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François Rabelais

Publié le 01/09/2011

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rabelais

 

Fils d'un riche terrien et avocat de Touraine, Rabelais étudia le droit avant de rejoindre l'ordre franciscain, et de s'installer dans le couvent poitevin de Puy-Saint-Martin. En 1521, il devint prêtre et frère franciscain. Par sa maîtrise des langues classiques et des lois, il avait déjà conquis le respect d'éminents humanistes. En 1524, des orthodoxes fervents qui considéraient le grec comme hérétique confisquèrent ses ouvrages et l'emprisonnèrent. Rabelais obtint l'indulgence du pape Clément VII et fut placé dans le prieuré bénédictin de Saint-Pierre-de-Mazelais, ordre qu'il n'appréciait pas et dont il dressa un portrait satirique. Pourtant, c'est sous le patronage du prieur bénédictin que Rabelais étudia la médecine. Diplômé, il entra à l'Hôtel-Dieu de Lyon en 1532, année où il publia sans le signer son premier roman Pantagruel. Son talent de conteur et sa délicieuse maîtrise de la langue assurèrent le succès de l'ouvrage, rapidement suivi par Gargantua, écrit à Rome durant les années où Rabelais officiait en tant que médecin du cardinal Jean du Bellay. Le roman, qui raille et condamne les persécutions des évangélistes catholiques accusés de “luthéranisme” figura avec le Tiers livre  dans la liste des ouvrages à censurer, établie par la Sorbonne à l'intention du Parlement. Cependant Rabelais fut peu inquiété, bénéficiant de la protection d'amis libéraux haut placés. Mais à sa mort en 1553, toute son œuvre fut placée à l'Index des livres interdits par le Conseil des Trente.      

 

rabelais

« no m bre d' esca les d ans des îles sur g ies d e l'im agi­ natio n f a ntais iste e t satiriqu e de Rab ela is, o n accoste enfin à l'île de La nternais.

Là , dans le t e mpl e de la Dive B o uteill e, l'o r acle s 'e xprim e d ' un m o t: «Trin ch••, c 'e st-à-dir e « B o is' •: incita tio n à la boisson o u en coura gem e nt à l'ivre sse des conna issan ces? Rires et sarcasmes Parce q ue «rir e est le prop r e d e l'h o mm e•, Rab e­ la is en f a it une a rm e de comb at.

D ans son œ uvr e, c'e st la to ta lit é du m o nd e qu 'il so um e t à un e vas te entr e pris e de paro di e et de dé risi o n .

Il fait la satir e d' un uni vers qu'il re produit en le d é fo r­ m a nt.

Il pourf e nd les trave rs de ses contemp o­ rains en l es re je ta nt d ans la bo uff o nnerie, qu 'il s'agisse d es « hy poc rit es et bigots, vie ux m at a­ gats•, des «ca fards emp anto ufl és, gu eux emmi ­ to ufl és, frappa rds, éco rn ifl és •, des « juri ste s m âch efo ins • o u d es «ava leurs d e br ouill a rds , courb és, carm ards , cerbère s cré tins ...

».

R ab ela is s ' acha rne sur certain es cla s ses soc ia les, certaines instituti o ns qu 'il ridi culi se: enseig n a nts désas tr eux (•de s sorb o nicquards•), j uri st es p arlant un galim a tias in co mpré he nsibl e e t d éve loppant des r aisonne m e nts fum eux , phi ­ loso phes verbeu x q ui peupl e nt le r oya um e cie la Q uint e Ess ence, va-t-en-gu err e m éga lo m an es.

M ais cela n 'exclut pas la pr o fond eur d' une pe n­ sée gén ére use: R ab ela is est un hum anist e de la R ena is s a n ce qui , to ut en p ourf e nd ant les ridi­ cules, affich e une confian ce imm en se en la n atu­ re, rai guid e de l'ho mm e.

Dan s le Q uart Livre et l e Cinqui èm e Livr e, les esca les d ans l es îles sont aut ant d'occas io ns d ' ajuste r l e tir.

La re lig io n e st la c ible f avo rite: catholiq u es, pro te stants , prê tr es, pap e, tous s ont représe ntés sou s d es lorm e s gro t esques, pa rfo is a nim a le s , m en a nt des vies absurd es ...

L es h o mm es d e justi ce e n pr e nn ent eu x a u ssi pour le ur gra d e : ils sont pe int s sous l es traits de «C hats fo urr és •, m onstr es co rro mpu s, m an geur s d 'enf a nts e t soumis à l'a uto rit é de l'ar­ c hidu c Gripp emin ault.

Ce tte dim ensio n po lé ­ miqu e e t agress ive expliqu e po urqu o i, à sa p aru­ tio n, l 'œuvre a a ttiré sur elle l es censur es d e la S o rbonne, pui ssa nte instituti on uni vers it a ir e et r e lig ie u se de l'époque.

......

Illustration de Dubout (1954) pour te Pantagruel .

Dans l'univers de Rabelais qui est peuplé de géants , l ' exagération comique , ta truculence , les grossissements caricaturaux sont une source inépuisable de rire .

Illustration de Dubout (1954) pour ......

te Quart Livre.

Dans te Quart Livre et te Cinquième Livre , tes escales du navire de Pantagruet donnent à Rabelais l'occasion de ridiculiser tes gens de religion : catholiques de l'ile de Tapinois dirigés par Carême-Prenant ; adorateurs du pape dans la trop riche ile des Papimanes ; protestants austères de ta sinistre ile des Papefigues (ceux qui font la • figue • au pape) Une sagesse complexe Rab ela is invit e so n l ecteur à ne pas en r e ster à la fantaisi e a ppa re nte, a u burl esque a ffich é par son œ uvr e.

Il faut c he rc h er la sage sse dissimul ée e n profond eur , "ro mpr e l'os et sucer la susbtanli­ !iqu e moelle•.

Cette sage sse compl e xe re pos e sur un e co n cepti on d e l'h o mm e in ventée pa r la R ena issa n ce.

Co mm e le s hum anist es d e so n t e mps , R ab ela is a le so uci d e fa ir e de l'h o mm e un êtr e é pano ui, joye ux.

Il s'o ppose d onc aux id ées qui ava ient prévalu a u M oye n Âg e, se lon l e squ e lles l'h o mm e é ta it une c r éature c ontraint e, ango issée, m a rqu ée par le p éché o rigin el C ette défens e d' un nouv el art d e vivr e st sensibl e dans le s pag es concernant l'éducatio n d e Ga rgantu a.

Rab ela is y o ppo se vig o ur e usem e nt les m é thodes ancie nnes, n éf astes, qui rendent •. »

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