Grand oral du bac :La comédie
Publié le 10/11/2018
Extrait du document
ARISTOPHANE
Onze de ses quelque cinquante pièces ont survécu. La plus ancienne comédie conservée au monde s'appelle les Acharniens (- 426) : Aristophane s'y attaque avec un humour féroce aux «va-t-en-guerre », une cible qu'il visera encore dans la Paix et l'Assemblée des femmes. Ailleurs, il s'en prend aussi bien au pouvoir en place (les Cavaliers) qu'aux maniaques des procès (les Guêpes qui inspireront à Racine les Plaideurs:). Ses satires ne reculent devant rien (pas même les sujets scabreux comme la grève du sexe dans Lysistrata) ni personne (pas même Socrate et Euripide chahutés l'un dans les Nuées, l'autre dans les Grenouilles). Sa verdeur rabelaisienne avant la lettre sait faire place à la fantaisie poétique (les Oiseaux) et la charge a chez lui une visée civique et moralisatrice.
UN MIROIR DE LA VIE
La comédie a longtemps souffert d'un complexe vis-à-vis de la tragédie, qui donne à voir de nobles héros s'exprimant dans un langage plus châtié sur des sujets élevés. Mais si la comédie est proche du commun des mortels, n'est-elle pas aussi à même de les corriger en les divertissant? L'expression est de Molière, et nul plus que lui ne s'est battu pour réhabiliter la comédie, la défendre contre les accusations de facilité et lui donner une mission morale : mettre en scène les défauts et les vices pour mieux les attaquer. \"Lorsque vous peignez les hommes (dit-il par la bouche de Dorante dans la Critique de l'École des femmes), il faut peindre d'après nature ; on veut que ces portraits ressemblent et vous n'avez rien fait si vous n'y faites reconnaître les gens de votre siècle. En un mot, dans les pièces sérieuses, il suffit, pour n'être point blâmé, de dire des choses qui soient de bon sens et bien écrites mais ce n'est pas assez dans les autres ; il y faut plaisanter, et c'est une étrange entreprise que celle de faire rire les honnêtes gens... ».
La comédie grecque et son héritière latine ont compté bien des auteurs, mais après des siècles, seuls sont restés trois noms : Aristophane, Plaute et Térence (quatre si l'on compte aussi Ménandre, dont il reste si peu). C'est assez pour voir la richesse d'un théâtre qui paraît avoir tout inventé et dans lequel les plus grands auteurs de la Renaissance et du classicisme n'hèsiteront pas à puiser allègrement.
LA COMMEDIA DELL'ARTE
Née sur les tréteaux de la Renaissance italienne, la populaire commedia dell'arte (« comédie [des gens] de l'art » : les gens du métier) conquiert toute l'Europe avec son comique simple, mais efficace. Il n'en reste aucune pièce puisqu'elle repose sur l'improvisation à partir d'un canevas, mais les personnages qu'elle crée - Arlequin, Colombine, le Capitan, Polichinelle... -appartiennent au patrimoine du théâtre. la commedia dell'arte exerce son influence sur les plus grands auteurs comiques (à commencer par le Molière des Fourberies de Scapin).
«
LA
TRAGI-COMÉDIE
Introduit en France par Robert Garnier
(Brodamante, 1582), le genre est très
à la mode dans la première moitié du
XVI� siècle (Hardy :la Force du sang,
1626 ; Rotrou : l'Hypocondriaque,
1628).
Ses plus beaux fleurons sont
la Tempête de Shakespeare (1611),
La vie est un songe de Calder6n (1635)
et le Cid de Corneille (1637).
Pratiquant le mélange des genres,
elle met en scène des sujets flirtant
avec le romanesque et connaissant
généralement un dénouement
heureux ...
mais pas toujours :
Bélisaire de Rotrou se termine par
la mort du héros (tandis qu'une pure
tragédie comme Cinna de Corneille finit
bien).
La frontière entre comédie et
tragédie est floue dans la tragi-comédie.
Cymbeline ou Troilus et Cressida de
Shakespeare sont des tragédies non
dépourvues de comique ; quant à sa
sombre Mesure pour mesure, elle n'a
de comédie que le nom.
Trois cents ans
plus tard, en France, la création
de la «co médie héroïque » Cyrano
de Bergerac (1897) d'Edmond Rostand
(1868-1918) verra le triomphe d'un
théAtre où le rire ne craint pas l'émotion.
comme
Jean de Rotrou (1609-1650)
compose avec une belle fantaisie des
comédies imitées des Latins (les Sosies,
1636, d'après J'Amphitryon de Plaute),
des Espagnols (la Bogue de l'oubli,
1632, d'après Lope de Vega ; les Deux
Pucelles, 1636, d'après Cervantès) et
des Italiens (la Sœur, 1645, d'après
Della Porta à qui Molière empruntera,
lui, les répliques en pseudo-turc du
Bourgeois gentilhomme).
CORNEILLE (1606·1684)
Cet immense auteur de tragédies
débute au théâtre avec une comédie
(Mélite, 1629).
Quatre autres vont
suivre en deux ans : la Veuve et la
Galerie du Palais (1632), la Suivante
et la Place royale (1633), couronnées
de succès.
Après
un détour par
la tragédie de
Médée, Pierre
Corneille revient
à ses premières
amours avec
l'Illusion comique (1636).
C'est le
triomphe du Cid la même année qui
l'entraînera sur la voie tragique (à
l'exception de deux dernières comédies
en 1643 et 1644 : /e Menteur et la Suite
1------------""""1 du Menteur).
Contrairement à Racine
en mêlant les genres : les pièces
philosophiques y côtoient les comédies
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de cape et d'épée,
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comedio culmine
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