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Etude linéaire de l’acte I scène 5 du Malade Imaginaire, de « Je lui commande absolument… » à « Voilà pour me faire mourir. » Molière, 1673.

Publié le 19/03/2024

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« Etude linéaire de l’acte I scène 5 du Malade Imaginaire, de « Je lui commande absolument… » à « Voilà pour me faire mourir.

» Molière, 1673. Introduction Le XVII ème siècle est celui du théâtre en France.

C’est en s’inspirant de la comedia dell’arte – genre nouveau venant d’Italie- que les auteurs vont donner un souffle nouveau sur le théâtre français.

Parmi eux, Molière, l’auteur favori du roi Louis XIV, sera celui qui s’inspirera le plus de ces types de comédiens: les valets, les maîtres, les belles jeunes filles trouveront tous et toutes leurs places dans ses pièces.

En effet, on sait que les valets sont particulièrement impertinents chez Molière, on se rappelle de la scène du sac dans Les Fourberies de Scapin, une pièce précédente: Scapin le valet fait croire à son maître que des hommes viennent l’attaquer, le fait se cacher dans un sac et le roue de coups.

Ici, c’est le personnage de Toinette qui est impertinent.

Le malade imaginaire est la dernière pièce de Molière.

Cette comédie-ballet de 1673 met en scène un bourgeois hypocondriaque, nommé Argan, qui veut absolument marier sa fille Angélique à un médecin.

Mais elle est amoureuse de Cléante.

Toinette, l’insolente servante d’Argan prend part à cette décision et prend le parti de la jeune fille contre son père.

Dans la scène 5 de l’acte I, Argan se querelle avec sa servante, Toinette.

Dans quelle mesure cette scène de querelle entre maître et valet a des allures comiques ? Pour répondre à cette question, nous montrerons dans le premier mouvement que Toinette et Argan semblent s’affronter à armes égales.

Ensuite, nous montrerons dans le second mouvement les allures farcesques de cet extrait. 1er mouvement : un affrontement d’égal à égal • Dans la première réplique de l’extrait, nous comprenons la conception très conservatrice (en accord avec celle du XVII ème siècle): en tant que père, il doit décider du mariage de sa fille.

Les relations père/ filles sont à l’époque des relations inégalitaires, dans lesquelles le père détient l’autorité et donne des ordres. C’est le sens du verbe transitif « commander ».

L’adverbe « absolument » rend l’ordre incontestable, sa décision inexorable.

La proposition subordonnée relative « que je dis » a fonction épithète du nom « mari » rend ce choix total et justifié.

D’ailleurs, qu’en pense Angélique? Le pronom « lui » indique qu’il parle de sa fille sans vraiment s’adresser à elle, alors que celle-ci est pourtant présente sur scène. • Dans sa réponse, Toinette le défie et ose lui répondre.

Nous pouvons observer un parallélisme de construction dans les répliques de Toinette : elle reprend les répliques de son maître.

Cela crée un effet comique car elle reprend mot pour mot les répliques d’Argan: « je lui commande absolument » face à « je lui défends absolument ».

On remarque la même utilisation du pronom dans cette réplique de Toinette: parler d’Angélique comme si elle n’était pas là. • Argan se demande alors « où est-ce donc que nous sommes? Et quelle audace est-ce là à une coquine servante de parler de la sorte devant son maître? », cherchant à remettre Toilette à sa place de servante et lui même à sa place de maître.

Ces deux interrogations indirectes à valeur rhétorique indiquent qu’Argan reprend des esprits et campe sur sa position.

Le culot de Toinette doit cesser: elle doit mieux se comporter devant « son » (déterminé possessif rappelant l’appartenance de Toinette à Argan).

Le défi est lancé: son audace contraste avec les devoirs et l’obéissance que la servante lui doit. • Pourtant, Toinette répond avec encore plus d’audace, au présent de vérité générale cette fois-ci: « une servante bien sensée » (participe passé adjectif mis en valeur par l’adverbe « bien ».

Toinette reprend, à nouveau dans un jeu de parallélisme comique, les termes (« servante ») de son maître.

Cela accentue l’effet comique de cette dispute entre maître et valet, où ce dernier dépasse les limites de sa fonction.

Néanmoins, on peut remarquer qu’en s’adressant directement à Toinette pour discuter de l’avenir de sa fille, Argan reconnaît implicitement l’autorité de la servante.

Apparemment à armes égales, la joute verbale opposant Argan à Toinette semble gagnée par Argan en cette fin de premier mouvement. 2ème mouvement : une dispute aux allures de farce. • Ce second mouvement débute par une didascalie « court après Toinette ».

Après les mots, Argan passe aux actions.

La poursuite produit une mise en scène comique.

C’est une vraie bastonnade à laquelle on assiste ici: deux personnages se battent de façon ridicule.

Cet élément est un élément classique de la farce, genre hérité du Moyen-Age ayant trouvé ses lettres de noblesse dans La Farce de maître Patelin, ou dans le Roman de Renart.

L’interjection « ah! » d’Argan accentue l’épuisement du personnage. • Dans la réplique suivante de Toinette, nous pouvons faire les mêmes observations que dans la première didascalie: Toinette « se sauve de lui ».

Ici, Toinette parle de son « devoir », se rappellent d’un coup à sa fonction de servante.

La périphrase « les choses qui peuvent vous déshonorer » a ici une significations plus large, car Toinette insinue beaucoup, notamment que l’entourage d’Argan se moque de ses prétendues « maladies ».

Toinette monte d’un cran dans le défi: elle invoque.... »

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