LT20AM15 Cours de TD littérature française : Les récits du XVIème siècle. 20 septembre 2013.PRESENTATION XVIème SIECLE. On a l'idée d'une Renaissance. Galand déclare 'Au Moyen-âge nous étions lourdes et grosses bêtes (...) à présent nous sommes devenus hommes'. Cette citation traduit bien la pensée du XVIème siècle, siècle de la Renaissance. I. UNE RENAISSANCE. Le mot renaissance est utilisé déjà à partir du XIXème siècle. Même s'il est utilisé bien plus tard, l'idée existe bien. C'est un réveil des lettres, des arts et de la culture antique. C'est le siècle de la rupture avec la nuit qui est le Moyen-âge, que l'on définissait comme barbare (même si cela reste une période riche). Le XVIème apparaît comme une période de lumière qui s'oppose à l'obscurité médiévale. On retrouve des préjugés du Moyen-âge, Dubellay déclare même 'Ce sont des épices qui corrompent le gout de notre langue' Il y a donc un manque de goût, de finesse, et même de goût gustatif. Rabelais dans Pantagruel 'Maintenant toutes les disciplines sont restituées, les langues instaurées (..) tous le monde est pleins de gens savants'. On a donc la sensation aussi de vivre dans une aire nouvelle. 1. La mutation des cadres de pensées. On passe d'un monde clos à un monde ouvert au niveau des repères géographiques, temporels et culturels. a. Géographiquement. L'univers s'élargit. Du fait d'abord des grandes découvertes : La découverte de l'Amérique par Christophe Colomb en 1492, le Tour du Monde par Magellan en 1519 et la multiplication des récits de voyages ainsi que d'autres modes de vie. (référence Montaigne et les cannibales qui l'amène à une leçon de tolérance.) De plus, la Terre n'est plus le centre du monde. (C'est Ptolémée qui avait établi le géocentrisme). Ce sont les travaux de Copernic qui ont permis de démontrer que la Terre gravite autour du Soleil (1473-1543). b. Ouverture temporelle. 1453 : Chute de Constantinople prise par les Turcs. Cela entraine la fuite des érudits en Italie qui apportent de précieux manuscrits grecs. Cela permet de refaire la connaissance d'auteurs comme Platon. A la Renaissance on assiste également à une fascination pour l'antiquité comme référence culturelle. c. Une ouverture culturelle. Cette ouverture est liée à l'essor économique et aux conditions de vie qui s'améliorent, ainsi qu'aux valeurs guerrières nobiliaires qui s'effacent pour laisser place au développement des valeurs économiques et intellectuelles. La conception de la noblesse est remise en cause ( Les villes se développent au détriment des châteaux.) De plus les valeurs intellectuelles et économiques prévalent. On peut dorénavant acheter des titres. Tous le monde peut donc avoir accès à la noblesse., ce sont les offices anoblissantes. L'élite urbaine aspire au pouvoir et est surtout demandeuse de savoir (avant le savoir était condamné comme un loisir seulement) pour exercer un office. Le savoir devient donc intéressant. La diffusion du savoir est facilitée par l'invention de l'imprimerie en 1470. La diffusion des livres est donc synonyme d'un accès au savoir. De plus les livres avant étaient très peu répandus car il fallait les relier à la main et leur taille était très volumineuse (manuscrit) . Le savoir devient donc une forme de loisir et il est beaucoup plus facile de se procurer un livre. Les caractères modernes et l'apparition du format in octavo en 1470 favorisent également la diffusion du savoir. Le niveau de l'instruction générale s'élève considérablement et on assiste à la multiplication des collèges et à la baisse de la prédominance du latin. 2. Tradition d'enseignement remis en cause. On assiste à un grand événement en 1530 : la création du collège de France par François Ier, appelé également 'Le collège des lecteurs royaux'. N'importe qui peut y aller, et c'est totalement gratuit. Il n'y a aucune condition de diplômes, le but étant d'éduquer tous le monde. Les cours se feront en français, ce qui est une grande nouvelle et les cours sont d'excellents niveaux, très variés (sciences, mathématiques, philosophie, langue) et avec les meilleurs professeurs. On assiste à l'éclosion de l'esprit humaniste qui voulait privilégier l' étude philologique des textes (contrairement à l'approche