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Extrait : Le songe d'un habitant du Mogol (Livre XI, 4) - Commentaire

Publié le 30/03/2015

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La fable permet d'amorcer très souvent un renversement de valeurs (renverse des apparences trompeuses ; certains rêves et sommeils profonds ne sont pas syno­nymes de passivité). De plus en plus, la fable devient pour La Fontaine le moyen de faire entendre sa propre voix. Cette inspiration est rendue possible par une mise à distance du genre humain, qui permet de mieux connaître le monde mais aussi de mieux se connaître (le bon vizir qui s'occupe des hommes est aussi celui qui recherche la solitude). Dans Les Fables, La Fontaine a aussi mis en oeuvre une esthétique qui lui permet de parler de soi par le biais de la parole anonyme et géné­rale (proverbes, moralités...) liée à l'apologue.

Cette fable, composée en diptyque (= deux parties distinctes), est l'occasion pour La Fontaine de proposer une réflexion sur son art.

« • • • • • • • • • • • • L E C T U R E S MÉTHOD Q U E S 35 40 Du moins que les ruisseaux m'offrent de doux objets 1 Que je peigne en mes vers quelque rive fleurie 1 La Parque à filets d'or n'ourdira point ma vie, Je ne dormirai point sous de riches lambris : Mais voit-on que le somme en perde de son prix? En est-il moins profond, et moins plein de délices 9 Je lui voue au désert de nouveaux sacrifices .

Quand le moment viendra d'aller trouver les morts, J'aurai vécu sans soins, et mourrai sans remords.

Cette fable, composée en diptyque(= deux parties distinctes), est l'occasion pour La Fontaine de proposer une réflexion sur son art.

Une fable en forme de diptyque La fable est un genre composite qui associe récit et morale.

Habituellement, des transitions et des convergences entre les deux se mettent en place.

Ici, les deux pièces sont autonomes : !'apologue ( v.

1 à 17) se situe au passé, dans un lointain exotique, et voisine avec le ton de la phrase objective (passés simples); en revanche, le discours lyrique (v.

18 à fin) adopte l'alexandrin à rime plate des grands sujets; c'est la subjectivité du poète qui domine alors et sa vision intérieure.

L'apologue trouve son unité et sa finalité en lui-même (songe, énigme dévoilée) tout comme le discours lyrique (solitude, inspiration poétique, célébration du sommeil, glissement vers le thème de la mort).

L'unité du diptyque Les deux pièces présentent une critique des apparences et un éloge de l'authenticité: l'apologue fonctionne comme une démystification qui s'appuie sur l'antithèse (vizir/ermite); le Je poétique, non sans noblesse, s'identifie au vizir soli­ taire.

Le cadre paradisiaque dans lequel évolue le vizir annonce le cadre pastoral caractérisé par un registre passionnel (v.

19, 20, 23) où évolue le Je solitaire du poète.

Enfin, le songe du Mogol, correctement interprété, révèle le sens du monde : la rêverie profonde apparaît au poète comme une source d'inspiration.

Une réflexion sur la fable La fable permet d'amorcer très souvent un renversement de valeurs (renverse des apparences trompeuses ; certains rêves et sommeils profonds ne sont pas syno­ nymes de passivité).

De plus en plus, la fable devient pour La Fontaine le moyen de faire entendre sa propre voix.

Cette inspiration est rendue possible par une mise à distance du genre humain, qui permet de mieux connaître le monde mais aussi de mieux se connaître (le bon vizir qui s'occupe des hommes est aussi celui qui recherche la solitude).

Dans Les Fables, La Fontaine a aussi mis en œuvre une esthétique qui lui permet de parler de soi par le biais de la parole anonyme et géné­ rale (proverbes, moralités ...

) liée à l'apologue.

Conclusion : En même temps qu'il a recours au sens de la nature des Anciens, La Fontaine annonce une sensibilité romantique.

Mais il reste un classique dans la mesure où il parle de lui à travers l'expérience la plus générale.

LES FABLES DE LA FONTAINE =::§2]. »

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