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Hernani: Acte I, scène 1 (Hugo)

Publié le 03/12/2010

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hugo

Saragosse

Une chambre à coucher. La nuit. Une lampe sur la table.

Scène première. — Dolia Josefa Duarte, vieille, en noir, avec le corps de sa jupe cousu de jais, à la mode d'Isabelle la Catholique; Don Carlos.

D011. A JOSEFA, seule :

(Elle ferme les rideaux cramoisi.) de la fenêtre et met en ordre quelques fauteuils.

On frappe à une petite porte dérobée à droite. Elle écoute. On frappe un second coup.)

— Serait-ce déjà lui ? (un nouveau coup)

C'est bien à l'escalier Dérobé.

(un quatrième coup) Vite, ouvrons.

(Elle ouvre la petite porte masquée. Entre Don Carlos, le manteau sur le nez et le chapeau sur les yeux.)

Bonjour, beau cavalier.

(Elle l'introduit. Il écarte son manteau et laisse voir un riche costume de velours et de soie, à la nwde castillane de 1519. Elle le regarde MILS le nez et recule étonnée.)

Quoi, seigneur Hernani, ce n'est pas vous ! — Main-forte ! Au feu !

DON CARLOS, lui saisissant le bras :

— Deux mots de plus, duègne, vous êtes morte !

(Il la regarde fixement. Elle se tait, effrayée.)

Suis-je chez Dona Sol, fiancée au vieux duc

De Pastrana, son oncle, un bon seigneur, caduc, Vénérable et jaloux ? dites ? La belle adore

Un cavalier sans barbe et sans moustache encore, Et reçoit tous les jours, malgré les envieux,

Le jeune amant sans barbe à la barbe du vieux. Suis-je bien informé ?

(Elle se tait. Il la secoue par le bras)

Vous répondrez peut-être ?

DONA JOSEFA : - Vous m'avez défendu de dire deux mots, maître.

DON CARLOS : - Aussi n'en veux-je qu'un. — Oui, — non. — Ta dame est bien Dofia Sol de Silva ? Parle.

DONA JOSEFA : - Oui. — Pourquoi ?

DON CARLOS : - Pour rien.

Le duc, son vieux futur, est absent à cette heure ?

DONA JOSEFA : - Oui.

DON CARLOS : - Sans doute elle attend son jeune ?

DO&A JOSEFA : - Oui.

DON CARLOS : - Que je meure !

DONA JOSEFA : - Oui.

DON CARLOS : - Duègne, c'est ici qu'aura lieu l'entretien ?

DOISIA JOSEFA : - Oui.

DON CARLOS : - Cache-moi céans.

DONA JOSEFA : — Vous !

DON CARLOS : — Moi.

DONA JOSEFA : — Pourquoi ?

DON CARLOS : — Pour rien.

DORA JOSEFA : - Moi vous cacher !

DON CARLOS : - Ici.

DONA JOSEFA : - Jamais.

DON CARLOS, tirant de sa ceinture un poignard et une bourse : — Daignez,

madame,

Choisir de cette bourse ou bien de cette lame.

DO5TA JOSEFA, prenant la bourse : — Vous êtes donc le diable ? DON CARLOS : - Oui, duègne.

DO -NA JOSEFA, ouvrant une armoire étroite dans le mur : — Entrez ici. DON CARLOS, examinant l'armoire : — Cette boîte ?

DO5IA JOSEFA, la refermant : — Va-t-en, si tu n'en veux pas. DON CARLOS, rouvrant l'armoire : — Si !

(l'examinant encore)

Serait-ce l'écurie où tu mets d'aventure

Le manche du balai qui te sert de monture ?

(Il s'y blottit avec peine)

Ouf !

DONA JOSEFA, joignant les mains et scandalisée : — Un homme ici !

DON CARLOS, dans l'armoire restée ouverte : — C'est une femme, n'est-ce pas, Qu'attendait ta maîtresse ?

DONA JOSEFA : - Ô ciel, j'entends le pas

De Dona Sol. — Seigneur, fermez vite la porte.

(Elle pousse la porte de l'armoire qui se referme.)

