GROSNET ou GROGNET Pierre : sa vie et son oeuvre

GROSNET ou GROGNET Pierre (v. 1460-1540). Versificateur et collectionneur de proverbes, sentences et « mots » divers, Pierre Grosnet est né à Toucy, près d’Auxerre. Il fait des études de droit à Bourges et Orléans, avant de devenir prêtre et chapelain dans le diocèse de Sens. Malgré ses relations d’amitié avec Roger Collerye, des dédicaces aux fils de François Ier et des publications chez l’un des meilleurs imprimeurs parisiens, Jean Longis, le personnage demeure pour nous assez obscur.

Difficilement classable, Grosnet appartient à la fois à la littérature « populaire » et au renouveau humaniste, preuve exemplaire de leur étroite imbrication. Il a lu Érasme, auquel il emprunte les termes d’« adages » et d’« Enchiridion », il connaît les poèmes de Marot; il sait — chose plus remarquable — l’italien, et traduit un poème du Mantouan, Contre Quaresmeprenant et la feste du grand Pensard, dont se souviendront sans doute Habert et Rabelais. Dante, Pétrarque, Boccace et Sera-fino figurent parmi ses écrivains préférés, en compagnie de Chartier, Meschinot, Molinet, des deux Marot, Villon, Jean Bouchet, etc., mais aussi une liste étonnante d’auteurs provinciaux absolument inconnus, qu'il nous livre dans sa bizarre Louenge des bons facteurs qui ont composé en rithme tant par deçà que delà les Monts. Ses deux recueils principaux, les Motz dorez de Cathon en françoys... avecques bons et très utiles enseignements, proverbes, adages... ( 1531 ), et la continuation du Second Volume des Motz dorez... (1534) poursuivent la vieille tradition des clercs de collecter (ou créer) — ici versifier