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Grand oral du bac : Arts et Culture MOLIÈRE

Publié le 29/01/2019

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culture

Peindre les mœurs

 

L’art de Molière est aussi celui d’un novateur. Il est l’inventeur et le promoteur de deux formes originales : la comédie de mœurs et la comédie-ballet. Requis par le roi Louis XIV pour l’organisation de fêtes à Versailles ou à Chambord, Molière collabore principalement avec le musicien Jean-Baptiste Lully jusqu’en 1672, ou encore Marc-Antoine Charpentier, pour une quinzaine de comédies-ballets, spectacles de cour mêlant théâtre, musique, chants et danses (depuis Les fâcheux en 1661 jusqu’au Malade imaginaire en 1673). Cependant, l’innovation principale de Molière, son ambition la plus haute, c’est de peindre les mœurs de son temps, de régénérer les conventions de la tradition théâtrale par des éléments puisés dans la réalité. Et, puisque le rire est son souci premier, il épingle les travers, les ridicules, les manies de ses contemporains. 

reprend les langages à la mode dans la bonne société et aussi les parlers populaires et paysans. Il met en scène les différentes composantes de la société de l’époque, dont il propose diverses figures: aristocrate orgueilleux, provocateur, se situant au-dessus des lois (Dom Juan), bourgeois obsédé par Ja grandeur (M. Jourdain dans Le bourgeois gentilhomme) ou par la dévotion (Orgon dans Tartuffe). Il montre sur scène une société où les liens entre les individus sont altérés par le mensonge, l’hypocrisie et l’apparence (Le misanthrope). L’amour et la jeunesse triomphent, souvent in extremis, au dénouement, alors qu’on a frôlé le désastre. Désastre qu’Alceste n’évite pas dans Le misanthrope, où une question est posée cruellement: comment vivre dans une société où la sincérité est impossible?

 

Une morale ambiguë

 

Il ne faut pas voir Molière comme un rebelle, une sorte de révolutionnaire avant l’heure. Il ne s’en prend pas à l’ordre social mais, au contraire, s’attaque toujours à des comportements individuels, à des attitudes excessives, anormales, condamnées au ridicule. Pour susciter le rire du spectateur, il met en évidence l’obsession d’un personnage : figé, englué, raidi dans ses idées fixes, ses lubies, le personnage comique perd tout sens de la réalité, devient grotesque. Ce rire repose sur des peurs fondamentales: peur d’être cocufié, chez Arnolphe, peur de la maladie chez Argan, désir de culture chez M. Jourdain ou chez les femmes savantes, peur de manquer d’argent chez Harpagon. La passion démesurée rend ridicule comme elle rend vulnérable: le personnage risible est trompé, bafoué, roulé, berné, parfois battu, mais pas toujours par des personnages recommandables (si Scapin trompe Gérante pour faire triompher l’amour, Tartuffe trompe Orgon pour mettre la main sur sa fortune...).

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« Molière peut compter sur le soutien de Louis XIV, au moins jusqu'en 1672.

Le roi le pensionne et accepte même d'être le parrain de son premier enfant en 1664.

Cependant, Molière s'affaiblit à partir de 1665.

Il a une vie familiale difficile: sa jeune épouse Armande Béjart est assez volage et quitte souvent le foyer conjugal.

Malgré ces difficultés, Molière continue d'écrire à un rythme soutenu, mais, plus prudent, il compose des comédies moins offen­ sives, d'une actualité sociale moins agressive (L'avar e, Les femmes savantes), et beaucoup de comédies-ballets, genre nouveau où la comédie se mêle au pur divertissement chanté et dansé (Le bourgeois gentilhomme).

Épuisé par la maladie, il meurt en février 1673, à la fin d'une représen­ tation de son ultime pièce, Le malade imaginaire.

Dans les quelque trente pièces écrites entre 1654 et 1673, Molière fait preuve d'une grande diversité d'inspiration.

Il utilise l'héritage de la farce (française) et de la commedia dell'arte (italienne) avec des personnages stéréotypés (barbons, valets rusés ...

); il accorde une grande importance à la gestuelle comique, souvent violente (bastonnade, coups), et donne la prédo­ minance au comportement du corps au détri­ ment de l'élévation des sentiments (d'où l'impor­ tance des personnages de médecins grotesques).

Les farces sont des pièces brèves, en un acte et en prose, mais Molière utilise souvent des éléments de farce dans des comédies plus ambi­ tieuses et élaborées.

Autres influences majeures: la comédie de mœurs (italienne) et surtout la comédie de cape et d'épée (espagnole), très à la mode vers 1650, où prédominent les person­ nages passionnés et galants, emportés dans des actions romanesques et des intrigues compli­ quées jusqu'à l'invraisemblance.