DON CARLOS, de l'intérieur de l'armoire : — Si vous dites un mot, duègne, vous êtes morte.

DOSA JOSEFA, seule : — Qu'est cet homme ? Jésus mon Dieu ! si j'ap-

pelais ?

Qui ? Hors Madame et moi, tout dort dans le palais. Bah ! l'autre va venir. La chose le regarde.

Il a sa bonne épée et que le ciel nous garde De l'enfer !

(Pesant la bourse.)

Après tout, ce n'est pas un voleur.

(Entre Dona Sol en blanc. Dotiez Josefa cache la bourse.)

Écoutons tout d'abord Théophile Gautier raconter la première d'Hernani.

« L'orchestre et le balcon était pavés de crânes académiques et classiques. Une rumeur d'orage grondait sourdement dans la salle, il était temps que la toile se levât ; on en serait peut-être venu aux mains avant la pièce, tant l'animosité était grande de part et d'autre. Enfin les trois coups retentirent. Le rideau se replia lentement sur lui-même, et l'on vit [Dona Josefa] écoutant les coups que doit frapper à la porte secrète un galant attendu par sa maîtresse :

« Serait-ce déjà lui ? — C'est bien à l'escalier

Dérobé.

La querelle était déjà engagée. Ce mot rejeté sans façon à l'autre vers, cet enjambement audacieux, impertinent même semblait un spadassin de profession, [..] un Scoronconcolo allant donner une pichenette sur le nez du classicisme pour le provoquer en duel [...] «

 

hugo

« DONA JOSEFA : — Vous ! DON CARLOS : — Moi. DONA JOSEFA : — Pourquoi ? DON CARLOS : — Pour rien. DOR A JOSEFA : - Moi vous cacher ! DON CARLOS : - Ici. DONA JOSEFA : - Jamais. DON CARLOS, tirant de sa ceinture un poignard et une bourse : — Daignez, madame, Choisir de cette bourse ou bien de cette lame. DO5TA JOSEFA, prenant la bourse : — Vous êtes donc le diable ? DON CARLOS : - Oui, duègne. DO -NA JOSEFA, ouvrant une armoire étroite dans le mur : — Entrez ici.

DON CARLOS, examinant l'armoire : — Cette boîte ? DO5IA JOSEFA, la refermant : — Va-t-en, si tu n'en veux pas.

DON CARLOS, rouvrant l'armoire : — Si ! (l'examinant encore) Serait-ce l'écurie où tu mets d'aventure Le manche du balai qui te sert de monture ? (Il s'y blottit avec peine) Ouf ! DONA JOSEFA, joignant les mains et scandalisée : — Un homme ici ! DON CARLOS, dans l'armoire restée ouverte : — C'est une femme, n'est-ce pas, Qu'attendait ta maîtresse ? DONA JOSEFA : - Ô ciel, j'entends le pas De Dona Sol.

— Seigneur, fermez vite la porte. (Elle pousse la porte de l'armoire qui se referme.) DON CARLOS, de l'intérieur de l'armoire : — Si vous dites un mot, duègne, vous êtes morte. DOSA JOSEFA, seule : — Qu'est cet homme ? Jésus mon Dieu ! si j'ap- pelais ? Qui ? Hors Madame et moi, tout dort dans le palais.

Bah ! l'autre va venir.

La chose le regarde. Il a sa bonne épée et que le ciel nous garde De l'enfer ! (Pesant la bourse.) Après tout, ce n'est pas un voleur. (Entre Dona Sol en blanc.

Dotiez Josefa cache la bourse.) Écoutons tout d'abord Théophile Gautier raconter la première d'Hernani. « L'orchestre et le balcon était pavés de crânes académiques et classiques.

Une rumeur d'orage grondaitsourdement dans la salle, il était temps que la toile se levât ; on en serait peut-être venu aux mains avant la pièce,tant l'animosité était grande de part et d'autre.

Enfin les trois coups retentirent.

Le rideau se replia lentement surlui-même, et l'on vit [Dona Josefa] écoutant les coups que doit frapper à la porte secrète un galant attendu par samaîtresse : « Serait-ce déjà lui ? — C'est bien à l'escalier. »

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