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EXPOSE DE LITTERATURE SUR L’HISTOIRE DU PERE HUDSON DANS « JACQUES LE FATALISTE ET SON MAITRE » DE DIDEROT

Publié le 07/10/2011

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Pour l’avancée de l’histoire globale, c’est-à-dire le voyage à cheval et pour celle des Amours de Jacques, on peut dire que le récit du père Hudson est plus un obstacle ou une nouvelle interruption, qu’une aide pour connaître la suite. En effet, elle n’apporte rien pour l’histoire principale mais elle peut être mise en relation très étroite avec l’histoire de Mme de La Pommeraye. Il existe, effectivement, de nombreux points communs entre ces deux histoires : par exemple, le fait que ces épisodes soient totalement autonomes 

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« également d’instaurer une sorte de lien organique entre les deux récits.

La figure de l’auteur-narrateur, qui apparaîtsi fréquemment comme un agent de rupture, devient ici le facteur unificateur de récits, dont il met en évidence lespoints communs et les réflexions similaires qu’ils peuvent inspirer. En outre, l’histoire du père Hudson commence par une analyse d’ordre général sur la vie et la mélancolie des jeunesgens; le lecteur ne sait pas qui parle et ne comprend pas le but de cette intervention ; il est ,une fois de plusdésorienté par l’auteur, qui cherche à bouleverser les conventions de son temps par rapport au roman et qui attisesa curiosité .

Le lecteur apprend rapidement qu’il s’agit des propos du Marquis des Arcis qui entame l‘histoire deRichard.

En effet, ce récit est rapporté par le Marquis, à Jacques et son maître lors de leur périple après avoir quittél’auberge du grand Cerf ; il offre un contrepoint à l’ensemble des récits assurés par Jacques et montre ainsi lavolonté de Diderot de ne pas respecter les règles d’écriture.

Cependant, le lecteur avait été prévenu auparavantque le Marquis conterait l’histoire de son secrétaire, qui avait connu une aventure « bizarre » et « pas commune »(p 202) ; le lecteur voit donc sa curiosité contentée et avide de connaître la fin pour se replonger dans l’histoire desamours de Jacques. Par ailleurs, l’épisode du père Hudson garde une unité d’intrigue dans toute sa narration, qui peut être mise enopposition avec le reste du roman qui paraît plus désordonné, même s’il a dans le fond, une unité.

Cette unitéd’intrigue donne à ce récit une dimension théâtrale, à laquelle Diderot tient, car il est l’inventeur du dramebourgeois.

En effet, la dimension théâtrale est représentée par la description précise de certains lieux utiles àl’histoire, et notamment des lieux de passage.

Par exemple, la chambre d’Hudson est décrite à la page 207 : « L’abbé de l’ordre avait une maison attenante au monastère.

Cette maison avait deux portes, l’une qui s’ouvraitdans la rue, l’autre dans le cloître ; Hudson en avait forcé les serrures ; l’abbatiale était devenue le réduit de sesscènes nocturnes, et le lit de l’abbé celui de ses plaisirs.

C’était par la porte de la rue, lorsque la nuit était avancée,qu’il introduisait lui-même dans les appartements de l’abbé, des femmes… » De plus, le tableau que Jacques essaye de décrire à son maître (page 217), représentant une scène de l’histoire,peut faire penser à une scène de théâtre. III°) SA SIGNIFICATION PHILOSOPHIQUE 1°) Le personnage en lui-même Selon Diderot, un « original » est un personnage, c’est-à-dire un être fictif, qu’il ait ou non un modèle dans laréalité, dont le caractère et les actions se distinguent de ceux de leurs semblables, au point d’apparaître commeirréductiblement singuliers, et de ne se laisser intégrer à aucune catégorie simple.

De plus, un « original » est unindividu dont le caractère concilie les contradictions les plus insolubles.Tel est représenté le père Hudson : un personnage hors du commun, un « original ».

En effet, le père Hudsoncontracte la singularité d’avoir un caractère contradictoire et des attitudes paradoxales.

Au début du récit (page206,207), Hudson est présenté comme ayant des qualités admirables : « …avait la figure la plus intéressante : un grand front, […], une tête couverte d’une forêt de cheveux blancs, quiajoutaient la dignité à l’intérêt de sa figure ; de l’esprit, des connaissances, de la gaieté, le maintien et le propos leplus honnête, l’amour de l’ordre, celui du travail.

» Et en même temps, comme ayant des défauts certains qui se trouvent être les contraires de ses qualités pour laplupart: « mais les passions les plus fougueuses, mais le goût le plus effréné des plaisirs et des femmes, mais le génie del’intrigue porté au dernier point, mais les mœurs les plus dissolues, mais le despotisme le plus absolu dans samaison.

» Puis, Diderot présente les actions paradoxales de cet « original » : « Le père Hudson […]présida lui-même aux études, rétablit le temporel, remit la règle en vigueur, expulsa lespensionnaires scandaleux, introduisit dans la célébration des offices la régularité et la bienséance, et fit de sacommunauté une des plus édifiantes.

Seulement cette austérité, à laquelle il assujettissait les autres, lui, s’endispensait.

» Nous pouvons constater qu’il ne respecte pas les vœux de chasteté et qu’il ne respecte pas non plus les vœux depauvreté : c’est un mondain laxiste. Cette présentation correspond exactement à la philosophie de Diderot, car il pense qu’il y a « du bon et du mauvaisdans l’homme », comme si, par Nature, l’homme était contradictoire.

L’état de nature chez l’homme tente des’imposer dans la société pour se jouer de ses règles; tout le récit illustre les ruses du père Hudson qui manipule lesdévotes, les commissaires, les prostituées mais qui ne cache rien de son instinct sexuel.

Cette mystification, c’est-à-dire le jeu des individus dans la société, le fait de porter un masque, cette idée de duplicité (comme estcaractérisé le père Hudson, puisqu’il est totalement lucide sur lui même) ne fait que redoubler la complexité de laNature en y ajoutant le faux-semblant, l’hypocrisie religieuse et sociale.

Diderot est donc fasciné par ce personnage,. »

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