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HISTOIRE LITTERAIRE: LA RENAISSANCE

Publié le 08/02/2011

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Il n'y a pas en histoire de point de départ absolu. On peut néanmoins considérer la Renaissance comme étant le bouleversement le plus important de ceux qui ont engendré le monde moderne. Toutefois, la Renaissance met en jeu des forces et des idées bien plus anciennes qu'il est indispensable d'évoquer.    Paganisme et christianisme    Aux premiers siècles de notre ère, le christianisme remplace le paganisme. Il est nécessaire, pour comprendre ce qui s'est passé, de préciser le sens de ces deux notions.  Nous appelons paganisme non seulement la religion des Anciens, mais aussi la civilisation qui en découle. Le paganisme est caractérisé par les traits suivants :    1°) La divinité n'est pas unique, mais multiple. La conséquence en est qu'il n'existe pas de vérité absolue, que toute chose a sa valeur à sa place, et que la tolérance est une chose naturelle.    2°) Cette divinité se situe non dans le ciel, mais sur la terre. Le monde est donc lui-même divin.    3°) Le paganisme enseigne à l'homme à la fois l'orgueil et l'humilité. L'humilité parce que nous n'occupons qu'une place réduite dans l'univers; l'orgueil parce que nulle tare originelle n'hypothèque le libre jeu de nos facultés (raison et volonté).    A cette conception, le christianisme en oppose une toute contraire.    1°) Il n'existe qu'un seul Dieu; en conséquence il est tout-puissant et possède toutes les perfections.    2°) Mais ce Dieu ne réside pas sur terre; celle-ci cesse donc d'être divine, elle est le royaume du mal.

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« en 1439, une «Académie platonicienne» qui répandit largement les thèses de la nouvelle philosophie. Le succès de Platon s'explique par deux raisons : la nature de sa doctrine et les préoccupations religieuses de sesnouveaux lecteurs.

Il faut comprendre en effet qu'à la fin du Moyen Age seuls savent lire ceux qui, de près ou deloin, font partie de l'Église.

Par définition, les lecteurs de Platon ne purent être que chrétiens et ils crurent trouverdans sa doctrine un aliment à leur foi.

Qu'est-ce donc en effet que le platonisme? Platon enseigne que le monde que nous voyons, composé de matière et de formes, a été créé à l'imitation demodèles parfaits, immatériels, qu'il appelle des formes pures (en grec: «idées»).

L'âme humaine, avant de s'incarnerdans un corps, a contemplé les idées et elle en conserve un souvenir confus (réminiscence); guidée par ce souvenir,l'âme va s'efforcer de remonter jusqu'aux idées en s'élevant par degrés et en cherchant toujours davantage deforme et moins de matière; les étapes de cette ascension seront donc, au cours d'une vie humaine, l'amour, l'art, lagéométrie et la philosophie.

Au terme de cette ascension, l'âme rejoindra l'Un qui réunit en lui le Beau, le Vrai et leBien.

Ainsi le platonisme semble offrir aux chrétiens épris de perfectionnement un chemin qui s'élève jusqu'à Dieu etqui, au lieu de se détourner du monde, emprunte la voie de toutes les activités humaines.

Le chrétien platonicien setrouve ainsi réconcilié avec le monde terrestre.

Il pense pouvoir se sauver par sa seule conduite, sans l'aide de lagrâce, en faisant le meilleur usage de toutes ses facultés. La Renaissance n'est donc pas exactement la résurrection du paganisme; c'est quelque chose de nouveau oùl'orgueil chrétien se trouve conforté par l'optimisme païen.

L'homme de la Renaissance a cessé de se croire mauvais,puisque Platon lui enseigne qu'il n'y a pas de mal absolu et qu'aucun fossé infranchissable ne sépare le mondesensible du monde intelligible, mais il a également cessé d'être modeste puisqu'il se considère toujours commecréature divine.

C'est à la Renaissance que naît l'idée d'un homme promis à la domination de toute la terre, à laconnaissance de toutes les vérités et à l'élévation spirituelle; on le conçoit comme un dieu en puissance.

Les grandshumanistes de l'époque (Érasme, Pic de La Mirandole, Léonard deVinci) s'efforcent de réunir en eux toutes les connaissances humaines, mais ce savoir universel n'est à leurs yeuxqu'un moyen de se rapprocher de Dieu.

Ils ont conservé du christianisme l'essentiel : le sentiment de la valeurspirituelle de l'homme, la conviction qu'il n'existe qu'une seule vérité, et ils se fient aux sciences de l'Antiquité pourl'atteindre. On voit le malentendu.

Pour les païens, la disparité des connaissances, les divergences d'opinion étaient chosesnaturelles et insurmontables.

Pour un monothéiste, elles ne sont que provisoires et doivent être surmontées.

Maisque se passe-t-il quand elles s'avèrent insurmontables? Dans ce cas, chacun en vient à s'imaginer qu'il est le seul àdétenir la vérité et que les autres sont dans l'erreur. Les deux périodes de la Renaissance Cette rapide analyse permet de comprendre la succession, dans l'histoire de la Renaissance, de deux périodes biendistinctes : 1°) De 1500 à 1550 environ, les humanistes, pleins d'optimisme, s'attendent à tout moment que toutes lesconnaissances humaines convergent et dévoilent la vérité religieuse qu'ils cherchent.

C'est l'époque heureuse del'enthousiasme et de l'illusion.

C'est l'époque la plus féconde en œuvres intellectuelles et artistiques. 2°) De 1550 environ à la fin du siècle, les divergences qui s'avèrent insurmontables font éclater l'Église catholique etprovoquent les guerres de religion.

C'est le temps du désespoir et du fanatisme. Ce désarroi est aggravé par les leçons imprévues de la science; en 1543, Copernic fait connaître sa théorie surl'héliocentrisme : la terre tourne autour du soleil, elle n'est pas au centre du monde; l'homme, par conséquent, n'estpas le centre de l'univers, ce qui porte très fortement atteinte aux conceptions chrétiennes et à l'orgueil humain. La première période est illustrée en France par le nom de Rabelais, la seconde par celui de Montaigne.

L'un et l'autres'inspirent de l'Antiquité, mais ce n'est pas la même et ils n'en tirent pas non plus la même leçon.

Nous yreviendrons. Bilan de la Renaissance Les idées Considérons maintenant les diverses forces qui se partagent les esprits à la fin du XVIe siècle.

Elles sont au nombrede trois : Le protestantisme : né d'un retour aux textes sacrés (Bible, Évangiles, etc.) lui-même favorisé par la redécouvertede livres longtemps perdus, le protestantisme laisse chaque conscience libre d'interpréter selon ses lumières propresles textes en question.

Cela conduit à une grande diversité d'Églises et, à terme (car ce n'est pas vraiimmédiatement), à une certaine tolérance.

Mais le plus important est la conséquence politique.

Le protestantisme,en rejetant le principe d'autorité, en refusant les hiérarchies, en pratiquant l'élection des pasteurs, en proclamantl'égalité des consciences devant le mystère divin, porte en germe les régimes démocratiques.

On verra plus tard. »

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