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Illusion théâtrale

Publié le 03/12/2014

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illusion
Une des principales facettes du théâtre classique, c’est-à-dire du théâtre de la seconde moitié du XVIIe siècle , est l’illusion théâtrale.  Ce que nous appelons illusion théâtrale consiste à présenter au spectateur quelque chose d'irréel tout en le persuadant qu'il s'agit bien de la réalité. Assurément l'illusion théâtrale, à travers l'excès et le grandiose, contribue à notre plaisir du théâtre, mais ce plaisir de l’illusion théâtrale n’est-il pas également dû à sa vraisemblance ? Pour commencer, nous pouvons observer que l’illusion théâtrale est en grande partie produite par les fondements du théâtre classique, et plus particulièrement les excès : les excès des émotions procurées dues aux caractères et situations excessifs. Dans la comédie, nous pourrions citer les excès de caractères en tout genre, de c’est un des moyens que les dramaturges utilisent afin de faire rire le spectateur, en effet, pour que la pièce nous atteigne et que le comique ait lieu, il faut forcer les traits. Nous pouvons citer Le Malade Imaginaire, de Molière dans lequel l’hypocondriaque Argan s’oppose au mariage de sa fille car il souhaite un gendre médecin, peu importe le bonheur de cette dernière. Dans cette œuvre, la médecine est l’obsession d’Argan, et ce sont les excès de ses réactions qui déclenchent les rires du spectateur. Dans cette pièce apparaissent également divers autres excès, prenons l’exemple de la scène durant laquelle Argan pense pouvoir devenir médecin en portant simplement l’habit de cette profession et en répétant un discours latin, to...
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« homme bien susciterait plutôt l'indignation que la pitié du spectateur; ni qu'ils soient méchants avec excès, parce qu'on n'a point pitié d'un scélérat.

Il faut donc qu'ils aient une bonté médiocre, c'est-à-dire une vertu capable de faiblesse, et qu'ils tombent dans le malheur par quelques fautes, l'hybris, qui les fasse plaindre sans les faire détester.

Dans l'oeuvre de Racine, Andromaque, l'excès est présent dans le dilemme d'Andromaque. Elle peut sauver son enfant Astyanax, condamné par le peuple grec, en épousant Pyrrhus, ce qui la pousserait à trahir son défunt mari Hector, dont elle est toujours amoureuse.

Bien que la passion amoureuse d'Andromaque pour Hector soit poussée à l'excès, elle n'en devient jamais ridicule.

C'est donc par tous ces moyens que les excès contribuent à notre plaisir de l'illusion théâtrale.   Malgré les excès, l'illusion théâtrale ne nous éloigne pas pour autant de la réalité, en effet, ces excès contribuent, dans la comédie notamment, à nous transmettre une leçon de modération applicable dans la vraie vie.

Celle-ci est souvent transmise par le valet, émetteur de l'avis de l'auteur, ainsi que par le procédé des caractères de l'homme éternel.

Ainsi, on peut donner l'impression au spectateur de se mettre a la place des personnages, de s'identifier grâce aux caractères de l'éternel humain, et peut-être de mieux comprendre leurs réactions, leurs gestes et leurs pensées.

L'identification des spectateurs est importante pour ressentir du plaisir. Dans Les Fourberies de Scapin dans lequel l'homme éternel, caractérisé par l'addition d'un défaut, ici incarné par Géronte qui s'oppose au mariage de son fils pour un motif futile, et d'une passion, son fils étant en effet amoureux de Zerbinette, la jeune esclave égyptienne, le caractère de l'homme éternel a pour but de nous faire nous sentir concernés par la pièce et ainsi d'en tirer le plus de plaisir possible.

Dans chaque comédie classique apparaît une leçon de bon sens, une leçon de vie.

Reprenons Les Fourberies de Scapin, dans lequel Géronte s'oppose au mariage de son fils Léandre.

Le valet de ce dernier, Scapin, prend le parti de la raison et ne s'oppose pas au mariage de son maître car on ne s'oppose pas au mariage de personnes qui s'aiment, il s'agit de bon sens.

Scapin illustre la raison et le bon sens que veut faire passer Molière dans sa pièce.

  En plus de la leçon de modération, les dramaturges dressent, à travers leurs oeuvres, une satire sociale.

Elle peut être à l'encontre des mariages arrangés, très fréquents au XVII ème siècle, comme dans Le Malade. »

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