explication lineaire crepuscule du matin
Publié le 26/05/2020
                             
                        
Extrait du document
Présentation
Baudelaire fut le témoin privilégié de l’urbanisation industrielle, dont Paris était la deuxième capitale mondiale. Le poète en souligne les beautés inédites, mais surtout l’horreur et la misère.
Les Fleurs du Mal désignent l’homme comme un être fondamentalement mélancolique, et en proie au spleen que la misère urbaine aggrave. Les « Tableaux parisiens » font de Paris une capitale infernale et impitoyable.
« Crépuscule du matin » clôt cette section, et fut d’abord publié en diptyque avec « Crépuscule du soir ». Ce poème est composé de vingt-huit alexandrins en rimes plates, et disposés en strophes inégales. Il dépeint l’atmosphère du Paris des miséreux au lever du soleil.
Problématique
Nous verrons comment ce poème, en évoquant Paris au matin, dépeint la misère pathétique de ses habitants les plus pauvres.
Plan
Dans une première partie, couvrant les deux premières strophes, un crépuscule morbide éveille des êtres en proie au spleen.
Puis, dans une deuxième partie correspondant à la troisième strophe, le poème peint le tableau pathétique du Paris des miséreux.
Enfin, dans une troisième partie, à la quatrième strophe, le poème évoque l’aurore et Paris, inquiétantes allégories de la jeune fille et de la mort.
I Un morbide crépuscule éveille des êtres en proie au spleen
(Deux premières strophes)
Le poème s’ouvre sur le chant de « La diane », tambour ou sonnerie destinées à réveiller les soldats à l’aube. Cette antonomase du nom de la déesse inscrit le poème dans un monde profane et militarisé, où la révolte sera matée.
C’est un monde vide encore : « les cours des casernes » sont vides, tandis que « le vent du matin soufflait ».
Cette première strophe s’anime déjà du vent qui souffle, annonçant l’éveil des habitants.
La deuxième strophe s’ouvre sur un imparfait itératif autant que descriptif (« C’était l’heure », v.3), et annonciateur d’un tableau parisien. Le poète se fait chroniqueur de son temps.
«
                                                                                                                            Le vers  5   reprend   l’anaphore   descriptif  en   «   Où   »,   et  anime de manière  inquiétante  l’ «   œil
sanglant   qui   palpite   et   qui   bouge   »   d’une   lampe.
                                                            
                                                                                
                                                                      Dans   cette   atmosphère   lugubre   et
fantastique, même la lumière suscite une inquiétude morbide.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Cet œil rouge désigne celui des miséreux et des ivrognes qui s’éveillent, les yeux injectés de
sang.
                                                            
                                                                                
                                                                    C’est bien le Paris  de la misère et de la débauche   que dépeint le poète.
Le vers 7   reprend   l’anaphore   descriptive et énumérative, dans cette longue phrase figée par
la parataxe   :   «   Où l’âme, sous  le poids  du corps  revêche et  lourd, /  Imite les  combats  de  la
lampe et du jour   ».
                                                            
                                                                                
                                                                     Les adjectifs dépréciatifs   soulignent la pesée du corps, qui empêche toute
élévation   vers   l’idéal.
                                                            
                                                                                
                                                                      «   les   combats   de   la   lampe   et   du   jour   »   entrent   en   résonance   avec
l’allégorie   de   la   caverne   de   Platon,   et   métaphorisent   cette   tension   fondamentale   entre   la
fausseté   et   la   vanité   de   l’ici-bas   (spleen),   et   l’inaccessible   vérité   de   l’idéal.
                                                            
                                                                                
                                                                      Ces   êtres
misérables sont en proie à la misère et au spleen.
Cette   morbide   morosité   contamine   même   les   éléments,   comme   l’exprime   la   mélancolique
comparaison au  vers 9   :   «   Comme un visage en pleurs que les brises essuient, / L’air est plein
du frisson des choses qui s’enfuient   ».
                                                            
                                                                                
                                                                      L’anthropomorphisation   de la nature l’inscrit dans le
spleen.
Cette lassitude généralisée empêche la création autant que l’amour, comme l’exprime le vers
11 avec un   présent de vérité général   :   «   Et l’homme est las d’écrire et la femme d’aimer.
                                                            
                                                                        
                                                                      »
La   misère   urbaine   est   telle   qu’elle   stérilise   l’esprit.
                                                            
                                                                                
                                                                      Baudelaire   crée   néanmoins   à   partir   de
l’incapacité de créer suscitée par le spleen.
II Le tableau pathétique du Paris des miséreux
(Troisième strophe)
Le   vers   12   confère   une   plus   large   expansion   spatiale   à   la   description,   qui   se   prolonge   au
même imparfait descriptif   :  «   Les maisons çà et là commençaient à fumer.
                                                            
                                                                                
                                                                      »   La fumée signale
les premières activités du jour, le lever des habitants.
Ces activités diurnes prennent le relais des travailleurs nocturnes   :   «   Les femmes de plaisir, la
paupière   livide,   /   Bouche   ouverte,   dormaient   de   leur   sommeil   stupide   »   (v.13-14).
                                                            
                                                                                
                                                                      La
description   des   prostituées   se   focalise   sur   leurs   visages   figés   et   défigurés,   comme   le
soulignent   les   adjectifs   dépréciatifs   :   «   livide   »,   «   stupide   ».
                                                            
                                                                                
                                                                      Leur   teint   et   leur   fixité   les
assimilent   presque   à   des   cadavres,   ce   qui   en   fait   des   figures   ambivalentes   proprement
baudelairiennes, à la fois sensuelles et morbides.
La description pathétique du monde féminin se prolonge dans l’évocation des   «   pauvresses,
traînant   leurs   seins   maigres   et   froids,   »   et   luttant   contre   le   froid   (v.15-16).
                                                            
                                                                                
                                                                      Notons
l’allitération   traînante en  «   r   »   qui restitue la rigueur de leur existence misérable..
                                                                                                                    »
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