HUGO ET LE THÉÂTRE
Publié le 18/03/2012
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L'attitude de Hugo se caractérise par le refus des genres dominants du théâtre de son époque, non seulement le mélodrame, mais aussi la tragédie, et plus encore peut-être les formes "modernes", la comédie drame à la Scribe, théâtre contemporain, miroir heureux des illusions de la conscience bourgeoise, porte ouverte aux complaisances. On ne peut faire en 1830 de drame contemporain qui n'aille dans le droit fil de l'idéologie dominante. Il refuse aussi la tragédie-drame historique comme la veut Casimir Delavigne, théâtre politique libéral, "misérable canevas à allusions", dit Hugo.
«
genres (comédie, ·tragédie).
La ·comedie-Français .e
est le temple de cette continuité, et il vaut la peine
de la maintenir
à l'aide des deniers publics, · par le.
'moyen de cet outil de survie et de sujétion à la
fois, qui s'appelle la
Subvention.
S;3.
seule voie de rajeunissement littéraire est la
tragédie historique à la Voltaire, reprise par ces
textes de compromis que
sont les tràgédies juste
milieu de Casimir
Delavigne et les premiers drames ·
historiques de Dumas (Henri Ill et sa Cour), · œuvres
allusives et libérales, dont
le succès est grand.
surtout
à la veille des journées de; Juillet.
Au lende
main de
la Révolution, la Commission des Théâtres,
créée
en août, ne comprend pratiquement que des
personnalités
libérales : les subventionnés sont aux
mains des libéraux.
2• Les grandes scènes du Boulevard, et principa- ·
lement la · seule qui puisse, financièrement, faire
.
concurrence ~ux subventionnés sur le plan de la
mise en scène, la Porte Saint-Martin.
C'est ·le théâtre
dlJ grand mélodrame 1
, fait pour le "peuple ••, n~:>n
que la bourgeoisie ne daigne s'y encanailler avec
plaisir.
C'est
le théâtre "bas "• où la liberté est plus
grande, l'argent des contribuables n'y étant pas.
dépensé ..
· · · ··
:r Le vaudeville bourgeois oont la scène d'élec
tion est
le Gymnase où fleurit l'auteur le plus joué
du 19• siècle, Eugène Scribe ; théâtre .
non-historique,
contemporain, où
la bourgeoisie .se reconnaît avec
ses.
petits problèmes, son culte de l'argent et ses
illusions de sentimentalité.
Chose remarquable :
les
grands vaudevilles de Scribe sont · aussi joués, non.
pas
au Gymnase, mais dans le temple " officiel »,
à la Comédie-Française; ainsi Bertrand et Raton,
· · 1 .
v: Le Mélodrame, tome IV, 1" volume, p.
669:.
»
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