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EXPLICATION LINEAIRE MISANTHROPE MOLIERE

Publié le 16/06/2020

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moliere

Objet d’étude : « La poésie du XIXème au XXIème » Explication linéaire 

EXPLICATION LINEAIRE 

Molière, Le Misanthrope, Acte II, scène 4, de « Timante encor...\" à \"...qu'il se croit on ne fasse injustice. » 

ELEMENTS POUR L’INTRODUCTION 

  Après l’interdiction du Tartuffe en 1664 et du Dom Juan en 1665, Molière présente, en 1666, Le Misanthrope ou l’atrabilaire amoureux, comédie de caractère (ce que montre le titre avec le déterminant défini « le » et qui n’est pas un nom propre) en cinq actes et en vers. Le sous-titre « l’atrabilaire amoureux » donne également une indication sur le caractère qui va être exposé (atrabilaire signifie « de mauvaise humeur », « en colère ») et sur l’intrigue (« amoureux »). 

  En effet, Alceste, le personnage principal, déteste la société et l’humanité qu’elle contient. Il ne supporte pas son hypocrisie mais il est amoureux de Célimène, jeune veuve qui tient salon. Il est donc bien contraint de participer à cette vie sociale. 

  Dans la scène précédente, il fait savoir à Célimène qu’il n’apprécie guère que cette dernière se laisse volontiers courtiser par d’autres hommes, en fait d’être ce que l’on appelle une « coquette ». A la scène 4 de l’acte II, il se retrouve, malgré lui, dans ce salon, où Célimène entourée de ses invités, se livre au jeu du portrait, très en vogue au XVIIème siècle. 

  Nous montrerons comment cette scène, qui ne fait pas progresser l’action, offre, cependant, une critique sévère des « caractères » de l’époque et dessine, en creux, le portrait de l’honnête homme.  

  Le passage se divise en autant de « portraits » dépeints par Célimène (quatre au total) 

Timante : le mystérieux qui veut se donner de l’importance en faisant croire qu’il est dépositaire de secrets. 

Géralde : le mondain. 

Bélise : la sotte.  

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« »/-ÈRE ».

On note la répétition de « secrets ».

Les termes péjoratifs et dévalorisants abondent : « égaré », « débite », « grimaces », « assomme », « rompre », « rien », « moindre vétille ».

On remarque également les mots à la rime : « égaré/affairé », « entretien/rien ».

Le portrait est cruel et sans concession et tire vers le « type » par les marques de généralisation : emploi du présent de l’indicatif, « tout », « sans cesse ».

Le portrait, comme le veut le XVIIème siècle est bref, rapide et pointe le « caractère » avec des mots marquants.

On peut y voir une critique des salons mondains de la part de Molière, où il s’agit davantage de médisance que de littérature.

C’est aussi une façon de critiquer Célimène qui se livre à ce jeu, enfin une critique de la noblesse (« le monde ») qui ne fait rien en faisant croire qu’elle fait quelque chose.

L’idéal de l’honnête homme apparaît, en creux.

Transition : ce premier portrait montre l’intention de Molière de peindre des types sociaux, des « caractères », pour mieux critiquer la noblesse et les salons mondains.

Il utilise, à cet effet, le jeu du portrait, très prisé dans les salons du XVIIème siècle.

Vers 11 à 19 : portrait de Géralde, le mondain.

Le portrait commence par une exclamation (« Ô l’ennuyeux conteur !).

Tournures négatives « jamais », « on ne le voit », « ne cite jamais », « ne sont que ».

On retrouve « sans cesse » déjà appliqué au premier portrait, l’ennui provient aussi de la répétition des comportements (marques de la généralisation).

Les termes valorisants sont ici utilisés pour dénigrer le caractère : « grand seigneur », « brillant », « duc, prince, princesse », « qualité », « chevaux, équipage, chiens », « plus haut étage ».

Ces termes font ressortir le côté opportuniste du personnage qui cherche avant tout le « commerce » (c’est-à-dire la fréquentation) de hauts personnages.

L’accumulation amplifie cet effet.

On remarque, là aussi, l’utilisation signifiante de la rime : « « sans cesse/princesse » ; « entretiens/chiens ».

De nouveau, c’est la noblesse qui est critiquée car elle cherche les faveurs des puissants.

On pense au portrait de Pamphile dans Les Caractères de La Bruyère.

Transition : cette « galerie » de portraits se poursuit avec Géralde, le mondain qui fait penser au Pamphile de La Bruyère, et qui cherche avant tout l’attention des puissants.

La critique vise la Cour et les excès, contraires à l’idéal humain de l’époque.

Vers 20 à 33 : portrait de Bélise.

Le portrait est plus long que les deux précédents et il s’agit d’une femme (Bélise = belle + bêtise ?).

Il est particulièrement cruel car il insiste sur la bêtise du personnage que Célimène finit par comparer à « une pièce de bois » : « pauvre esprit », « sec entretien », « stérilité de son expression », « stupide silence », « lieux communs », « longueur épouvantable », « pièce de bois ».

Champ lexical de la parole.

A ces termes peu amènes s’oppose le supplice de Célimène : « je souffre le martyre », « il faut suer », « mourir », « en vain », « « épuise », « insupportable », « l’on baille vingt fois » = hyperboles.

Le portrait se construit donc sur une opposition : si Célimène souffre de l’indigence de la conversation de Bélise, c’est qu’elle- même est une femme intelligente et supérieure.

Il exprime également l’importance de la « conversation » dans les salons de l’époque, ce qui peut Page 2 sur 3. »

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