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FRANCIS PONGE

Publié le 06/09/2012

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À partir de 1975, l’œuvre de Francis Ponge est mondialement reconnue. Il participe ainsi à denombreuses conférences et manifestations consacrées à son œuvre. Il obtient le Grand Prix national de la poésie en 1981. Un colloque, Francis Ponge, inventeur et classique, a lieu en 1975 à Cerisy et les Cahiers de L’Herne lui consacrent un numéro en 1986. Il décède à Bar-sur-Loup en1988 . En 1992 paraît un recueil posthume en trois tomes, rassemblant une multitude de textes très divers et jamais encore publiés, le Nouveau nouveau recueil, et dès 1999, la Bibliothèque de la Pléiade entreprend de publier ses œuvres complètes.
Ponge s’est appliqué tout au long de son œuvre à sans cesse réinventer la manière de percevoir le langage et par là-même les choses que celui-ci désigne.

De nombreux prix et décorations : Prix international de poésie (Capri) en 1959 ; Officier de la Légion d'honneur en 1969 ; Prix de l'Ingram Merril Foundation (USA) en1972 ; Prix international de poésie Books Abroad Neustadt à Norman (Oklahoma) en 1974 ; Membre honoraire de l'American Academy and Institute of Arts and Letters (New York) en 1980 ; premier Grand Prix national de poésie en 1981 ; Commandeur de la Légion d'honneur en1983 ; Prix de poésie de la Mairie de Paris en 1985 ; Grand Prix de l’Académie française en 1984.

 

Si jamais écrivain a refusé expressément de voir dans les mots cette « survivance du signe à la chose signifiée que les poètes, à l'exemple d'André Breton, observent et sollicitent, c'est bien Francis Ponge qui, de parti pris, tient les mots pour des choses - difficilement maniables à vrai dire ! - et les choses pour accomplies en soi...

 

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« 326 choses, c'est un échange qui s'accomplit, une identification qui s'opère, et tellement totale que, décrivant la pierre, le poète va jusqu'à braver le risque de « s'empêtrer » comme il le dit non sans malice, en jouant sur le double sens de ce mot, dans un de ses plus longs poèmes : LE GALET {Fragment) ...

Apporté un jour par l'une des innombrables charrettes du flot, qui depuis lors, semble-t-il, ne déchargent plus que pour les oreilles leur vaine cargaison, chaque galet repose sur l'amoncellement des formes de son antique état, et des formes de son futur.

Non loin des lieux où une couche de terre végétale recouvre encore ses énormes aïeux, au bas du banc rocheux où s'opère l'acte d'amour de ses parents immédiats, il a son siège au sol formé du grain des mêmes où le flot terrassier le recherche et le perd' ...

...

Terne au sol, comme le jour est terne par rapport à la nuit, à l'instant même où l'onde le reprend elle lui donne à luire.

Et quoiqu'elle n'agisse pas en profondeur et ne pénètre qu'à peine le très fin et très serré agglomérat, la très mince, quoique très active, adhérence du liquide pro· vaque à la surface une modification sensible.

Il semble qu'elle la repolisse, et panse ainsi elle-même les blessures faites par leurs précédentes amours.

Alors, p01tr un moment, l'extérieur du galet ressemble à son intérieur : il a sur tout le corps l'œil de la jeunesse.

Cependant sa forme à la perfection supporte les deux milieux.

Elle reste imperturbable dans le désordre des mers.

Il en sort seulement plus petit, mais entier, et, si fon veut, aussi « grand » puisque ses proportions ne dépendent au· cunement de son volume.

Sorti du liquide il sèche aussitôt.

C'est-à-dire que, mal· l.

L'alexandrin apparaît assez souvent dans la prose de Francis Ponge.

Est-il voulu ? N'en doutons pas.. »

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