scolastique). Ex : La manière dont Vatable , un professeur va concevoir ses cours. Il utilise la Bible come support et divise celle-ci en 3 colonnes : Celle de la version latine (vulgate), celle traduite en français et enfin celle traduite en hébreu. Ici Vatable donne la possibilité de confronter 03 versions, on a donc une large ouverture d'esprit. On est plus ouvert d'esprit, plus tolérants. Ce qui est aux antipodes de la Sorbonne. Sorbonne : Création au XXIIIème par les papes. C'est une faculté de Théologie et d'Institutions créée pour que soit respectés les dogmes catholiques. L'esprit scolastique est l'esprit dominant : on considère qu'il y a une autorité qui sait ce qui est bien ou pas et qu'il faut la respecter. L'autorité ici se trouve être les personnes faisant le lien telles que le pape, les professeurs de la Sorbonne ou le roi , élu de Droit Divin. Il y a une forte place pour la religion et une seule Bible est étudiée : Celle de la Vulgate. L'esprit humaniste est perçu comme une menace pour la religion et ceux qui défendent la notion d'un intermédiaire pour avoir accès à la vérité. Les intermédiaires perdent donc ici leur pouvoir et pire encore cela remet en cause le pouvoir du Roi. Il y a donc une remise en cause de ce qui était présenté comme allant de soi et on fait place à l'esprit critique, la fascination pour la réflexion , l'intelligence & l'esprit. 3. Un sentiment de toute puissance. L'acceptation de la hiérarchie traditionnelle s'efface au profit d'une conception orgueilleuse de la puissance centralisée autour du Roi et de l'Homme magnifié par l'art. a. Politiquement. Il y a un essor de la conscience nationale. C'est la fin du morcellement territoire en domaine féodaux et c'est également la fin de la Guerre de 100 ans. Il y a donc un désir d'unité nationale. L'Edit de Villers-Cotterêts en 1539 introduit l'unification d'un code de lois locaux et un code de loi unique. Cet édit est rédigé en français car on veut de l'accessibilité et une unité linguistique. Le français doit devenir le reflet d'une unité nouvelle. C'est l'essor de la conscience nationale. Les auteurs utilisent la langue française car c'est en autre une très belle langue. Les poètes de la Pléiade comme Dubellay en 1549 veulent défendre et illustrer la langue française , en conclusion ils veulent magnifier la langue française et publier des chefs d'oeuvres. b. Le nationalisme explique la place donnée à l'art. Par le biais de la Guerre d'Italie (1494-1559) on découvre le raffinement de la renaissance italienne. On va introduire celle ci en France avec L. De Vinci. Les français vont même avoir la prétention de vouloir dépasser les italiens. LT20AM1504 octobre 2013 L'art glorifie la grandeur de la France : On retrouve par exemple l'importance des châteaux. On veut que la France soit un pôle intellectuel et culturel. Les Français créent le premier dépôt légal de toutes les oeuvres imprimées dans la bibliothèque de Fontaine bleue, qui devient par la suite la bibliothèque nationale. François Ier veut que la bibliothèque du royaume de France soit un modèle au niveau européen et va vouloir centraliser toutes les bibliothèques. Toute oeuvre étudiée en France doit être déposée dans sa bibliothèque. François Ier va également vouloir que la cour de France devienne un modèle de raffinement, de politesse. Il va par exemple demander la traduction en 1528 en français d'un ouvrage italien de Balthazar Castiglione, Le courtisant (1478-1529). C'est un ouvrage intéressant car représentatif du raffinement de la renaissance Italienne. On va également traduire des oeuvres de Platon pour un nouveau raffinement amoureux : c'est un nouveau mode de vie, un nouveau modèle de ce qui doit être l'homme parfait (politesse, raffinement, éducation). On veut que l'art glorifie la toute puissance de l'Homme. C'est la conséquence de l'esprit humaniste qui insiste sur la distance qu'il faut avoir. On a un accès direct à l'intelligence. On est fascinés devant l'ivresse que l'Homme peut accomplir avec du travail et de la volonté. On a donc un culte de l'art ou l'homme est créateur. Ex : La mode des cabinets de curiosité, ainsi que les auteurs qui vont exercer plusieurs métiers pour la diversité des centres