le rire deVladimir qui invite au rapprochement, rire«auquel il coupe court comme au précédent»,page 13, lorsque Gogo suggérait de se repentirdu péché d'être né.

Afin d'envisager la vaguesupplique de Vladimir et d'Estragon, Godot doitconsulter registres, agents, correspondants,comptes en banque, pesée qui s'apparente fortà une version mercantile du jugement dernier(page 24).

Mais on aurait tort de dire que Godotest Dieu.

Beckett se contente d'éclairercertaines analogies des situations de ceux quele malheur attache aux figures de l'espoir d'unailleurs. Beckett a placé dans son «exposition» l'épisodedes deux larrons et du sauveur.

Cette entrée enmatière nous indiquait l'angle sous lequel il fautapprocher certains passages de la pièce.

Ontient là un aspect de la technique de Beckettqui déploie dans la pièce les composantes d'unparadigme.

La passion et l'espoir d'un sauveursont le scénario exemplaire, modèle mythiqued'un paradigme d'événements profanes quiauront lieu sur cette scène.

Le texte développe,entre ces variations d'un même canevas, unréseau de renvois, d'allusions et d'équivalencesnécessaire à leur compréhension. Incertitude Page 27, «Rien de précis», pourrait figurer comme le titre de ces pages où, l'une aprèsl'autre, sont décimées toutes les certitudes dont nous avons l'habitude d'encadrer la réalitéextérieure.

Toutes les identités s'y désintègrent : -l'identité de la personne : ils ont rendez-vous avec un dénommé Godot, mais ne sont passûrs qu'il s'appelle Godot, - le repérage de l'espace : ils ont rendez-vous à un endroit identifié par un arbre.

Mais celui. »

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