Etude linéaire d'un extrait de Bel-Ami pour le bac de français

« Bel-Ami est un roman d’apprentissage de Maupassant décrivant l’ascension sociale de Georges Duroy, un arriviste qui parvient à ses fins en séduisant les femmes.

Paru en 1885, Bel-Ami est considéré comme un roman de la veine naturaliste, visant à raconter la vie d’un personnage de manière très scientifique, en décrivant un cadre spatial, temporel et social extrêmement précis.

Dans cet incipit, Maupassant introduit l’ambitieux protagoniste dans un état de pauvreté, qui contrastera avec la fortune et la notoriété dont il jouira à la fin du roman. Nous allons donc nous demander quelle image est-elle donnée de Georges Duroy dans cet extrait ? Le 1e mouvement, de la ligne 1 à 8, fait le portrait physique de Duroy et les effets produits par ce physique sur les femmes.

Ensuite, dans le 2 nd mouvement, de la ligne 9 à 15, l’auteur dévoile les pensées du protagoniste. Finalement, le dernier mouvement, de la ligne 16 à 21, les déambulations de du personnage dans Paris sont évoquées. Lors du 1e mouvement, de la ligne 1 à 8, le portrait physique du héros est dressé, ainsi que les effets que produit ce physique sur les femmes.

Ainsi, dès la 1e ligne de l’incipit, le nom du personnage est évoqué « Georges Duroy », c’est un nom banal mais à 2 syllabes ce qui pourrait préfigurer l’ascension sociale du héros.

On sait également, dès la lecture de cette première phrase, que Duroy va connaître une réussite économique dans le futur avec le champs lexical de l’argent : « caissière », « monnaie de sa pièce ».

L’expression satirique du narrateur dans la phrase suivante, « il portait beau par nature et par pose », suggère que l’action est focalisée sur l’apparence du personnage et le fait qu’il ait conscience de ses atouts physiques, il aime attirer les regards.

On peut également déjà positionner le personnage, il n’appartenait pas à l’aristocratie militaire, il était « sous-officier » et le fait qu’il l’ait été par le passé suggère qu’il n’est plus si jeune.

Le héros apparait aussi vaniteux et narcissique avec la description de son attitude : « il cambra sa taille et frisa sa moustache », ce personnage fascine.

De plus, il a quelque chose d’animal avec son « regard rapide et circulaire » à la ligne 4 et ses « coups d’épervier » préfigurent sa destinée et montre son ambition.

A la ligne 6, on apprend que Duroy ne laisse aucune femme indifférente avec l’expression « elles avaient levé la tête vers lui ».

Cet effet s’accentue avec la présentation réaliste des femmes qu’il fascine : « 3 petites ouvrières, une maîtresse de musique … 2 bourgeoises ».

Elles viennent toutes d’un milieu populaire, elles sont toutes dans un café bon marché. De plus, le vocabulaire familier, « cette gargote à prix fixe », reflète parfaitement le milieu social dans lequel Georges Duroy évolue.

Cette description laisse alors le lecteur sur une impression contrastée, à la fois positive et inquiétante.

Le personnage fascine par sa beauté et son charisme mais inquiète également. Lors du 2nd mouvement, de la ligne 9 à 15, Maupassant tend à dévoiler les pensées de Duroy.

Ainsi, il opère une focalisation interne pour montrer les préoccupations du personnage.

D’abord, le texte est rendu réaliste avec l’indication temporelle « Au 28 juin » à la ligne 10.

La thématique de l’argent est omniprésente : « il lui restait juste en poche 3 francs 40 pour finir le mois », le héros apparaît alors inquiet et plein d’incertitude.

On aurait pu croire avec l’expression « se demandant ce qu’il allait faire » dans la ligne précédente, que le personnage avait des pensées élevées et riches mais on se rend compte qu’elles sont triviales et matérialistes.

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