Ce sont des pièces en cinq actes et en vers.

Homme de grande culture, Molière sait tirer parti des dif­ férentes sources dont il s'inspire.

Soucieux d'effi­ cacité comique, il en fait une synthèse habile et toujours inventive.

Peindre les mœurs L' art de Molière est aussi celui d'un novateur.

Il est l'inventeur et le promoteur de deux formes originales: la comédie de mœurs et la comédie­ ballet.

Requis par le roi Louis XIV pour l'organi­ sation de fêtes à Versailles ou à Chambord, Molière collabore principalement avec le musi­ cien Jean-Baptiste Lully jusqu'en 1672, ou encore Marc-Antoine Charpentier, pour une quinzaine de comédies-ballets , spectacles de cour mêlant théâtre, musique, chants et danses (depuis Les fâcheux en 1661 jusqu'au Malade imaginaire en 1673).

Cependant, l'innovation principale de Molière, son ambition la plus haute, c'est de peindre les mœurs de son temps, de régénérer les conventions de la tradition théâtrale par des éléments puisés dans la réalité.

Et, puisque le rire est son souci premier, il épingle les travers, les ridicules, les manies de ses contemporains.

Il � Gravure illustrant une scène de L'avare, de Molière.

Le personnage principal, ]i � Harpagon, y tyrannise sa famille � et ses proches au nom de sa passion démesurée, o: maladive et risible pour l'argent.

� Dom Juan, de Molière, adapté pour la télévision en 1965, par Marcel Bluwal, avec Michel Piccoli (Dom Juan) et Claude Brasseur (Sganarelle) est une pièce à part, où Molière, inspiré par la tragi-comédie espagnole, ignore,de façon intentionnelle les règles classiques d'unité (lieu, temps, action et ton).

La pièce est une illustration brillante du thème baroque de l'inconstance.

reprend les langages à la mode dans la bonne société et aussi les parlers populaires et paysans.

Il met en scène les différentes composantes de la société de l'époque, dont il propose diverses figures: aristocrate orgueilleux, provocateur, se situant au-dessus des lois (Dom Juan), bourgeois obsédé par Ja grandeur (M.

Jourdain dans Le bourgeois gentilhomme) ou par la dévotion (Orgon dans Tartuffe ).

Il montre sur scène une société où les liens entre les individus sont altérés par le mensonge, l'hypocrisie et l'appa­ rence (Le misanthrope).

L'amour et la jeunesse triomphent, souvent in extremis, au dénouement, alors qu'on a frôlé le désastre.

Désastre qu'Alceste n'évite pas dans Le misanthrope, où une question est posée cruellement: comment vivre dans une société où la sincérité est impossible? Une morale ambiguë Il ne faut pas voir Molière comme un rebelle, une sorte de révolutionnaire avant l'heure.

Il ne s'en prend pas à l'ordre social mais, au contra ire, s'attaque toujours à des comportements indivi­ duels, à des attitudes excessives, anormales, condamnées au ridicule.

Pour susciter le rire du spectateur, il met en évidence l'obsession d'un personnage: figé, englué, raidi dans ses idées fixes, ses lubies, le personnage comique perd tout sens de la réalité, devient grotesque.

Ce rire repose sur des peurs fondamentales: peur d'être cocufié, chez Arnolphe, peur de la maladie chez Argan, désir de culture chez M.

Jourdain ou chez les femmes savantes, peur de manquer d'argent chez Harpagon.

La passion démesurée rend ridicule comme elle rend vulnérable: le person­ nage risible est trompé, bafoué, roulé, berné, par­ fois battu, mais pas toujours par des personnages recommandables (si Scapin trompe Géronte pour faire triompher l'amour, Tartuffe trompe Orgon pour mettre la main sur sa fortune ...

).

Selon les époques et les sensibilités, les met­ teurs en scène ont tiré le comique de Molière vers le tragique ou au contraire vers la farce.

La rich esse de son œuvre, la complexité du regard qu'il jette sur ses contemporains et sur l'homme èn général, font que toutes les interprétations sont possibles et se complètent.

L'universalité du génie de Molière réside sans doute là: faire rire sur un fond de peurs et d'angoisses qui nous concernent tous.

1659 : Les précieuses ridicules 1662 : L'école des femmes 1664 : Tartuffe (remanié en 1669) 1665 : Dom Juan 1666 : Le misanthrope 1668 :Amphitryon 1669 : L'avare 1670 :Le bourgeois gentilhomme 1671 :Les fourberies de Scapin 1672 : Les femmes savantes 1673 :Le malade imaginaire. »

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