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héros

Publié le 30/04/2014

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Dissertation Le personnage principal d'un roman ne peut pas être comparé aux héros de l'antiquité comme tous les guerriers glorieux mis en scène par Homère, ou aux tragiques héros de Racine.Le héros du romancier est plus « accessible » par sa normalité; sa vie et les sentiments qu'il éprouve pourraient ressembler à ceux du lecteur. Il est souvent celui qui retient le plus l'attention car il participe au déroulement de l'action et de l'histoire. C'est lui qui interpelle le lecteur, c'est lui aussi dont se souviendra le plus le lecteur. Toutefois, est-il important pour ce lecteur de s'identifier au personnage principal pour pouvoir apprécier un roman et de partager ses sentiments ? Important, cela semble évident, il reste à s'interroger sur l'obligation qu'il y a à s'identifier à lui, au besoin, au désir de ne faire qu'un avec lui, pour apprécier le roman en question. D'autres personnages peuvent se trouver plus proches du lecteur en termes de personnalité et de sentiment, surtout si le personnage principal a une identité qui lui est propre, une histoire et des actes dans lesquels le lecteur ne peut s'identifier totalement. Même s'il est traditionnel de se chercher - et de se trouver - des points communs avec ce personnage, cela n'est pas toujours possible, et au-delà, cela n'est en rien obligatoire, l'intérêt du roman ne se résumant pas à son héros. Le personnage principal est au coeur de l'histoire : tout se construit autour de lui, c'est ce qui fait l'intrigue. Il est souvent décrit par l'auteur ; il n'est pas particulièrement beau ou fort, n'est pas dépourvu de défauts (il possède des faiblesses). En humanisant son personnage principal, l'auteur permet une proximité avec le lecteur qui peut être nécessaire à la popularité du roman.Nous pouvons tout d'abord supposer qu'un lecteur va choisir de lire un roman s'il peut s'identifier au personnage. Nous pouvons parler d'identification sociale, c'est-à-dire le monde dans lequel le personnage principal évolue, son âge, sa situation familiale, son activité...Il y a aussi l'identité physique et psychologique, une illusion réaliste créée par l'auteur. Cela peut être représenté directement ou indi...

« troublants encore sont les personnages qui vont bien au-delà de la passivité ou de l’inaction : comment en effet s’identifier à un héros comme Meursault ? Ce n’est pas tant son acte criminel qui choque, mais bien le portrait que Camus en fait.

Son Etranger porte bien son nom : il est absent de la société qui l’entoure, absent de ses propres sentiments, hors-normes, il n’est même plus question pour le lecteur de ressentir sympathie ou antipathie, c’est surtout qu’il n’y a aucun phénomène d’empathie, aucune possibilité d’adhérer à un tel personnage.

Et la littérature va encore plus loin.

Au XX° siècle, l'anti- héros est toujours présent, mais on assiste également à ce que l'on pourrait appeler la « mort du héros » : du fait des deux guerres mondiales, le doute s'installe sur la capacité de l'homme à maîtriser le monde.

La foi dans le progrès – ce qu’on appelle le positivisme - est battue en brèche , et la notion de personnage s'en ressent.

Loin d'être un surhomme, ou même un homme ordinaire, le héros des romans du XX° siècle se délite et se décompose.

Citons à cet égard l’œuvre Rhinocéros de Ionesco, les personnages se transformant au fur et à mesure en rhinocéros, animaux brutaux, massifs, cette transformation traduit la couardise, le côté velléitaire des hommes face à la dictature et à l’oppression : difficile de s’identifier à ces personnages qui, en plus d’une transformation physique peu gratifiante, finissent par incarner le mal absolu.

Le personnage vraiment haïssable peut rebuter le lecteur qui ne terminera pas son livre mais peut aussi l'intriguer, l'intéresser et le captiver.

Bardamu dans Voyage au bout de la nuit de Céline est un personnage peu sympathique, cynique, un peu lâche, même parfois ridicule.

Mais en même temps, les descriptions qu'il donne de la guerre, l'Amérique, les colonies font ressortir toute l'absurdité du monde et des hommes.

Ainsi, il apparaît évident que même si l’identification reste un critère appréciable, cela n’est en aucun cas une obligation. Il est possible de garder une certaine distance physique ou psychologique avec le personnage, il ne s’agit plus dès lors d’une identification, mais d’un phénomène d’empathie ; on partage son intimité, sans pour autant se confondre avec lui, on l’accompagne dans son évolution, dans ses choix.

Ainsi que le personnage soit sympathique ou non n’a plus aucune importance : dans cette optique, l’indifférence de Meursault devient un sujet d’étude : son regard naïf lui permet de percer l’absurdité de ce procès où le procureur et l’avocat de la défense plaident la même cause ! Emma Bovary, dont l’adultère a choqué les âmes bien pensantes du XIX ° siècle et valu à son auteur un procès pour atteinte aux bonnes mœurs, devient la représentation du danger qu’il y a à croire dans ses lectures, dans le danger qu’il y a à idéaliser un monde qui ne pourra jamais coïncider avec le réel – constat à méditer pour nous lecteurs qui nous interrogeons sur le phénomène d’identification au personnage principal ! Rappelons que le personnage n’est pas une personne, mais une représentation.

Il est un élément fondamental, structurel, fonctionnel de la construction romanesque ; exemple la réapparition des personnages dans la vaste construction que représentent Les Rougon Macquart de Zola, les parallélismes et les oppositions entre les personnages comme Pierre et Jean dans le roman éponyme de Maupassant.

Cet être de papier est alors un moyen utilisé par l’auteur pour valoriser ou dénoncer une attitude, tel Voltaire qui dans son ouvrage Candide se sert de son personnage pour livrer une virulente satire de la société de son époque.

Et si le personnage ne suffit pas à maintenir notre intérêt pour le roman, le déroulement de l’intrigue – pensons aux romans policiers dont les personnages en titre comme les policiers ou les accusés peuvent s’effacer derrière l’enquête, les preuves, les indices, voire la victime – peut le suppléer.

Il est tout à fait possible également de retenir l’aspect historique d’une œuvre : les romans d’Alexandre Dumas foisonnent de détails historiques dont l’authenticité n’est plus à prouver et qui se dégustent plus aisément que ceux présentés par d’austères manuels d’histoire.

Le roman est un genre qui a subi des changements au cours du temps.

Peu apprécié jusqu’au XVIIIe siècle, les écrivains du XIXe siècle tels que Balzac, Flaubert et Zola en ont fait leur mode d’écriture préféré.

Les personnage s connaissent eux aussi des métamorphoses : d’abord héros raffinés, parfaits et marqués par l’Antiquité au XVIIe siècle, ils deviennent des hommes de raison, des philosophes au temps des Lumières puis peu à peu au XIXe siècle des héros roman tiques tiraillés par leurs sentiments, et un peu plus tard des « types humains » comme le Balzac, des reflets de la réalité.

Le terme de « héros » peut en effet être compris suivant deux sens : tout d’abord comme le personnage principal d’une œuvre et aussi comme une personne qui se distingue par une ou plusieurs qualités comme le courage, l’intelligence, la beauté ou la sagesse.

L’identification à ce héros – quel que soit le sens que l’on retient – est sans aucun doute le premier critère du lecteur quand il s’agira pour lui d’apprécier sa lecture : on garde tous les noms de personnages littéraires qui nous ont marqué.

Mais. »

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