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Étudiez les traits caractéristiques d'Angelica et de Tancredi

Publié le 06/12/2019

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Angelica et Tancredi, malgré leurs calculs égoïstes, incarnent la vitalité et 1'exaltation de lajeunesse. Le Prince remarque non sans une certaine jalousie que la voix de Tancredi est « chargée de vivacité juvénile » (p. 31) et la beauté d'Angelica se caractérise par son impétuosité (p. 82). Les éclats de cettejeunesse attendrissent et irritc,nt à la fois le Prince qui, lui, se sent si proche de la mort : « [ ...] il eut 1'impression qu'1m sentiment de rancœur le piquait à la vue du jeune homme » (p. 78). Ange!ica et Tancredi courent l'un vers l'autre, transportés par un enthousiasme presque enfantin. Dès qu'il arrive à Donnafugata, Tancredi écrit un billet àAngelica pour lui signaler sa présence et lajeune fille accourt « dans la hâte et l'émotion » (p. 157). Cette fo ugue propre à la jeunesse se manifeste aussi dans l'épisode du« cyclone amoureux », où ils deviennent le « moteur de l'exaltation sensuelle »

Giuseppe Tomasi di Lampedusa

« 16 8 Il Jeu nesse, audace et insouciance La fou un esse Angelica et Tancredi, malgré leurs calculs égoïstes, incarnent la vitalité et 1' exaltation de la jeunesse.

Le Prince remarque non sans une certaine jalousie que la voix de Tancredi est «chargée de vivacité juvén ile» (p.

31) et la beauté d' Angelica se caractérise par son impétuosité (p.

82).

Les éclats de cette jeunesse attendrissent et irritc,nt à la fois le Prince qui, lui, se sent si proche de la mort : « [ ...

] il eut 1 'i mpression qu'1m sentiment de rancœur le piquait à la vue du jeune homme » (p.

78).

Ange !ica et Tancre di courent l'un vers l'autre, transportés par un enthousiasme presque enfantin.

Dès qu'il arrive à Donnaf ugata, Tancredi écrit un billet àAngelica pour lui signaler sa présence et la jeune fille accourt « dans la hâte et l'émotion » (p.

157).

Cette fougue propre à la jeunesse se manif este aussi dans l'épisode du« cy clone amoureux », où ils deviennent le «m oteur de l'exaltation sensuelle» (p.

163) qui envahit tout le palais de Donnafugata.

Et c'est en vain que Cavriaghi réclame« des freins » (p.

172) à cette fo rce naturelle propre à la je unesse, incapable de tempérer son ardeur parce qu'elle ne peut concevoir la sagesse, apanage de l'âge adulte.

La vivacité des deux jeunes gens s' exhibe lors du bal chez les Ponteleone.

Angelîca propose au Prince une« mazurka » (p.

241), puis une valse, qu'il accepte.

Elle offre ainsi au Guépard vieillissant la pos­ sibilit é de raje unir : à « chaque tour» de valse « une année tomb[ e] » des épaules du Prince (p.

243) qui oublie, l'instant d'une danse, son idée fixe de la mort.

Insolence et insouc iance L'insolence de Tancredi se manif este à plus ieurs reprises dans le roman.

Le neveu reproche ouvertement à l'o ncle sa visite chez la paysanne Mariannina: «C 'est du beau à ton âge ! », « Des ruines libertines ! » (p.

31 ).

Le Prince reçoit les jugements insolents de Tancre di avec un agacement teinté de bienveillance car il cède au charme des yeux jeunes et rieurs de son neveu (p.

31-32).

Ainsi, il n'in tervient pas lorsque Ta ncredi raconte pendant le dîner à Donnafugata l'anecdote grivoise du couvent des bonnes sœurs (p.

87).

Anecdote qui heurte la pudeur de Concetta, mais qui fait rire aux éclats l'impertinente Angelica.

Tancredi aime la chronique croustillante et galante de Donnaf ugata : il met au courant son oncle de l'hi stoire de « Menica, la fille du garde-cham pêtre Saverio »(p.

79).

Le Prince est étonné mais ne s'arrête pas sur cette autre manifestation de l'inconvenance de la jeunesse.

L'insouciance du jeune couple face à son avenir, et notamment face à la mor t, est soulignée lors du tourbillon qui le transporte dans les méandres du palais de Donnafu­ gata.

Le narrateur ne manque pas d'annoncer de manière prophétique que« [c]e furent là les plus beaux jours de Tancredi et Angel ica» (p.

171).

Une fois passée, la jeunesse laissera la place aux soucis ct aux ennuis.

De même, au bal chez les Ponteleone, le Prince observe le passage des deux jeunes gens, totalement étrangers et inconscients de leur avenir comme si « tout le chemin de la vie >> était « aussi lisse que les dalles du salon » où a lieu le bal (p.

238).

Le Prince remarque que l'idée de la mort ne les effle ure pas, et pour cause.

Devant le tableau de Greuze La Mort du juste qui intrigue un Don Fabrizio vieillissant, Ange !ica et Tancredi, flamboyaut de jeunesse, ne peuvent manif ester qu'« une insouciance absolue » (p.

241 ).. »

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