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Illuminations: structure du recueil - Rimbaud

Publié le 20/09/2018

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rimbaud

_structure du recueil Étudier la structure des Illuminations ne peut se faire sans précautions. Il convient d’abord de se demander si une tentative de classification des poèmes qui composent le recueil ne va pas à l'encontre de ce qu'a voulu faire le poète.UNE STRUCTURE ÉCLATÉESi l’on en croit Verlaine, qui se chargea de transmettre le manuscrit aux éditeurs, le terme d’« illumination » fait référence à des painted plates, des assiettes peintes. Le terme anglais d’illumination désigne lui des enluminures.Une illumination est donc une vision, une image, mais c’est aussi une vision fugace que le poète doit saisir dans sa fugacité même. L’illumination n’est pas une peinture achevée, elle tient du fragment. Il serait donc sans doute maladroit d’essayer d’établir, de manière systématique, une continuité entre des textes qui constituent comme autant de moments uniques et fugaces.Il faut tenir compte aussi du fait de l’absence du poète lors de la parution du recueil. La composition du recueil dans les différentes éditions qui en furent données est souvent le résultat du travail de l’éditeur. Chacun interprète le manuscrit et donne de la composition du recueil sa propre interprétation. En d’autres termes, l’ordre dans lequel se succèdent les poèmes n’est pas toujours celui dans lequel ils figurent dans le manuscrit.Ces quelques considérations sont autant d’invitations à la prudence. Toute étude de la structure du recueil est nécessairement

Le poète use de modes de séparation variés: la numérotation côtoie les lignes de séparation dans « Phrases » ou les étoiles dans [Fragments].

 

On retrouve ainsi au niveau des modes de séparation des textes d’un même ensemble la même diversité que celle qui existe au niveau des modes de séparation des paragraphes d’un même texte. Cette diversité contraint le lecteur à adopter toujours une lecture différente: il n'est pas évident que les textes d’« Enfance » puissent se lire comme autant d’étapes logiques d'une description linéaire.

 

Il peut même arriver que le poète décide de renoncer à la numérotation. Les deux poèmes intitulés « Villes » constituaient à l'origine une série. Rimbaud a ensuite rompu la série, modifié l’ordre des textes et intercalé entre eux « Vagabonds ». Il joue ainsi de la fragmentation et nous donne à lire comme deux textes autonomes des textes conçus pour former un tout. Dans le cas des « Villes », les échos tissés entre les deux textes font de l’ensemble un cycle bien davantage qu’une série: peu importe l’ordre de succession.

 

De son recueil des Illuminations, le poète nous propose lui-même une structure en constituant de grands ensembles de textes. Mais les critères qui ont présidé au regroupement échappent au lecteur: ils ne sont ni proprement thématiques, ni formels. Cela est une invitation à ne pas calquer sur le recueil une continuité préétablie: il faut toujours se laisser surprendre par l'illumination.

rimbaud

« une interprétat ion.

Il faut être particul ièrement attentif au choix des critèr es de classifica tion.

Le lecteur ne peut être que frappé, en ouvrant les Iluminati ons, de la diversité formelle -pour ne pas dire typogra phique -qui règne parmi les poèmes du recueil.

Des fragments sans titre côtoient des poèmes qui compor tent des titres ; des textes d'un seul tenant jouxtent des textes morcelés en divers paragraphes, parfois nu mérotés ; des poèmes en vers libres viennent interrompre le flux des poèmes en prose.

A l'occasion de chaque poème sont convoqués à des degrés divers le récit et le poème, la prose et la poésie.

Ainsi, des textes constitués d'amples paragraphes s'achèvent sur une clausule en forme de vers blanc : « Parade " se clôt sur un alexandrin.

Le recueil entier semble constituer un labor atoire du poème en prose.

L'étude de la composition du recueil doit nécessairement tenir comp te de cette extraord inaire div ersité et reposer d'abord sur une première tentative de classifica tion.

ESSAI DE CLASSIFI CATION Sur la cinquantaine de poèmes qui composent le recueil, quatorze textes sont constitués d'un seul parag raphe.

Il faut ajouter à ceux-là « Gu erre " et " Ville " qui com portent une clausule.

On peut regrouper ensuite des textes de même taille, constitués de paragraphes de taille moyenne, c'est-à-dire de trois à cinq lignes dans les éditions de poche.

" Ph rases ..

et [Fragments] peuvent s'ins crire dans cette catégorie.

Ces textes sont en général formés de trois à cinq paragraphes.

Des textes formés de paragraphes plus longs, c'est-à-dire de cinq à dix lignes, constituent une troisième catégorie.

Viennent ensuite des textes très segmentés, dont les paragraphes tiennent en une ligne, puis les poèmes dans lesquels se mêlent des séquences courtes et des séquences plus longues, d'au moins deux lignes.

Ceux-ci mettent en jeu une prosodie proche de celle des poèmes en vers libres.. »

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