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Hippolyte Taine. Vie et Système.

Publié le 28/04/2011

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Sa vie. Si Renan, dont l'âme a été comparée à une « cathédrale désaffectée «, appartient à la Bretagne mystique, Hippolyte Taine1, né à Vouziers (1828), porte, dans la robuste constitution de son esprit, la marque de son Ardenne natale. Il vint à Paris pour y achever ses études. Chef de section à l'Ecole normale, dans cette « grande promotion « de 1848 où se rencontrèrent About, Sarcey, J.-J. Weiss, Prévost-Paradol, il s'y fit remarquer par l'étendue de ses connaissances due à une vaste lecture. Envoyé en province pour y enseigner la philosophie, mais tenu en suspicion pour la hardiesse de ses idées, il renonça à renseignement. Dans son livre de critique acérée sur les Philosophes français au XIXe siècle (1857), il prenait nettement position contre le spiritualisme officiel. Son ouvrage capital De l'Intelligence (1870) faisait de lui un représentant attitré du positivisme.

« Taine en arrive donc, par la logique de sa doctrine, à faire de la déduction la méthode des sciences historiques.

Nulplus que lui n'a le don de « systématiser » les faits.

Il s'élève par cette méthode à des vues d'une grande portée,qui mettent en un puissant relief certains aspects de la réalité.

Le danger est de méconnaître ce que cette réalité ade complexe et de nécessairement incomplet.

L'histoire est, par nature, une science d'observation qui s'accommodemal d'un cadre trop rigide.

Taine met dans les événements une suite trop rigoureuse.

Il les déduit géométriquementles uns des autres ; il en décrit les ressorts, l'action, la réaction sans laisser place ni à la liberté humaine, ni auhasard. C'est de même qu'en littérature et en art Taine montre à merveille les influences générales qui s'exercent sur tousles artistes et tous les écrivains d'un même pays et d'un même temps : ce qui lui échappe, c'est le fait individuel, laréaction de l'individu soumis à ces influences et dont la gloire sera souvent d'y avoir échappé ou de les avoircombattues.

Le système de Taine est excellent pour rendre compte de la littérature de second ordre ; l'œuvre degénie lui échappe en grande partie.

A cette rigueur de méthode, à cette puissance de déduction s'adapte une forme remarquablement serrée et mêmetendue.

Taine possède l'art de concentrer les faits, de les grouper, de leur donner une cohésion ; il peint à largestraits des figures collectives.

Le chapitre fameux sur la « psychologie du Jacobin » est en ce genre un modèle. Mais son style n'est jamais aride, jamais abstrait, car il a le sens de l'extérieur, le don de voir et de peindre.

SonVoyage aux Pyrénées contient d'admirables pages descriptives.

L'imagination, qu'il est rare de rencontrer unie àl'esprit philosophique, le fournit d'expressions concrètes et de formules saisissantes.

Si sa fameuse comparaison : «le vice et la vertu sont des produits comme le vitriol et le sucre », a fait scandale, celle de l'homme avec le « gorillelubrique et sanguinaire » qui reparaît à certains moments de l'histoire, n'est que trop exacte ; et c'est en termesmagnifiques qu'il a parlé de ces deux « grandes ailes du christianisme » qui soulèvent l'humanité au-dessus d'elle-même. Taine est l'un des esprits qui ont mis sur la pensée contemporaine la plus profonde empreinte.

Il a achevé la ruine dela philosophie éclectique, renouvelé la critique littéraire et artistique, et fondé une école qui applique les principes desa philosophie à l'histoire de la Révolution.. »

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