Henri Michaux
Publié le 30/03/2012
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Traversé de toutes les vibrations agitant une époque, sourcier, « vers l'intérieur, vers l'invisible tourné, sans cesser d'être présent, sans compromis >>, tel apparaît Henri Michaux. Une oeuvre aujourd'hui considérable, développée dans des registres variés, et aussi bien littéraire que graphique et picturale, ne lui a pas encore, pourtant, donné toute la place qu'il mérite, alors même que les critiques les plus lucides - de Gide qui, dès 1941, invitait à le découvrir à Cassou ou à Caillois - se sont accordés pour la reconnaître comme l'une des plus importantes de ce temps. Commencée en 1922 dans la revue Le Disque vert, et avec un premier livre, ....

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646 HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LA FRANCE
fus ( 1927), dans lequel dialoguent les personnalités poten tielles que l'écrivain porte en lui, cette œuvre actuellement se
prolonge, fidèle cependant à ses desseins premiers, cohérente dans sa recherche, obstinée dans sa quête du « Grand Secret».
jamais oublieuse enfin de l'ascèse nécessaire pour entrer en contact avec le primordial.
Celui qui, dès longtemps, tient que la seule aventure
véritable est d'ordre intérieur a mené sa vie quotidienne en aventurier de l'esprit, fasciné par le désir de parcourir l'homme - et d'abord lui-même -, prétendant connaître la mesure du monde par le voyage, par l'art, plus tard par les expériences
limites.
Afin de «tirer de l'inertie » le jeune homme parti de «difficultés intérieures» qu'il était, sa jeunesse bruxelloise n'ayant laissé en lui qu'un souvenir d'inappétence, de résistance, comme s'il avait perçu déjà le peu de réalité du monde qui s'offrait à lui, il rompt à vingt ans toutes les amarres.
Il abandonne soudain ses études de médecine, l'espoir d'entrer chez les Bénédictins, le recours à une famille bourgeoise de Namur dans laquelle il s'était toujours senti étranger - il se fera naturaliser Français en 1955 - et s'embarque comme simple matelot~ D'emblée, ainsi, sont préfigurées quelques constantes de son existence : errances à travers le monde, voyages d'expatriation ; dépassements, ruptures.
De viatique, point ; mais un « copain de génie » : Lautréamont, dont la lecture a réveillé en lui le besoin d'écrire.
De 192 7 à 1936 surtout, mais plus tard encore, un
premier grand cycle de voyages va le conduire de la Turquie à l'Amérique du Sud, à l'Inde et à la Chine, mais ne le laissera pas dupe des séductions communes : « Voyages de dépossession», voyages «contre».
Il va même «en voyage où presque tout le heurte jusqu'à créer des pays imaginaires, sortes d'États-tampons afin de ne pas souffrir de la réalité».
Ce n'est donc pas à une moisson de pittoresque qu'il faut s'attendre à la lecture d' Ecuador ( 1929), d'Un barbare en Asie ( 1933).
mais à une exploration de soi que suscite le heurt contre une altérité.
On peut y voir également un axe qui se fera de plus en plus marquant dans la vie de l'écrivain et même du peintre: celui de la confrontation entre l'Orient et l'Occident.
L'Inde, «peuple de l'Absolu», lui fera rencontrer des êtres selon son coeur qui « cherchent le plus, et non le moins ».
Le
vrai voyage de Michaux semble bien être en effet celui du.
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