d'intérêts. Il y a également un grand engouement pour les encyclopédies. On assiste également, pendant la Renaissance, à un développement d'un esprit critique, une haute conception de l'esprit humain. Mais le XVIème siècle est également le siècle des guerres de religions. II. L'importance de l'angoisse religieuse au XVIème siècle. Un phénomène général de peur et d'angoisse religieuse. Jean Delumeau en parle dans La peur en Occident Dès le 14ème siècle La multiplication des disettes, des pestes noires, et des guerres provoque le sentiment sourd de peur donc de culpabilité (châtiment de Dieu) Dès le 15ème siècle La multiplication des discours sur le péché, le châtiment et la fin du monde génèrent une hantise de la vengeance de Dieu, une hantise de l'Enfer et la religion ne permet pas d'apaiser les craintes, et au contraire elle aggrave l'angoisse. L'Homme est donc démuni. L'importance de la protection On demande la protection à la Vierge Marie qui est un véritable culte car c'est une figure maternelle et elle est présente partout (statues, tableaux,...). Au niveau artistique, la vierge est très présente. On assiste également à un trafic des indulgences. (On disait qu'il fallait acheter des indulgences et cela permettait de passer moins de temps au Purgatoire.) La religion telle qu'elle est pratiquée n'est pas suffisante pour la paix, il y a un désir de réformes avec le discours de J. Calvin en 1539. Peu à peu va naître le sentiment d'une nécessité d'une réforme des pratiques religieuses. L'humanisme chrétien Il est illustré par J. Lefèvre d'Etaples (1460-1535) et Erasme (1469-1536) Il y a la lecture directe du texte biblique traduit globalement en français par L-D D'Etaples en 1530. Le mouvement défait une pratique religieuse plus proche du message des Evangiles : cette idée est résumée dans l'ouvrage d'Erasme : Le poignard du soldat chrétien en 1504. Sa réédition se fait en 1518 pour un accès plus direct aux textes. Il y a une importance de la lecture de la Bible et on se réfère beaucoup moins souvent à l'Ancien Testament. Pour l'allemand Luther (1483-1546) Le plus important n'est pas la tradition de l'Eglise, c'est la lecture directe de la Bible et une pratique de la religion axée sur l'amour et la tolérance telle que c'est souligné dans les Evangiles. Luther va reprendre la Bible et va lire des passages de St Paul, l'épitre romain. Il revient sur la justice de Dieu et comprend que cela ne s'achète pas mais c'est une grâce que Dieu nous fait de nous donner la foi. Les oeuvres doivent être la conséquence de la foi et Luther va combattre ceux qui défendaient l'importance de l'achat et défend la pureté du coeur et de la foi. Luther va apprendre ensuite que le trafic des indulgences avait pour but de rembourser les dettes de certains hommes religieux. Luther publie 95 thèses en 1517 contre le trafic des indulgences. La conséquence de cette publication est qu'en 1521 Luther fut excommunié. Erasme quant à lui insiste sur le libre arbitre et sur la liberté de construire sa vie tandis que Luther parle de la nécessité et de l'aide de Dieu pour s'accomplir. Le renouveau spirituel = L'Evangélisme en France L'Evangile naît dans la ville de Meaux ou réside l'Évêque G. Briconnet (1472-1534). Ce mouvement est soutenu par M. de Navarre. L'Évangélisme n'a pas pour fonction de rompre avec le catholicisme. Le problème est que le mouvement est mal perçu par la Sorbonne car elle considère ces idées trop proches de celles de Luther. Le mouvement est dissous en 1525 mais il continue à se développer de dans les milieux intellectuels et chez les auteurs qui souhaitent des réformes comme Rabelais, Navarre de 1525 à 1534. 1534 : Affaire des Placards. On va placarder des affiches contre certaines pratiques de la religion catholique comme la messe sur les portes des appartements du Roi. Le désir de réforme est tellement important que cela devient des enjeux politiques et le Roi se sent menacé car il est Roi de droit divin. Le mouvement évangélique est vraiment interdit et les positions vont se durcir. Ce qui n'était qu'un désir de réforme va devenir un mouvement protestant nourri en France par le calvinisme. Les théories de J. Calvin. (1509-1564) En France à partir de 1535 le...
