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HEREDIA José Maria de : sa vie et son oeuvre

Publié le 15/12/2018

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HEREDIA José Maria de (1842-1905). «Maître mosaïste et maître sonneur » (Faguet), « tortionnaire de la poésie » (Gourmont) : de quelque façon qu'on le lise, l’auteur des Trophées apparaît davantage versificateur que poète. Il est vrai que, de mots rares en périphrases savantes, de rimes travaillées en rejets calculés, sa langue semble surtout l’objet d’un domptage patient qui ne serait qu’une nouvelle préciosité si le poème n’enfermait dans un espace réduit tout un monde vivant et dramatisé. Mais à l’ambition synthétique d’un Hugo voulant « exprimer l’humanité » à travers les amples pièces de la Légende des siècles, Heredia oppose la fragmentation de sonnets qui ne veulent « qu’évoquer des ombres » dans leur spécificité.

 

Fils d'un père espagnol et d'une mère normande...

 

C’est à Cuba, où son père possédait des plantations de café, que naît le futur chantre des « Conquérants ». Après une enfance insouciante, il vient en France faire ses études au collège Saint-Vincent de Senlis (1851-1859). De retour dans son île natale ( 1859-1861), il commence de « taquiner la muse »; mais c’est à Paris, où il suit les cours de la faculté de droit et de l’École des chartes, qu’il publie ses premiers poèmes dans l’annuaire d’une association estudiantine, la Conférence La Bruyère; vers amoureux inspirés d’un romantisme traditionnel :

 

Il est beau de s'aimer d'un amour virginal

 

D'être deux dans le monde et ne faire qu'une âme, Et d'aller, confiant dans le cœur d'une femme Appuyé sur 'amour conquérir l'idéal!

 

(« la Nuit d'été », 1861-1862)

 

Dès 1863, le ton est différent : il donne à la Revue française « Pan », « le Triomphe d’Iaccos »; l’année suivante il poursuit son évolution avec « la Mort de 1*Aigle » publiée dans la Revue de Paris. Ami et disciple de Leconte de Lisle, il fréquente dès lors les cénacles de la nouvelle poésie, collabore au Parnasse et aux revues. En 1877 il publie le premier volume de sa traduction de la Véridique Histoire de la conquête de la Nouvelle-Espagne de Bernai Diaz del Castillo; en 1885. il adapte un conte andalou, Juan Soldado; deux ans plus tard, il achève la Véridique Histoire... et ne retrouve son rôle de traducteur qu’en 1894 avec la Nonne Alferez de Catalina de Erauso. 1893 avait été sa grande année : il avait publié les Trophées, avait obtenu sa naturalisation française et triomphé à l'Académie devant Zola et Verlaine! Désormais installé, il donne çà et là des chroniques, tient salon, d’abord le samedi en son appartement de la rue Balzac, puis, après sa nomination à l’Arsenal (1901),

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