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Étudiez la présence du surnaturel dans Roméo et Juliette

Publié le 05/12/2019

Extrait du document

La perception de la mort

 

Le passage de vie à trépas est développé par Roméo dans un style poétique, à travers la métaphore filée de la tempête, qui annonce le désarroi de Lear (Le Roi Lear, v. 1606) appelant de ses vœux le déchaînement des éléments (III, 2). Roméo compare sa vie à un voyage qui s'achève : « [ ...] précipite à présent/Sur les rocs écumants ta barque fatiguée [ ...] » (V, 3, v. 117-118). La mort est annoncée par le présage du sang répandu. Frère Laurent arrivant au tombeau remarque ce seuil taché de sang (V, 3), qui renvoie au thème du sacrifice. Ce sang versé rappelle l'une des premières œuvres de Shakespeare, Titus Andronicus (1593), où s'accumulent les mutilations.

Shakespeare - Roméo et Juliette

« 30 V, 2, v 29).

Frère Laurent qualifie cet état de « sommeil contre nature » (V, 3, v.

152), entraînant l'absence de mouvement et de coul eur.

En revanche, Juliette découvrant le corps de son bien-aimé est sensible à la vie dans la mort, puisqu'elle dit: «T es lèvres sont chaudes » (V, 3, v.

167).

Ainsi, la mort illusoire paraît véritable et inversement.

Ce trompe -l'œil, qui intéresse les corps et leur dénomination, jette le doute sur le spectacle.

La percep tion de la mor t Le passage de vie à trépas est développé par Roméo dans un style poétique, à travers la métaphore filée de la tempête, qui annonce le désa rroi de Lear (Le Roi Lear, v.

1606) appelant de ses vœux le déchaînement des éléments (III, 2).

Roméo compare sa vie à un voyage qui s'achève : « [ ...

] précipite à présent/Sur les rocs écumants ta barque fatiguée [ ...

] » (V, 3, v.

117 -118 ).

La mort est annoncée par le présage du sang répandu.

Frère Laurent arrivant au tombeau remarque ce seuil taché de sang (V, 3), qui renvoie au thème du sacrifice.

Ce sang versé rappelle l'une des premières œuvres de Shakespeare, Titus Andro nicus (1593), où s'accumulent les mutilations.

Ill.

Les fonc tions de la représenta tion Pr oje ter sur la scène les ang oisses des homme s Si ce qui retient Hamlet dans son projet de suicide, c'est la crainte d'être pour­ suivi dans l'au-delà par des visions cauchemardesques, Juliette au moment d'absorber la décoction est hantée par des terreurs qui, remontant à des phobies ancestrales, innervent la veine fantastique : peur de s'éveiller dans la tombe, complaisance mor­ bide pour la décomposition des corps, hallucinations auditives qui confinent au délire (IV , 3, v.

44-57).

Ce dérèglement de la pensée confrontée à l'inconnu culmine dans une danse macabre imaginaire, qui deviendrait presque comique à fo rce d'hyperboles, comme si la dérision pouvait seule libérer l'esprit de ces divagations.

Tra nsfo rm er le pér issa ble en mythique L'une des premières conséquences de la subtilité de l'intrigue, montrant une vie qui n'est pas mort, une mort qui est encore vie, est de jeter la suspicion sur ces deux états de l'être.

La force du drame pourrait résider dans le regard de Roméo sur le corps inanimé de Juliette, qui transfigure la mort objective en vie symbolique.

L'amour conduit à une sublimation mythique sur laquelle la mort n'a plus de prise, situation comparable au philt re qui unit Tristan et Yseult.

Mais, si le vin herbé bu par ces derniers relevait du surnaturel, l'amour que Roméo porte à Julie tte reste un phénomène naturel.

C'est par le caractère indestructible de l'union que cet amour transcende le temps.

Dans l'Europe baroque, depuis le spectre d'Elseneur jusqu'au festin avec les morts partagé par Don Juan, le théâtre constitue un dépassement du réel, propre à envoûter l'imaginaire autant qu'à l'affran chir : «L a vie est un songe », écrivait Calderon.. »

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