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En quoi Moderato cantabile est-il un labyrinthe où le lecteur s’égare et est laissé à lui-même ?

Publié le 29/12/2013

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  Le Nouveau Roman est un mouvement littéraire du XXème qui refuse le développement de l’intrigue et de la psychologie du roman traditionnel. Il cherche à créer des formes narratives originales, qui reconstituent la complexité du monde en fragmentation dans le but de faire du roman un laboratoire de formes d’écritures nouvelles, de restituer la pensée à travers le cheminement de la conscience et d’ainsi créer de nouveaux personnages anonymes et impersonnels. C’est le cas de Marguerite Duras, une écrivaine, dramaturge, scénariste et réalisatrice française qui d’après un article rédigé par Maurice Nadeau au sujet de Moderato cantabile, se renfermerait sur ses secrets et, après nous avoir tendu divers fils d’Ariane, nous abandonne à la sortie du labyrinthe. On peut alors se poser la question suivante : En quoi Moderato cantabile est-il un labyrinthe où le lecteur s’égare et est laissé à lui-même ? Pour cela, nous verrons dans un premier temps en quoi ce roman est-il labyrinthique ; et, dans un second temps, nous nous demanderons en quoi la lecture de ce roman est-elle libre en étudiant les différents fils d’Ariane suggérés par l’auteur.           Certes, on trouve dans Moderato cantabile à la fois des personnages principaux, des personnages secondaires et des figurants, comme dans tout roman traditionnel ; mais pourtant, la notion de personnages classiques est r...

« protagonistes.

Il y a donc un choix de l'auteur qui refuse la représentation ce qui provoque une très grande part de mystère et cela favorise l'identification entre Anne et la femme assassinée.

Les personnages sont interchangeables, certain ne possède pas de prénom comme l'enfant par exemple qui peut représenter un concept, une idée abstraite, ici, il symbolise tout les enfants, la liberté et le refus des conventions sociales. Duras rejette l'idée de faire le portrait physique et moral des personnages, de ce fait le lecteur ne peut connaître les protagonistes qu'à travers les dialogues et les gestuelles, le lecteur est donc obligé d'interpréter ces signes. Le plus souvent, on voit le personnage grâce à un point de vu externe, jamais on n'accède à l'intériorité des personnages : le narrateur est un simple témoin qui retranscrit ce qu'il voit. On remarque également de nombreuses occurrences du pronom « on » qui peut parfois désigner le mari et le couple qu'Anne forme avec lui (« on a choisi la maison ») ou bien la patronne du café ou un ensemble de témoins anonyme.

Ce « on » représente l'opinion public, les conventions sociales et la société bourgeoise. L'emploi de ce pronom personnel créé un effet d'étrangeté car son utilisation rend le langage moins transparent et montre ainsi la complexité de l'être humain.

Cette volonté de vouloir laisser aux personnages leur épaisseur psychologique et leur mystère est en totale opposition avec les romans de Balzac qui  dans ses romans, souhaite classer les espèces humaines.

Pour Balzac, l'oeuvre ne doit pas être seulement reproduction du monde, mais elle doit en fournir l'explication. On remarque également que les intrigues du livre se brouillent et qu'elles ne sont pas clairement définies.

Au premier abord, l'histoire semble extrêmement banale : un homme et une femme sont témoins d'un crime interprété comme passionnel.

Il s'agit soit d'une intrigue policière, puisque le récit débute par un meurtre, soit d'un roman sentimental.

Mais en réalité, le roman est plus déroutant qu'il n'y paraît, et il demande une lecture active et attentive.

L'intrigue se réduit à son strict minimum, et le lecteur se trouve face à de nombreuses questions laissées en suspens à la fin de l'oeuvre.

Pour Marguerite Duras, le lecteur doit assumer une partie de la construction de cette histoire, ce qui suppose que la fin et la forme du roman restent ouvertes.

En effet, outre le style des descriptions et des dialogues, l'intérêt du livre demeure dans sa structure.

A la fin du récit, aucun des mystères soulevés au début du récit n'est élucidé.

L'auteur laisse une liberté d'interprétation au lecteur extrêmement large.. »

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