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FOI ET IDÉOLOGIE DANS LE ROMAN AU XXe SIÈCLE

Publié le 21/11/2011

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Univers de mort, de meurtre, si étouffant que la question enfin se pose : mais de quelle expérience, de quelle vie imaginaire a pu naître une création si pessimiste ? « Ce qui m'étonne, avec des parents comme les miens, ce sont les incohérences de ma vie. Il a dû y avoir des grands-parents et surtout des arrière-grands-parents dont j'ignore la vie secrète, mais entre eux et moi, entre eux et nous tous, les enfants, se dressait l'espèce de barrage spirituel que formaient mon père et ma mère «. Désirant toujours sonder les premiers souvenirs de l'enfance, n'ayant jamais oublié que lorsqu'il était petit « le monde entier se présentait ( ... ) comme un rébus «, Green va être inlassablement à la recherche du mystère des âmes, de l'enfoui, de l'inexprimable. La religion ne peut-elle pas être une aide ? Abjurant le protestantisme à l'adolescence, il s'éloigne aussi du catholicisme (Pamphlet contre les Catholiques de France, 1924) pour- y revenir définitivement en 1939.

« Le Désert de l'amour, au titre explicite, reçoit en 1924 le Grand Prix du roman de l'Académie française, trois années avant que Thérèse Desquey­ roux ne nous plonge dans l'horreur des drames familiaux, huit avant que le Nœud de vipères, féro­ ce peinture de la haine et de la cupidité qui dévo­ rent le héros, ne vienne confirmer le talent de Mau­ riac à décrire tout ce qui est passion, qu'il entend strictement au sens de souffrance.

La Fin de la nuit ( 193 5) nous montre Thérèse « à son déclin » : « elle appartient à cette espèce d'êtres qui ne sortiront de la nuit qu'en sortant de la vie», un axiome psychologique qui n'est pas sans irriter J.-P.

Sartre (M.

F.

Mauriac et la liberte).

Puis ce '' Dostoïevski en résumé », (le mot est de Brasillach) entame une longue retraite de roman ­ cier : elle durera près de trente ans.

« La guerre a marqué une coupure.

Il y a eu pour moi un signe.

J'ai été frappé ( ...

) par l'attaque de Sartre.

La Fin de la nuit a été éreinté par Sartre qui n'était pas seulement un très jeune auteur, mais en même temps la gloire de sa génération.

Et je ne dirai pas que ça m'a démoralisé, mais tout de même, ça m'a donné à réfléchir ...

» Toutefois, ce silence ne signi­ fie pas que Mauriac écrivain n'existe plus.

En effet, moraliste amer, il met son talent au service d'un autre genre, la polémique politique, qu'il mène comme un Voltaire, mais avec une hon­ nêteté que n'entame pas son irritation susceptible.

Les chroniques qu'il donne au « Figaro », au « Fi­ garo littéraire » et à >, comme l'appelait J.

Cocteau, aura eu la carrière > avec laquelle il rompra aux alentours des années trente.

Réformé, il s'engage pourtant pendant la guerre où il est plusieurs fois blessé et épouse en 1917 une descendante de Jeanne d'Arc, Jeanne Talbert d'Arc.

Et, comme il faut vivre, ce jeune exalté devient représentant d'assurances.

Mais son centre d'intérêt est bien évidemment ail­ leurs.

Ce n'est pourtant qu'en 1926 que paraît Sous le Soleil de Satan, soutenu par Léon Daudet, et qui connaît un tel succès que Bernanos décide de ne vivre que de sa plume.

Changeant sans cesse de résidence, il écrit: l'Imposture est publiée en 1928, la Joie, qui reçoit le Prix Femina, l'année suivante .

Un Crime, œuvre de commande et qui devait être un roman policier, révélera bien qu'« on ne se refait pas >> : « J'ai commencé par vouloir écrire un roman policier, mais on est ce qu'on est.

La maison Bernanos ne travaille pas pour les Prix-Uniques ».. »

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