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Goethe : Meurs et deviens !

Publié le 12/09/2015

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En général, vous trouverez que vers le milieu de la vie d’un homme, souvent, il se produit un bouleversement. De même qu’en sa jeunesse tout lui était favorable et lui réussissait, brusquement alors tout change, et les échecs et les malheurs ne font pour lui que se succéder.

 

Mais savez-vous comment je l’envisage? C’est que Vhomme doit à nouveau être détruit ! — Tout homme extraordinaire a une certaine mission qu’il est appelé à remplir. Dès qu’il l’a remplie, sa présence sous cette forme n’est plus nécessaire, et la Providence l’emploie à nouveau pour quelque autre fin. [...]

 

Ainsi en fut-il de Napoléon et de tant d’autres. Mozart mourut à trente-six ans, Raphaël au même âge. Byron guère plus tard. Mais tous avaient rempli leur mission, et il était temps qu’ils s’en allassent, afin qu’il restât aussi aux autres quelque chose à faire en ce monde... 

Meurs et deviens !

 

Goethe

«Ne le dites à nul autre qu’au sage,

 

Car la foule est prompte à railler :

 

Je veux louer le Vivant

 

Qui aspire à la mort dans la flamme.

 

Dans la fraîcheur des nuits d’amour Où tu reçus la vie, où tu la donnas,

 

Te saisit un sentiment étrange Quand luit le flambeau silencieux.

 

Tu ne restes plus enfermé Dans l’ombre ténébreuse,

 

Et un désir nouveau t’entraîne Vers un plus haut hyménée.

 

Nulle distance ne te rebute,

 

Tu accours en volant, fasciné,

 

Et enfin, amant de la lumière,

 

Te voilà, ô papillon, consumé.

 

Et tant que tu n’as pas compris Ce : Meurs et deviens !

 

Tu n’es qu’un hôte obscur Sur la terre ténébreuse. »

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« ..,..

Deux explications qui ne s'excluent pas peuvent être données de cette formule: une explication métaphysi­ que et une explication psychologique.

Le texte du poème « Nostalgie bienheureuse » nous incite à privilégier l'interprétation métaphysique ou mystique.

Cette« nostalgie» est celle d'une unité per­ due.

Pour Goethe, le monde est l'objet d'un conflit entre des forces opposées, expansion et concentration, dispersion et unité.

L'être qui aime est poussé à oublier sa singularité pour retrouver une unité avec un autre être, et même avec le grand Tout.

On retrouve là un thème cher à Platon, mais qui figure aussi dans la mystique orientale.

Cette idée apparaît bien dans.« Revoir» ( « Wiederfin­ den »),un autre poème du Divan de Goethe.

Ce poème évoque ainsi la création du monde : « Et il prononça la parole : Que le monde soit ! Alors retentit un douloureux hélas ! Quand l'univers, d'un puissant effort, S'émietta dans la multiplicité du réel.

La lumière s'épanouit: à l'instant même Les ténèbres s'en séparèrent avec effroi, Et voilà que, tout aussitôt, les éléments Se dissocient et se fuient l'un l'autre.

En hâte, en des rêves sauvages et confus, Chacun s'élance au loin, Rigide, vers les espaces infinis, Sans désir et sans harmonie.

» Dans le silence qui suit, Dieu, «solitaire pour la pre­ mière fois», a pitié de cette désolation.

Il crée l'Aurore qui permet la reconstitution d'une unité: «Elle développa, du milieu trouble, Le jeu harmonieux des couleurs, Et alors put s'aimer à nouveau Ce qui venait de se dissocier.)). »

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