Devoir de Philosophie

FONTENELLE

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

fontenelle
Après avoir fait ses débuts dans le monde comme bel esprit, Fontenelle, attiré par les sciences, vulgarise sous une forme aimable les plus récentes découvertes. De 1699, date à laquelle il est nommé secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, jusqu'à sa mort, en 1757, il se consacre uniquement à des travaux de savant. Esprit universel, Fontenelle a joué un rôle historique important, en incorporant, de façon définitive, la science à la littérature.
fontenelle

« Clés de lecture 22 Fontenelle ou la diffusion de l'esprit critique ortàpresque 100ans, contre, la forme littéraire choi- Bernard Le Bovier de sie, celle de la conversation Fontenelle (1657- galante avec une belle mar- 1757) apparrul: par sa longévité quise, a également contribué même comme un trait d'union au succès de ce livre auprès entre deux époques.

Certes, il d'un lectorat composé d'hom- a rédigé l'essentiel de son mes et de femmes du monde.

œuvre au XVIIe siècle, mais il a Les scientifiques contempo- conservé jusqu'à la fin de sa rains de Fontenelle ont, il est vie une influence prépondé- vrai, très tôt mis en évidence rante dans les salons philoso- les erreurs et les approxima- phiques et mondains.

Il fait en tions que contient l'ouvrage.

outre partie de ces auteurs qui, Mais les Entretiens n'en annon- sous le règne de Louis XIV cent pas moins les Idées nou- (1638-1715), n'ont cessé de velles, car ils mettent en évi- manifester leur confiance dans denee l'infinie diversité de les progrès de l'esprit humain l'univers et montrent que l'es- et ont de la sorte préfiguré le pèce humaine doit renoncer à mouvement des Lumières.

Son engagement dans la Querelle Fontenelle estime des Anciens et des Modem es*, que l'homme peut qui voit s'affronter dès 1687 admirateurs de l'Antiquité et comprendre et dominer partisans des auteurs moder- le monde, à condition nes, traduit ainsi un refus de de l'observer avec l'autorité de la tradition : Fon- tenelle prend résolument le modestie et rigueur.

parti des auteurs de son temps, et il exprime la conviction, dans s'en considérer comme le cen- sa Digression sur les Anciens et tre.

Fontenelle estime en outre les Modernes (1687), que toute que l'homme peut malgré tout génération d'hommes peut éga- comprendre et dominer le 1er ses devancières.

monde qui l'entoure, à condi- tion de l'observer avec autant La science au salon de modestie que de rigueur.

Il Une même foi en l'intelligence rejette ainsi les explications de l'homme se manifeste dans surnaturelles et, à la suite de les textes de vulgarisation René Descartes* (1596-1650), scientifique que Fontenelle propose une vision mécaniste publie à la même époque.

Le du cosmos : le philosophe est plus célèbre d'entre eux paraît selon lui semblable à un spec- en 1686, sous le titre d'Entre- tateur qui, lors d'une représen- tiens sur la pluralité des mondes, tati on à l'opéra, tente de repé- et s'attache à décrire l'astro- rer les machineries complexes nomie copernicienne* dans donnant l'illusion d'un vol ou un langage compréhensible par d'un effet merveilleux.

L'année un public de non-spécialistes.

suivante, dans son Histoire des Comme le montre l'extrait ci- oracles, présentée ci-contre, Les textes fondamentaux 1 Hors-série no 26 Le Point Fontenelle (1657-1757).

Fontenelle a poursuivi ce corn- bat contre les superstitions et le goût de l'irrationnel.

Dans une langue de nouveau très accessible, qui évite soigneu- sement tout vocabulaire rébar- batif, il met en garde contre les pratiques magiques et contre les prétendus miracles.

Selon lui, seul un raisonnement scien- tifique rigoureux permet de remédier aux erreurs que sus- cite la croyance dans le mer- veilleux.

Au siècle suivant, Voltaire (cf.

p.

70) ou Diderot (cf.

p.

78) ne feront que pousser jusqu'à son terme cette dénonciation de l'ignorance superstitieuse, en l'appliquant cette fois à la reli- gion chrétienne elle-même.

Pourtant, Fontenelle sera raillé par les Encyclopédistes (cf.

p.

66) et notamment par Voltaire qui, dans son conte philosophi- que Micromégas (1752), le repré- sente sous les traits d'un savant ridicule, imprécis dans ses observations et précieux jusqu'à la caricature dans ses discours.

Au soir d'une très longue vie, Fontenelle aura donc connu un sort paradoxal : celui d'être moqué par une génération à laquelle il avait de toute évidence ouvert la voie.

A.L.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles