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Etude linéaire sur manon lescaut, rencontre Manon et DG

Publié le 11/06/2025

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« EL 5 Manon Lescaut, Abbé Prévost, La rencontre de Des Grieux et Manon Lescaut Votre introduction à partir du questionnement + intro.

De votre édition BELIN p.118 + lien à faire avec le parcours LECTURE DU TEXTE  Projet de lecture : Comment Des Grieux fait-il de sa rencontre avec Manon un événement fondateur sous le signe du tragique ? Annonce des mouvements Mouvement 1 : l.204 – 210 Une apparition à l’arrivée du coche d’Arras/ Les circonstances de la rencontre qui a bouleversé sa vie Le narrateur Des Grieux intervient en commentant ses actions passées.

L’interjection « Hélas ! » témoigne de son jugement rétrospectif marqué par le regret et situe le texte dans un registre tragique .

La phrase négative et exclamative qui suit explicite la raison du remord : le choix du jour du départ d’Amiens.

Avant le récit même de l’événement , le narrateur procède ainsi à une dramatisation qui vise à susciter l’intérêt de ses auditeurs et à souligner l’importance de cet épisode.

L’emploi du conditionnel passé « j’aurais porté » , traduisant l’irréel du passé , souligne le caractère irréversible des conséquences associées à la perte de « l’innocence ».

Un tel jugement rétrospectif du « je narrant » , cad le « je » qui raconte , met en évidence les changements profonds qui ont affecté le personnage depuis cette date.

Mais ce n’est qu’avec la connaissance des événements qui ne sont pas encore advenus que le narrateur peut juger du caractère funeste, tragique, du choix du jour de son départ.

Des Grieux narrateur montre ainsi qu’il n’était pas en son pouvoir d’échapper à cette rencontre qu’il présente comme une œuvre du destin.

Notons cependant que le point de vue interne va permettre à Des Grieux de faire son propre portrait de manière avantageuse, à travers par exemple l’hyperbole « toute mon innocence », lui permettant ainsi de se dédouaner de ses responsabilités dans les événements qu’il va raconter . Des informations visent à donner une dimension réaliste à cet épisode.

Le récit débute véritablement avec l’emploi du passé simple ( « nous vîmes », « nous le suivîmes ») .

Des Grieux pose alors un cadre spatiotemporel précis ( « Amiens » , « la veille », « cette ville » , « Arras ») qui donne un ancrage géographique et chronologique.

L’évocation de détails (« le coche » , « l’hôtellerie »)et le présent de vérité générale (« où ces voitures descendent » ) renvoient à la vie quotidienne d’une ville de province et contribuent à l’effet de réel. La vue de l’arrivée du coche constitue un élément perturbateur, une action de premier plan relatée au passé simple alors que le participe présent fait de la promenade de Des Grieux et Tiberge une action de second plan qui est ainsi interrompue.

Ils modifient leur trajet comme le montre le verbe de mouvement « nous le suivîmes ».

Cette mise en relief d’un événement en apparence anecdotique ( « pas d’autre motif que la curiosité » ) annonce qu’il s’agit d’un élément perturbateur. Mouvement 2 : l.210-220 La fascination de Des Grieux/ L’ensorcellement Le récit de Des Grieux traduit l’agitation qui règne.

Les verbes au passé simple « il en sortit », « se retirèrent » signalent l’apparition des femmes et leur disparition presque immédiate.

L’adverbe « aussitôt » renforce cet effet.

Par ailleurs deux actions se déroulent en même temps comme le montre la proposition conjonctive circonstancielle de temps introduite par « pendant que » et dont le verbe « s’empressait » renvoie à une action effectuée avec rapidité.

En effet le conducteur est animé par un mouvement vif tandis que Manon « s’arrêta ».

Ce contraste met en valeur l’immobilité de la jeune fille qui se distingue ainsi au milieu de l’effervescence.

C’est alors Des Grieux qui agit avec un mouvement dont la spontanéité est rendue par les verbes « loin d’être arrêté » et « je m’avançai ». Manon est rendue exceptionnelle à travers le regard de Des Grieux.

En effet si Manon se trouve avec les autres femmes, elle ne se confond pas avec elles.

Elle est vite en marge du groupe.

Les antithèses « quelques »/ « une » et « se retirèrent »/ « s’arrêta » soulignent sa singularité.

Des Grieux ne s’attarde pas sur sa silhouette ni sur les traits de son physique.

L’impression qu’elle suscite semble effacer les détails factuels si bien que le narrateur préfère des adjectifs peu précis qu’il renforce par des adverbes d’intensité : « fort jeune », « si charmante ».

De plus l’étymologie de cet adjectif, « carmen » = chant-incantation – évoque l’idée d’un sortilège au 18 ème siècle. Ainsi Des Grieux insiste-t-il sur le pouvoir envoûtant de Manon.

La périphrase « maîtresse de mon cœur », qui la désigne, achève de la placer sur un piédestal. Des Grieux va alors exprimer la force des émotions qu’il a ressenties.

Pour souligner le ravissement dont il est l’objet, Des Grieux prend soin de mettre en évidence avec insistance son innocence et sa tempérance, comme le prouvent les négations « qui n’avais jamais pensé à la différence des sexes, ni regardé une fille avec un peu d’attention », l’incise « moi, dis-je », et les tournures hyperboliques « tout le monde admirait la sagesse et la retenue », « excessivement timide ».

La rencontre produit un véritable bouleversement dans la mesure où elle lui révèle la violence de la passion. Les deux phrases « je me trouvai[…] transport » et « je m’avançais[…] de mon cœur » suivent une cadence mineure qui met en relief les dernières propositions, traduisant une attraction irrésistible.

Les termes « enflammés », « transport », et « maîtresse de mon cœur » sont empruntés au lexique de la tragédie et suggèrent que DG est dépossédé de lui-même .

Cependant , l’emploi des modalisateurs , signe du point de vue interne , tels « elle me parut » laissent une place au doute quant au portrait que Des Grieux fait de Manon , indices pour le lecteur que nous ne percevrons Manon qu’à travers ce que le jeune homme nous en dira. Mouvement 3 l.220-230 Les premières paroles échangées sous le signe de la rencontre fatale. Après avoir été fasciné à la vue de Manon et après avoir opéré un rapprochement physique, Des Grieux entame un dialogue avec Manon.

Les paroles échangées sont rapportées selon trois manières.

Le narrateur a tout d’abord recours au discours indirect, en consacrant une phrase à sa question « je lui demandai ce qui » et une autre à la réponse de Manon « elle me répondit[…] qu’elle », ce qui donne un effet de rapidité . Par la suite il emploie le discours narrativisé « je lui parlai d’une manière qui lui fit comprendre mes sentiments » qui permet de ne garder que la teneur du propos (et non le propos exact) La réponse de Manon est alors rapporté au discours indirect libre « c’était malgré elle qu’on l’envoyait » dans une proposition juxtaposée qui donne l’impression d’un flot de paroles continu. Les informations données sur Manon dessinent l’image d’une jeune fille expérimentée en amour.

Par le biais des paroles rapportées, Des Grieux informe.... »

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