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Guillaume Apollinaire, Il pleut, in Calligrammes, 1918

Publié le 17/01/2022

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apollinaire
Il pleut des voix de femmes comme si elles étaient mortes même dans le souvenir C'est vous aussi qu'il pleut merveilleuses rencontres de ma vie ô gouttelettes Et ces nuages cabrés se prennent à hennir tout un univers de villes auriculaires Écoute s'il pleut tandis que le regret et le dédain pleurent une ancienne musique Ecoute tomber les liens qui te retiennent en haut et en bas.

Analyse du sujet    La première constatation qui s'impose, c'est que le poème est un calligramme : sa forme imite ce dont il parle, c'est-à-dire la pluie. Il convient dès lors de s'interroger sur cette forme poétique particulière : quel est son intérêt ? La lecture invite ensuite à réfléchir au motif de la pluie. En effet, à l'inverse du premier texte de ce corpus, le poème d'Apollinaire ne parle que très peu de la pluie (pas de description sensuelle, ni de définition) : pourquoi ? quel est le véritable objet de ce poème ?    Plan détaillé    Calligrammes recueille des poèmes d'Apollinaire, composés entre 1913 et 1916. Ils s'associent moins autour d'une thématique commune qu'autour d'une volonté de renouveler la forme poétique. Apollinaire propose en particulier une série d'« idéogrammes lyriques «, poèmes dont la disposition typographique illustre le sens. Il Pleut est l'un d'entre eux. Le poème évoque en effet la pluie par sa disposition en cinq lignes verticales d'inégale longueur, où chaque lettre représente une goutte d'eau. Nous montrerons, dans une première partie, comment le poète lie étroitement la pluie à ses sentiments intimes, puis, nous verrons, dans un second temps, que ce poème est un véritable manifeste en faveur du renouveau de l'écriture poétique.           

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