explication linéaire Phèdre
Publié le 11/12/2022
Extrait du document
«
Racine, Phèdre
Introduction :
Problématique : Comment Racine montre-t-il l’impuissance de Phèdre face à son amour ?
I- ligne 1 à 11 Récit d’un coup de foudre
Le récit d’un coup de foudre prend l’allure d’un dérèglement des sens : Phèdre évoque en effet la
naissance de son amour pour Hippolyte comme un « mal » venu la frapper dans sa chair pour
bouleverser à jamais sa quiétude.
La locution adverbiale « à peine » introduit ainsi l’idée d’une
quasi-simultanéité des évènements que constituent son mariage avec Thésée et sa rencontre avec
Hippolyte.
Elle suggère dans le même temps toute l’ironie de la situation en rappelant à quel point
le mariage en question a verrouillé en quelque sorte son existence en l’éloignant de tout droit à
aimer Hippolyte.
Nous pouvons apercevoir la présence de deux périphrases avec « au fils d’Égée »
et « je m’étais engagée » où Thésée apparaît comme celui auquel Phèdre est inextricablement liée.
Cette idée se renforce également avec la mention « lois de l’hymen » qui rappellent le cadre légal
dans lequel s’est enfermé la reine.
On note par ailleurs qu’en mettant un terme en apposition à
l’autre, Phèdre assimile le « bonheur » au « repos » soit à une tranquillité perdue.
« Semblait être
affermi(e) » est une formule marquée par un modalisateur en contradiction avec le participe passé
pour souligner le caractère illusoire et fragile de ce bonheur.
Phèdre apparaît donc comme
spectatrice d’elle-même et des évènements qu’elle relate.
Le vers 5 est une personnification
d’Athènes qui montre à Phèdre l’homme qu’elle est appelée à aimer.
Cette personnification
manifeste aussi la passion amoureuse que subit Phèdre car elle devient un simple objet et elle n’est
plus maîtresse.
L’’homme qu’elle aime est lui-même désigné par un oxymore avec « mon suuperbe
ennemi » le faisant alors apparaître comme un être à la fois fascinant et dangereux.
Le vers 6 relate
le moment de la rencontre avec Hippolyte qui est marquée par l’idée d’un phénomène qui s’impose
à Phèdre de façon brutale et précipitée.
« je vis, je rougis, je palis à sa vue » est un chiasme avec un
assonance en i et un rythme ternaire qui montre que son visage passe par toutes les teintes et qui
suggère l’impossible et rapide succession à juguler les sensations animant Phèdre.
Phèdre va ensuite
se positionner comme victime d’un dérèglement complet : elle se présente en effet comme une
héroïne privée de ses facultés physiques et frappée à la fois de cécité et de mutisme.
Les deux
synecdoques « un trouble s’’éleva dans mon âme éperdue » et « mes yeux ne voyaient plus, je ne
pouvais parler » renforcent l’idée de désolidarisation de Phèdre avec son corps car elle est touchée
par le trouble qui s’élève en elle : elle est donc dans l’incapacité d’agir.
« je sentis tout mon corps et
transir et brûler » est une polysyndète qui montre les tropismes contradictoires qui agitent le corps
de Phèdre à la vision d’Hippolyte puisqu’elle tremble de froid et elle se consume de chaleur.
« je
reconnus Vénus et ses feux redoutables » est une métaphore du feu qui constitue en elle-même un
topos pour représenter le sentiment amoureux.....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- EXPLICATION LINÉAIRE: Rimbaud - Sensation
- Explication linéaire "Fantaisie" Nerval
- Explication linéaire A la Musique Arthur Rimbaud, Poésies, 1870-1871
- Explication linéaire n°9 Madame Bovary: Dans quelle mesure cette rencontre amoureuse, bien que classique, est-elle magnifiée par le regard du héros ?
- explication linéaire charogne baudelaire