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Figaro dit (dans le Barbier de Séville) : « Je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer. » Le rire de Figaro n est-il pas le rire de Beaumarchais? En quoi celui-ci diffère-t-il du rire de Molière? (De quoi l'un et l'autre rient-ils? Pourquoi et comment rient-ils?)

Publié le 13/03/2011

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   Sujet difficile. Nous avons cependant donné deux ou trois éléments d'une réponse. On a dit, dès le XVIIIe siècle, que Figaro c'était Beaumarchais. Précisons que Beaumarchais n'était pas un misérable enfant trouvé; il était fils d'un horloger fort à son aise et cultivé; mais il était roturier et c'est en achetant une charge que le fils Caron est devenu Caron de Beaumarchais. 

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« 288 / RIRE • 38 38.

Je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer.

' Beaumarchais ► Cette phrase est extraite de la comédie de Beaumar­ chais (1732-1799), Le Barbier de Séville (acte I, scène 2).

Cette pièce a d'abord été conçue comme un opéra­ comique; mais, refusée par les Comédiens-Italiens en 1772, elle sera remaniée, pour être acceptée en 1773 par les Comédiens-Français.

Elle ne sera jouée, toutefois, qu'en 1775, en raison de la censure.

L'ambition de Beaumarchais, clairement énoncée dans cet avant-propos au Barbier de Séville qu'est La lettre modérée sur la chute et la critique du Barbier de Séville, a été de faire en sorte que cette pièce, « loin de tourner en drame sérieux, devînt une comédie gaie» et même « une des plus gaies qui soient au théâtre».

Plus tard, quand il écrit sa Préface au Mariage de Figaro, destinée à l'édition de 1785, l'auteur y insiste: « Me livrant à mon gai carac­ tère, j'ai depuis tenté, dans le Barbier de Séville, de rame­ ner au théâtre l'ancienne et franche gaieté, en l'alliant avec le ton léger de notre plaisanterie actuelle; mais comme cela même était une espèce de nouveauté, la pièce fut vivement poursuivie.

» Figaro, qui prononce la phrase citée plus haut, est sans doute l'instigateur de cette gaieté affichée par Beaumar­ chais, lui qui s'impose apparemment comme un meneur de jeu : retrouvant, par hasard, le comte Almaviva à Sé­ ville, il met en œuvre le projet amoureux du Comte, en se jouant des obstacles avec astuce et bonne humeur.

Or Figaro ne manque pas, pour autant, d'évoquer les nom­ breux déboires dont il a été victime.

Il met, par exemple, en chanson, le «chagrin» que le vin et la paresse sont supposés dissiper; on apprend encore qu'il est dans la misère.

Quel est donc son «malheur»? Garçon apothi­ caire dans les haras d'Andalousie, il a perdu son emploi, sous le prétexte que ses activités littéraires y faisaient. »

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