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EXISTENTIALISME ET ABSURDE EN LITTÉRATURE

Publié le 13/04/2012

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I. ÉTUDES GÉNÉRALES :Sur l'existentialisme en général on lira trois bonnes synthèses dues à trois philosophes : Emmanuel MouNIER, Introduction aux existentialismes, Denoël, 1946 (rééd. «Idées« N.R.F.) - Jean-Paul SARTRE, L'existentialisme est tm humanisme, Nagel, 1948- Jean BEAUFRET, Introduction aux philosophies de l'existence, << Médiations>> Denoël, 1971.

II. OEuvRES DE SARTRE : L'ensemble de l'oeuvre de Sartre est publié par Gallimard. Certains textes ont été repris dans la coll. «Folio>> (La nausée, Les chemins de la liberté, Théâtre, Les Mots) ct dans la coll.« Idées>> (Baudelaire, Réflexions sur la question juive, L'imaginaire).

ÉTUDES suR SARTRE :Francis JEANSON, Sartre par lui-même, Le Seuil 1956 (rééd. 1970) (ouvrage fondamental pour comprendre le philosophe et l'écrivain) - Colette AuDRY, Sartre, Seghers, << Philosophes de tous les temps«, 1966 (une synthèse parfois difficile de la doctrine philosophique)- R.-M. ALBÉRÈS, Sartre, éd. Universitaires, 1964 (une initiation sans prétention, mais claire).

III. OEuvRES DE CAMUS : On se reportera aux oeuvres de Camus éditées dans la Bibliothèque de la Pléiade par les soins de Roger Quillio! en deux volumes (Essais d'une part, Théâtre, récits, nouvelles de l'autre). Certains textes ont été publiés dans la coll. cc Idées « (Le mythe de Sisyphe, L'homme révolté), dans le Livre de poche et dans la coll. << Folio «. ÉTUDES SUR CAMUS : Pour s'initier à Camus on aura recours à : Paul GINESTIER, Pour connaÎtre la pensée de Camus, Bordas, 1964 (analyse complète des thèmes philosophiques)- Morvan LEBESQUE, Camus par lui-même, Le Seuil, 1963 (un ouvrage de vibrante sympathie avec des inédits)- Jean-Claude BRISVILLE, Camus, Gallimard << Pour une bibliothèque idéale«, 1959 (rééd. 1969) (une bonne synthèse et un ouvrage très maniable).

« SARTRE (né en 1905) Par sa variété, sa masse er sa qualité, l'œuvre de Sartre domine le milieu du siècle.

Mais, au delà de 1 'écriture, la parfaite adéquation de l'homme et de son combat à l'époque moderne contribue à lui assurer un rayonnement sans pareil dans sa quête d'une nouvelle morale, toujours à venir, et témoigne dans la réalité de « l'engagement » philosophique.

«En un certain sens, j'ai choisi d'être né» Issu d'une famille bourgeoise, Jean- Paul Sartre perdit son père à l'âge de deux ans et fut élevé par ses grands-parents : le remariage de sa mère fait de lui un « bâtard», un déraciné qui se réfugie dans la possession d \m monde d'idées.

Normalien, agrégé de philosophie, il enseigne au Havre, puis à Paris, et va séjourner à l'Institut français de Berlin où il suit les cours du philo­ sophe Husserl (1).

Parallèlement à son œuvre philosophique (L'être et le néant, Critique de la raison dialec­ tique) et littéraire (essais critiques, récits, théâtre) Sartre joue un rôle politique important : «en­ gagé » dans un monde dont il se sent « respon­ sable», tenté par le marxisme, il se trouve à la pointe de tous les combats menés par une gauche soucieuse de ne pas se compromettre avec la bourgeoisie.

Animateur de revues (Les Temps Modernes, La Cause du Peuple) et de tribunaux populaires, Sartre fut maintes fois interpellé par les autorités sans jamais être inquiété : « On n'arrête pas Voltaire! » se plaisait à dire le général de Gaulle.

Le « choix » sartrien à Jean-Paul Sartre de Lucien Fleurier L'importance du «choix» dans la pensée de Sartre s'éclaire dès qu'on met en rapport l'atti­ tude du héros de L'enfance d'un chef (2 ) (1939) et celle du jeune Jean-Paul dans Les mots (1964).

A travers les cinq nouvelles recueillies dans Le mur, Sartre présentait des situations extrêmes, acceptées et vécues en tant que telles : absurde de la vie face à la mort (Le mur), lucidité menant à la folie (Érostrate), amour comme solitude (La chambre).

Avec la longue Enfance d'un chef, l'auteur montrait comment on devient un être 1.

Husserl (1859-1938) fut le promoteur de la phéno- 1 ménologie, et parvint par la «réduction eidétique>> (réduc­ tion du donné à la forme) à transformer le cogito cartésien.

! 2.

C'est la dernière des cinq nouvelles du recueil Le mur.

figé, lié à un ordre immuable, grâce à la facilité de la « mauvaise foi ».

Promis à la succession de son père, Lucien Fleurier découvre dans son enfance et son adolescence bour­ geoises le factice d'une vie conventionnelle.

A la recherche de lui-même, il prépare Centrale et pour tenter de vaincre ses inquiétudes cherche remède dans le surréalisme et la psychanalyse.

Puis il milite parmi les Camelots du Roi ( 1 ), joue le jeu de 1 'anti­ sémitisme, se sent enfin rassuré sur son propre compte.

Conscient dès lors de son droit de « chef n, il pourra diriger l'usine paternelle.

Le désir de s'affirmer, d'être n'importe quoi, mais de le sentir, conduit le jeune Fleurier à observer la vie sociale dans laquelle chacun «joue» son rôle.

Dans le refus premier de son milieu, Lucien cherche à édifier son existence de manière autonome par le « dérèglement des sens » : mais « fasciné » intellectuellement, il n'ose aller au bout de ses expériences (refus de fumer le haschich, acceptation à contre-cœur de 1 'homosexualité ...

), toujours retenu par des relents de morale.

Aussi se réfugie-t-il bientôt dans des attitudes toutes faites, faciles à endosser et rassurantes : cette «mauvaise foi » 1 'engage et lui donne enfin une position au sein du monde.

Pour les autres, il «a une conviction »; à ses propres yeux il a conquis, aux dépens de sa liberté, une existence fixe : il est devenu un objet social.

Partant d'une situation sociale semblable, le jeune Jean-Paul découvre également la« comé­ die» de la vie dans Les mots : élevé dans une famille bourgeoise qui lui inculque les «idées en cours sous Louis-Philippe», Poulou se révolte en reniant la foi chrétienne, puis en écrivant.

Pour. »

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