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Etude d'un corpus d'incipits romanesques

Publié le 13/02/2013

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Objet d’étude : le personnage de roman du XVIIème siècle à nos jours. Question : Ces incipit romanesques respectent-ils les contraintes du genre ?                 Le corpus proposé regroupe cinq incipit romanesques d’auteurs et d’époques différentes. Nous découvrons « La Princesse de Clèves «, que publie Madame de La Fayette en 1678, « Jacques le fataliste et son maître « datant de  1796 et écrit par Denis Diderot, « Les Misérables « écrit par Victor Hugo en 1862, la « Condition humaine « d’André Malraux publié en 1933, et enfin l’incipit de « La Modification « de Michel Butor, paru en 1957. Malgré leur différence d’époque, tous ces incipits respectent bien les contraintes du genre romanesque.               En effet, nous faisons la connaissance de différents personnages, Melle De Chartres, future princesse de Clèves,  Mr Myriel,  évêque de digne dans les Misérables,  Jacques et son maitre dans Jacques et le Fataliste dévoilés tous les quatre par le point de vue omniscient d’un narrateur extérieur au récit. Le portrait de Melle De Chartres est pauvre en détails : sa beauté « qui attira les yeux de tout le monde « (l 25) est hyperbolique et conforme aux critères de beauté de l’époque. Mr Myriel est « un vieillard d’environ soixante quinze ans « (l 2) sur lequel courent de nombreuses rumeurs. Quant à Jacques et à son maitre, Diderot n’en fait aucune description. Tout comme dans les i...

« nous rend proche de lui.

Le personnage de Butor est un inconnu, un « vous » énigmatique, un protagoniste anonyme qui apparait surtout comme un corps.

Sans en faire directement le portrait, Butor nous donne cependant des informations sur lui : c'est un homme habitué à voyager, âgé de quarante cinq ans, père de famille et partagé entre deux femmes, Henriette et Cécile.

Chacun des personnages de ces ouvertures de roman est placé dans un cadre spatio-temporel réaliste donné avec plus ou moins de précisions.

Il s'agit de la cour de France sous le règne d'Henri Second pour Madame de la Fayette, des villes d'Aix et de Digne dans le sud de la France en 1815 pour Victor Hugo et du 21 mars 1927 à minuit et demi dans une chambre d'une ville tropicale pour Malraux.  La précision des dates et des lieux ancre ces récits dans la réalité historique et leur donne plus d'authenticité.

1815 correspond en effet à la transition entre l'Empire et la Restauration et le 21 mars 1927 au début de l'insurrection de Shanghai.

Dans Jacques le Fataliste il n'y a aucun indice spatial : « le lieu le plus prochain » (l 3), ni de cadre temporel et le lecteur peut supposer qu'il est celui de l'époque de l'oeuvre.

Enfin dans l'incipit de la Modification, le cadre spatio-temporel est très imprécis : à une heure « matinale » (l 12), dans un train évoqué par le « panneau coulissant » du premier paragraphe.

Dans ces incipit les points de départ des intrigues sont également donnés.

Madame de la Fayette y décrit la cour d'Henri second, les personnages qui y évoluent, les divertissements qui s'y pratiquent.

Dans Jacques le Fataliste l'auteur introduit une conversation entre deux personnages, Jacques et son maitre et entre le narrateur et le lecteur.

Dans les Misérables, le lecteur découvre la vie de l'évêque de Digne avant et après la Révolution de 1789, ainsi que les conséquences tragiques de cet événement historique sur la vie de ce personnage.

Dans l'incipit de la condition humaine l'entrée « in medias res » plonge le lecteur au coeur de l'action et du drame par l'intermédiaire d'une double question : « tenterait-il », frapperait-il » (l 1).

Le héros est en proie à des interrogations devant l'action à accomplir : un meurtre.

La situation initiale de la modification est le départ en voyage en train du personnage. Ce héros est fatigué, inquiet du vieillissement qu'il ressent, et peine à se réveiller.

Ainsi ces ouvertures de romans répondent-ils bien aux fonctions informatives traditionnelles de l'incipit. La fonction primordiale d'un début de roman est d'établir la communication : le texte cherche à séduire le lecteur afin de lui donner le désir de poursuivre sa lecture tout en témoignant d'une certaine conception quant à la manière de raconter l'histoire.

Pour produire l'intérêt romanesque, l'écrivain dispose de multiples ressources.. »

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