gargantua résumé
Publié le 21/06/2025
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GARGANTUA
La fiche d’identité ?
Auteur
François Rabelais
Date
1534
Genre
Roman
Courant littéraire
Humanisme
Une œuvre, un contexte
François Rabelais est un auteur humaniste de la période de la Renaissance.
Le mouvement
littéraire dans lequel s’inscrit l’œuvre n’est pas à prendre à la légère.
Eh oui, Gargantua,
c’est un réel plaidoyer en faveur de l’éducation humaniste.
Une écriture complexe, et à la
fois crue, que tu vas tout bonnement adoré.
La Structure du roman
Le roman de François Rabelais est composé de sections et de chapitres.
? Pour y voir
plus clair, voici une disposition que tu peux mémoriser (relatant les grandes étapes
du roman) :
•Prologue
•La naissance et l’adolescence de Gargantua (chapitres 1 à 13)
•L’éducation médiévale (chapitres 14-15 et 20-22)
•Le récit enchâssé : les cloches de Notre-Dame (chapitres 16 à 19)
•L’éducation humaniste (chapitres 23-24)
•Les guerres picrocholines (chapitres 25 à 51)
•L’abbaye de Thélème (chapitres 52 à 57)
Le récit enchâssé
C’est un récit intégré à l’intérieur d’un autre.
En général, la trame narrative du récit intégré
n’est pas en lien direct avec celle du récit principal.
Le roman Gargantua est composé de 58 chapitres !
Les personnages
Pour qu’une histoire existe, il nous faut des personnages, t’es d’accord ? (Quoique, on
pourrait faire un roman sans ?) ?
•Gargantua : le héros principal de l’histoire, un géant, fils de Grandgousier et
de Gargamelle.
•Grandgousier : le père de Gargantua, mais aussi le roi à la fois généreux
et pacifique.
•Gargamelle : la mère de Gargantua
•Maître Thubal Holoferne : le premier maître de Gargantua, un sophiste
•Eudémon : compagnon d’aventure de Gargantua, élève de Ponocrates
•Ponocrates : pédagogue qui soumet les deux enfants à une meilleure
éducation / hygiène de vie
•Gymnaste : celui qui enseigne l’art de la chevalerie à Gargantua
•Picrochole : le roi voisin de Grandgousier.
Il est aussi colérique, impulsif
et déclare la guerre.
•Jonotus de Bragmardo : sophiste de la Sorbonne
Résumé
Avis au lecteur
Alcofribas Nasier, c’est l’anagramme que François Rabelais utilise pour se protéger
de la censure, car nous allons voir que ses écrits portent une certaine charge
satirique et subversive… C’est aussi un narrateur malicieux, qui met en avant le
pouvoir du rire :
Il vaut mieux traiter du rire que des larmes,
Parce que rire est le propre de l'homme.
On sait aujourd’hui que certains animaux peuvent rire… Mais cela n’altère en rien cet
aphorisme : pour Rabelais, le rire est une marque d’intelligence et de sociabilité, il
nous dispose au savoir, ainsi qu’à la spiritualité : valeurs chères aux humanistes !
Le rire comme moyen privilégié de transmission d’une sagesse profonde ? J’explore
cette question sous forme de petite dissertation, en vidéo et PDF, sur mon site,
www.mediaclasse.fr
Prologue
Dès le prologue, Alcofribas compare son livre aux Silènes : ces petites boites des
apothicaires, d’apparence grotesque, mais qui renferment des produits précieux.
Une forme bouffonne peut cacher des messages élevés.
C’est le cas Socrate, le grand philosophe que Platon met en scène dans ses
Dialogues ou son Banquet :
Ne voyant que son physique [...] vous n'en auriez pas donné une pelure d'oignon.
[...]
Mais en ouvrant une telle boîte, vous auriez trouvé [...] une intelligence plus qu'humaine,
une force d'âme prodigieuse…
Et de la même manière, un os contient lui aussi une substance délicieuse, la moëlle,
convoitée par le chien.
À l'exemple de ce chien, il vous convient de [...] rompre l'os et sucer la substantifique
moelle avec le ferme espoir de devenir avisés et vertueux.
Pour déchiffrer les images de ce prologue, je vous en propose une analyse, en vidéo
et en PDF, en accès libre sur mon site.
Chapitre 1
Généalogie et ancienneté de la famille de Gargantua.
Alcofribas nous invite à lire son précédent roman, sur Pantagruel, le fils de
Gargantua, où il a traduit toute la généalogie du géant :
Je la transcrivit en pantagruélisant, c'est-à-dire en buvant à volonté et en lisant les
horrifiques exploits de Pantagruel.
On retrouve dans les noms de ces géants toute l’inventivité littéraire de Rabelais :
pantagruéliser, gargantuesque, c’est une paronomase (les noms propres entrent
dans le langage courant)…
Alcofribas précise alors que cette archive était accompagnée d’un poème
mystérieux abîmé par les insectes et autres nuisibles (et on devine qu’il parle ici de la
censure).
Chapitre 2
Les fanfreluches antidotées trouvées
dans des ruines antiques.
