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En quoi peut-on songer à propos de Pénélope à une forme d’«odyssée » ou de voyage qui pour le spectateur, n’est pas seulement à mettre en relation avec l’épopée d’Homère ?

Publié le 12/09/2018

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Comment ne pas penser à la famille monoparentale qui prend de plus en plus d’ampleur de nos jours ? Entre comique et tragique, Pénélope cache ses blessures et sa profonde tristesse -voire sa détresse- pour tenter, avec peu de moyens de combler chez Télémaque, le vide laissé par le départ du père. Au-delà de sa douleur personnelle, de sa colère, de la difficulté de trouver l’espoir et la force d’y arriver seule, Pénélope est une mère qui ne vit que pour son fils depuis l’absence d’Ulysse. Elle voudrait tout faire pour lui, faire tout son possible pour, même s’il ne retrouve pas la parole, le rendre heureux. C’est la dure réalité des couples aujourd’hui séparés ou divorcés,obligés de jongler entre leurs obligations et leurs devoirs en tant que parents, de combler au maximum leur absence et celle de l’autre, d’enfuir leurs blessures pour panser celles de leurs enfants.

De tout ceci on peut se demander ce que le jeune public saisis vraiment. Il est évident que jeune public ou non, les personnes qui ne connaissent pas l’histoire de Pénélope, Ulysse et Télémaque dans L’Odyssée d’Homère ne peuvent pas voir toutes les transformations faites au mythe. Ils ne pourront pas non plus saisir les allusions, ou faire des liens entre ce qui est vu sur scène et la mythologie. Après tout, ce n’est pas forcément si important : ce public-là y verra un mythe nouveau, et ne sera justement pas influencé par le poème d’Homère. Il pourra y apprécier le voyage à travers différentes formes théâtrales, à travers la fiction et la réalité, sans les parasites intellectuels des références homériques, accepter les choses telles qu’elles sont présentées, et plus qu’un conte ou qu’un mythe, il pourra y vivre une allégorie épique et comique de notre quotidien, du tragique de la vie, et des données nouvelles qu’apporte la modernité

« voit - ? Quoi qu’il en soit, Elise Combet se charge de tout ce qui se trouve sur scène.

En tant que comédienne, elle incarne Pénélope, qui monologue durant la quasi-totalité de la représentation.

Elle nous fait un récit de son voyage, avec sa maison sans toit, sur roulettes qu’elle tire avec une vielle bicyclette à travers les villes et les forêts, afin de retrouver Ulysse, qui briserait le mutisme de leur fils Télémaque.

Elle endosse aussi le rôle du cyclope, en enfilant une combinaison qui ressemble étrangement à celle d’un scaphandrier et en parlant d’une voix rauque.

Durant cette aventure singulière, Pénélope est représentée par une poupée pour donner l’impression qu’elle est minuscule par rapport cyclope, qui est censé être un géant.

Cette poupée, tout comme d’autres personnages de la représentation font parti d’un autre genre théâtral : la marionnette.

Que ce soit Cerbère le chien de garde obèse, Télémaque le fils muet ou Circé la voyante, chacun est manipulé plus ou moins à vue par Elise Combet, alors qu’elle joue Pénélope : elle est à la fois personnage et manipulatrice d’une seconde figure, avec laquelle elle dialogue au cours des péripéties de son histoire.

Mais comme cela est précisé dans la présentation de la pièce[5], Pénélope est aussi du théâtre d’objet.

Ainsi, la maison, en plus de se disloquer en plusieurs parties pour matérialiser un village, est une véritable boite au trésor renfermant toutes sortes de choses.

Un placard s’ouvre et devient un banc, un autre renferme son matériel à embobiner, un autre sa collection de Dieux lui donnant l’espoir, un dernier découvre un circuit démontable qui lui sert à nous raconter sa prise de conscience que ces recherches ne pouvaient aboutir, puisqu’elle tournait littéralement en rond.

