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En Attendant Godot de Beckett: ACTE I - DIVISION 4

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

Estragon. - «Toute ma vie je me suis comparé à lui [Jésus]. Vladimir. - Mais là-bas il faisait chaud! II faisait bon! Estragon. - Oui. Et on crucifiait vite.« (page 73)

Estragon. - «Allons-nous en.

Vladimir. - On ne peut pas.

Estragon. - Pourquoi ?

Vladimir. - On attend Godot.«

 Vladimir. - «C'est la première fois que tu viens?

Garçon. - Oui, monsieur.

Vladimir. - On dit ça.«

 

Estragon. - «Je suis malheureux.

Vladimir. - Sans blague! Depuis quand ?

Estragon. - J'avais oublié. «

 

 

 

« comparé à lui [Jésus].

Vladimir.

- Maislà-bas il faisait chaud! II faisait bon!Estragon.

- Oui.

Et on crucifiait vite.»(page 73) Espoir, disposition infernale Beckett nous dit dans Molloy que «l'espoir est la disposition infernale par excellence.» L'espoir estsource perpétuelle de déception, c'est unmirage; l'enfant, qui «a son Godot» (page 72), nesait pas s'il est malheureux, tout comme Vladimir.La sagesse selon Beckett consisterait à abolir ledésir.

C'est donc à un supplice éternel queBeckett a condamné Vladimir et Estragon.

SiGodot représente pour eux la promesse d'une viemeilleure, cette promesse ne se réalisant jamais,ne pouvant se réaliser sans doute, ressemblebien à une malédiction.

Huit fois dans ce premieracte ils ont exprimé le désir de partir : Estragon.

- «Allons-nous en. Vladimir.

- On ne peut pas. Estragon.

- Pourquoi ? Vladimir.

- On attend Godot.» (page 67) L'enfant, la perpétuation du supplice del'attente Ils ne peuvent pas partir parce qu'ils espèrentl'arrivée de Godot : ils sont rivés à leur espoir, àleur attente.

Depuis quelque temps, il sembleque, plus que la venue de Godot, ce soit latombée de la nuit qu'ils attendent.

Pendant lespectacle de Pozzo, Vladimir n'a cessé del'invoquer.

La tombée de la nuit (la mort peut-être, ou l'absence dans le sommeil) coïncideavec la délivrance de leur attente.

Aussitôtaprès le départ de l'enfant, la lumière se met brusquement à baisser.

En un instant il fait nuit «Enfin!» dit Vladimir (page 72).

C'est pourquoiEstragon accueille le messager avec unebrutalité incompatible avec son caractère.

Ill'accuse de venir «si tard».

Autrement dit, de lesavoir fait patienter si longtemps, de ne pas lesavoir plus tôt affranchis de leur espoir. La venue de l'enfant ne tire de lui que cecommentaire excédé, désabusé : «çarecommence».

Quel accueil pour l'émissaire del'espoir! On s'étonne aussi du peud'empressement qu'ils manifestent à prendreconnaissance du message de Godot.

Ilsdevraient se précipiter, le presser de questions.Par deux fois ils l'interrompent, diffèrent lemoment où il pourra parler.

Mais justement, ce «ça recommence» exprime toute l'amertume,alors qu'ils allaient en finir avec l'attente, dont iln'est pas douteux qu'elle reproduit celle de laveille, de voir celui qui, sous une forme ou uneautre, chaque jour vient leur signifier le supplicedu lendemain.

À la fin de l'acte, nous savonsqu'ils reviendront le lendemain, et qu'ilsenvisageront comme ils l'ont fait à leur arrivée,de se suicider : «Fais-moi penser d'apporter unecorde demain» (page 74).. »

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