Illusion théâtrale
Publié le 03/12/2014
Extrait du document


«
homme bien susciterait plutôt l'indignation que la pitié du spectateur; ni qu'ils soient méchants avec excès,
parce qu'on n'a point pitié d'un scélérat.
Il faut donc qu'ils aient une bonté médiocre, c'est-à-dire une vertu
capable de faiblesse, et qu'ils tombent dans le malheur par quelques fautes, l'hybris, qui les fasse plaindre sans
les faire détester.
Dans l'oeuvre de Racine, Andromaque, l'excès est présent dans le dilemme d'Andromaque.
Elle peut sauver son enfant Astyanax, condamné par le peuple grec, en épousant Pyrrhus, ce qui la pousserait
à trahir son défunt mari Hector, dont elle est toujours amoureuse.
Bien que la passion amoureuse
d'Andromaque pour Hector soit poussée à l'excès, elle n'en devient jamais ridicule.
C'est donc par tous ces
moyens que les excès contribuent à notre plaisir de l'illusion théâtrale.
Malgré les excès, l'illusion théâtrale ne nous éloigne pas pour autant de la réalité, en effet, ces excès
contribuent, dans la comédie notamment, à nous transmettre une leçon de modération applicable dans la vraie
vie.
Celle-ci est souvent transmise par le valet, émetteur de l'avis de l'auteur, ainsi que par le procédé des
caractères de l'homme éternel.
Ainsi, on peut donner l'impression au spectateur de se mettre a la place des
personnages, de s'identifier grâce aux caractères de l'éternel humain, et peut-être de mieux comprendre leurs
réactions, leurs gestes et leurs pensées.
L'identification des spectateurs est importante pour ressentir du
plaisir.
Dans Les Fourberies de Scapin dans lequel l'homme éternel, caractérisé par l'addition d'un défaut, ici incarné
par Géronte qui s'oppose au mariage de son fils pour un motif futile, et d'une passion, son fils étant en effet
amoureux de Zerbinette, la jeune esclave égyptienne, le caractère de l'homme éternel a pour but de nous faire
nous sentir concernés par la pièce et ainsi d'en tirer le plus de plaisir possible.
Dans chaque comédie classique
apparaît une leçon de bon sens, une leçon de vie.
Reprenons Les Fourberies de Scapin, dans lequel Géronte
s'oppose au mariage de son fils Léandre.
Le valet de ce dernier, Scapin, prend le parti de la raison et ne
s'oppose pas au mariage de son maître car on ne s'oppose pas au mariage de personnes qui s'aiment, il s'agit
de bon sens.
Scapin illustre la raison et le bon sens que veut faire passer Molière dans sa pièce.
En plus de la leçon de modération, les dramaturges dressent, à travers leurs oeuvres, une satire sociale.
Elle
peut être à l'encontre des mariages arrangés, très fréquents au XVII ème siècle, comme dans Le Malade.
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