Durant la narration de cet incident, un dernier genre apparait, que l’on peut percevoir comme un petit hommage au poète de L’Odyssée : le théâtre chanté.

Pénélope nous conte en effet sa désillusion par un chant décrivant son « odyssée », appuyant les paroles par la manipulation d’une locomotive sur le circuit. Tout en jouant Pénélope et en manipulant marionnettes et objets, Elise Combet nous livre le récit des aventures mythologique d’une femme qui cache sa tristesse pour redonner la joie de vivre à son fils ; mais au-delà de ça, nous pouvons rapprocher ses propos d’une réalité plus dure encore : la nôtre, dans notre vie moderne. Ce que le personnage de Pénélope nous raconte, c’est sa vie.

Une vie qui comme toute vie subit des transformations au cours du temps, des mois, des jours, au gré des incidents et des rencontres.

Les thèmes abordés font parti de ceux que nous connaissons tous, que chacun à déjà pu expérimenter une fois : la lutte contre l’ennui, la perpétuelle recherche du bonheur, les aléas, l’espoir, le hasard des rencontres qui bousculent une vie… L’histoire que nous raconte le spectacle Pénélope c’est au final simplement le cours de la vie.

À l’image des têtes de Cerbère, cette pièce englobe le passé, le présent et l’avenir ; la naissance, la jeunesse et la vieillesse, et tout les regrets, l’espoir, les inquiétudes qui vont avec.

Bien qu’inspiré de la mythologie grecque, Pénélope trouve une résonnance d’une justesse incroyable dans la vie d’aujourd’hui : elle nous fait voyager entre une réalité mythologique bien éloignée de notre temps, et notre vie actuelle.

Le spectacle met en scène l’absence d’une figure essentielle : le père.

Tout comme dans bon nombre de foyers contemporains, l’un des parents – souvent le père - manque, car la vie active d’aujourd’hui nous dévore petit à petit, nous obligeant à délaisser ceux et ce que nous aimons.

De manière plus évidente, il nous est présenté une mère seule, avec un enfant.

Comment ne pas penser à la famille monoparentale qui prend de plus en plus d’ampleur de nos jours ? Entre comique et tragique, Pénélope cache ses blessures et sa profonde tristesse -voire sa détresse- pour tenter, avec peu de moyens de combler chez Télémaque, le vide laissé par le départ du père.

Au-delà de sa douleur personnelle, de sa colère, de la difficulté de trouver l’espoir et la force d’y arriver seule, Pénélope est une mère qui ne vit que pour son fils depuis l’absence d’Ulysse.

Elle voudrait tout faire pour lui, faire tout son possible pour, même s’il ne retrouve pas la parole, le rendre heureux.

C’est la dure réalité des couples aujourd’hui séparés ou divorcés, obligés de jongler entre leurs obligations et leurs devoirs en tant que parents, de combler au maximum leur absence et celle de l’autre, d’enfuir leurs blessures pour panser celles de leurs enfants. De tout ceci on peut se demander ce que le jeune public saisis vraiment.

Il est évident que jeune public ou non, les personnes qui ne connaissent pas l’histoire de Pénélope, Ulysse et Télémaque dans L’Odyssée d’Homère ne peuvent pas voir toutes les transformations faites au mythe.

Ils ne pourront pas non plus saisir les allusions, ou faire des liens entre ce qui est vu sur scène et la mythologie.

Après tout, ce n’est pas forcément si important : ce public -là y verra un mythe nouveau, et ne sera justement pas influencé par le poème d’Homère.

Il pourra y apprécier le voyage à travers différentes formes théâtrales, à travers la fiction et la réalité, sans les parasites intellectuels des références homériques, accepter les choses telles qu’elles sont présentées, et plus qu’un conte ou qu’un mythe, il pourra y vivre une allégorie épique et comique de notre quotidien, du tragique de la vie, et des. »

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