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Gargantua, une oeuvre désaltérante ?

Publié le 07/04/2012

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gargantua

Au lendemain du Moyen-âge, l’Europe voit se développer un nouveau courant culturel, symbole de la Renaissance, l’Humanisme. Ce courant du XVI ème siècle se fonde sur la diffusion du savoir, la transmission de connaissances à un esprit humain qui ne saurait rencontrer de bornes intellectuelles quelconques. La vulgarisation caractéristique de cette période historique s’étend notamment au monde religieux chrétien qui voit les évangiles de l’ancien testament traduits en Français, retranscription vertement condamnée par la Sorbonne, qui s’érige en véritable gardienne conservatrice d’un catholicisme fondamental, avec toute l’intolérance qu’une telle position implique. S’y oppose alors l’évangélisme, un courant de charité contre lequel lutte la Sorbonne, qui touchera François Rabelais. Né en 1483 et mort en 1553, ce médecin, prêtre évangélique catholique et écrivain diffuse à travers ses ouvrages, mettant en scène des géants sa vision de l’humanisme, son amour de la littérature antique que cette période redécouvre, ou encore son éthique teintée de tolérance et d’épicurisme que le lecteur pourra retrouver dans Pantagruel notamment. 

gargantua

« partie humaine.

On remarque alors l’amour de Rabelais pour la médecine et la vie.

Il défit l’esprit de sérieux qui occulte le bas du corps donc la vie.

Le passage comique et grossier de la braguette de Gargantua illustre ce vive intérêt pour l’entre jambe.

Le géant possède une braguette « bien longue et bien ample » (p.99), « bien garnie a dedans et bien avitaillée », et qui ne ressemblait en rien aux « hypocriticques braguettes d’un tas de muguetz, qui ne sont plenes que de vent, au grand interest du sexe feminin.

».

Rabelais se laisse aller de bonne foi à ce qui prête à rire, sans gêne aucune, étant pourtant un religieux.

En plus de son vocabulaire sexuellement connoté, l’écrivain s’adonne au langage scatologique notamment à travers la description du géant « adolescent » qui « pissoit sus ses souliers contre le soleil » et « chyoit en sa chemise » (p.120).

Ainsi, Rabelais fait intégrer à son Gargantua toutes les étranges locutions populaires dont il fut témoin, qu’il enrichit de ses propres inventions linguistiques.

Il donne alors une vie truculente à son roman, qui « submerge » littéralement le lecteur de fluides divers et variés, allant de l’urine au vin. Mais au-delà de la soif physique qui comprend est également présente dans le roman de Rabelais la soif de pouvoir incarnée par Picrochole qui livre une guerre à Grandgousier et les habitants de son royaume.

Dans les différents chapitres traitant de ladite guerre, un personnage original s’illustre, frère Jean des Entommeurs, prêt à se donner « au diable » (p.222) pour protéger ses vignes.

Il implore Dieu : « da mihi potum », il réclame son vin, l’énergie pour combattre et chatie impitoyablement les ennemis de Grandgousier ayant voulu souiller ses sources vinicoles.

L’auteur semble donc défendre avec véhémence les vertus du vin qui au-delà du roman même, est nécessaire à toute écriture.

Gargantua arrache la victoire grâce à sa jument incontinente qui urine sur les guerriers de Picrochole et les noie.

Rabelais délivre sa conception du bon roi, qui livre une guerre juste qui ne prend source qu’en réponse à une attaque, se plaçant dans une optique défensive.

Ainsi, le lecteur remarquera la dignité laissée aux vaincus qui ne sont ni humiliés ni supprimés.

Gargantua au contraire désigne leur future chef, le fils de Picrochole, il « délivre » les vaincus, « ne voulant doncques aulcunement degenerer de la bedonnaireté hereditaire de [ses] parents » (p.344).

Le bon roi doit néanmoins châtier les fauteurs de troubles pour rétablir une justice.

Rabelais conceptualise la guerre selon son ascendant humaniste et tend à figurer que toute guerre prend sa source en un prétexte stupide et anodin, des fouaces dans le cas de son roman, et aboutit souvent à un désastre sur le plan humain pour ne servir les intérêts que d’une personne, Picrochole ou « bile amère ».

Ce dernier est marqué par la « mauvaise démesure », il est le « tyran qu’engendre la démesure » ( Œdipe roi de Sophocle).

Il ne sait se résonner et voit en toute tentative d’apaisement une marque de faiblesse.

Sa démesure d’ambition trouve écho dans la démesure de sa défaite, en effet, il perd ses vêtements et son cheval.

La guerre ne serait pas qu’une simple folie mais il y aurait donc un moyen de bien la mener.

Toute soif démesurée d’ambition trouve son châtiment en ce sens qu’elle conduit à une déraison pure.

La soif de pouvoir est donc une soif intarissable, déraisonnée et néfaste.

Soif de pvr qui veut prendre le pas sur soif physique.

C’est la soif de pouvoir qui veut prendre la pas sur la soif physique Le Gargantua de Rabelais présente enfin la soif de savoir, illustrée par l’éducation du géant, qui semble au début du roman atteindre des effets contraires au but initialement visé.

Cette dimension du roman sera l’occasion pour Rabelais d’exposer sa vision humaniste, son concept éducatif et ainsi sa critique du système de son époque.

Ainsi, jusqu’au chapitre onze, le jeune Gargantua est livré à lui-même et réduit à l’état de bête sauvage, état canin en particulier.

Mais l’enfant fait preuve d’un esprit scientifique, il passe de l’observation à la déduction pour aboutir au « torche-cul » parfait. Devant tant de clairvoyance, Grandgousier décide de confier l’éducation de son fils au théologien. »

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