Certains disaient que lécher sa pantoufle
Valait mieux que de gagner le pardon
Mais survint un fieffé maroufle
De la bassine où l’on tient les gardons
Disant « L’anguille en cet étal s’embûche !
Vous trouverez, si bien y regardons
Une tare dans la capuche.
Une tare, c’est un poids qui permet de faire pencher une balance, il y a donc
tricherie… La pantoufle du pape, le commerce des indulgences, sujets brûlants
quand Rabelais écrit Gargantua en 1534.
En 1517, Martin Luther affiche 95 thèses qui
initient la Réforme protestante en dénonçant le pouvoir du pape et les richesses de
l’Église.
Chapitres 3 et 4
Comment Gargamelle enceinte de Gargantua mangea profusion de tripes.
Grandgousier issu d’une longue lignée de géants épouse Gargamelle, fille du roi des
parpaillons.
Un beau jour ils invitent tous les villageois des alentours, afin de finir
quantité de tripes.
Grandgousier met en garde son épouse, enceinte de onze mois.
En dépit de ces remontrances, elle en mangea seize muids, deux baquets et six pots.
Oh !
la belle matière fécale qui devait boursoufler en elle !
Au-delà de l’humour scatologique, cette remarque traduit le regard d’un médecin et
philosophe humaniste pour qui le corps humain est une machine prodigieuse conçue
par Dieu.
Tout cela expliquera la naissance extraordinaire de Gargantua.
Chapitre 5
Les propos des bons ivrognes.
Ce chapitre retranscrit les paroles des joyeux fêtards, qui font l’éloge du vin avec des
jeux de mots.
— O Lacryma Christi ! — Celui-là vient de la Devinière [...] sur mon âme, c’est un vrai
velours ! [...] il tombe bien, c’est pure laine ! »
Tiens, « La Devinière » c’est justement le nom de la demeure du père de Rabelais,
sénéchal et avocat royal à Seuilly, à côté de Chinon, lieu enchanteur, que l’on peut
toujours visiter aujourd’hui.
Les fêtards parlent du vin en termes étranges : les larmes du Christ réchauffent l’âme
et le corps… C’est un message caché : Rabelais incite ses contemporains à lire la
bible sans intermédiaire ecclésiastique, ce qui est alors interdit par l’Église..
Cette idée est notamment portée par le mouvement évangélique qui se développe
avec les premières traductions et impressions de la Bible en langue vulgaire.
C’est un
événement fondateur.
Chapitre 6
Comment Gargantua naquit d’une façon bien étrange.
Pendant les festivités, Gargamelle va accoucher.
Comme elle a trop mangé, la sagefemme lui donne un antidiarrhéique qui la contracte tellement que l’enfant remonte
jusqu’à l’oreille, rappelant les naissances exceptionnelles d’Athena (issue du crâne de
Zeus) et de Dionysos (de sa cuisse) :
Sitôt qu'il fut né, [...] il s'écria à haute voix : « À boire ! à boire ! » [...] si bien qu'on
l'entendit par tout le pays de Busse et de Biberais.
Chapitre 7
Comment il fut nommé Gargantua et comment il étanchait sa soif.
Devant la bouche grande ouverte de son fils qui réclame à boire, Grandgousier
s’exclame « Quel grand tu as » ; ce sera le nom de cet enfant : Gargantua.
Alcofribas décrit les quantités astronomiques de lait qu’il faut pour le nourrir.
Avec
méthode, il confronte les témoignages, pour trouver les plus fiables :
Une de ses gouvernantes m'a dit [...] qu'au seul son des pots et des flacons, il entrait en
extase, comme s'il eût goûté les joies du paradis.
Gargantua est déjà sensible à ce carillonnement de clochette, qui évoque le vin,
mais peut-être aussi, et surtout, le divin…
Chapitre 8 à 10
Comment on vêtit Gargantua
et la signification de ses couleurs.
Dans ce chapitre, Alcofribas précise les quantités de tissus, de matériaux précieux
qui composent les vêtements de Gargantua.
Le lecteur de l’époque reconnaît bien
les énumérations qu’on trouvait à l’époque dans les ouvrages commandités par des
mécènes : de riches seigneurs qui souhaitaient montrer leur puissance (ainsi que leur
piété).
Notre narrateur critique l’auteur d’un certain livre « le Blason des couleurs ».
Mais
derrière cette colère amusante, est menée une véritable réflexion : pourquoi adopter
le symbolisme décrété par un inconnu ?
Il défend alors l’interprétation que Grandgousier fait de ces deux couleurs : le blanc
pour la joie de vivre, le bleu pour les choses célestes : on reconnaît bien sûr les
ingrédients qui composent son propre livre.
L’humour transmet et annonce des
vérités profondes.
Chapitre 11
De l’adolescence de Gargantua.
Durant son enfance, Gargantua fait tout de travers.
Les petits chiens de son père mangeaient dans son écuelle et, lui, mangeait avec eux.
[...]
Il se peignait avec un gobelet, [...] mettait la charrue avant les bœufs, se grattait où ça ne
le démangeait pas, [...] prenait les vessies pour des lanternes, [...] sautait du coq à l'âne.....
»
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