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Imitez de Marot l'élégant badinage.Que pensez-vous de cette définition du talent de Marot par Boileau? Que pensez-vous du conseil de l'imiter ?

Publié le 15/02/2012

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marot

Ce vers est la conclusion d'une tirade contre le burlesque, épidémie littéraire qui sévit en France vers le milieu du xviie siècle. Sarrazin, Saint-Amand, Scarron, d'Assoucy - « empereur du burlesque « - d'autres encore, jugèrent spirituel de placer dans la bouche des dieux ou des personnages illustres « des termes bas ou populaires, le patois des paysans ou le jargon des halles«. Au début, cela put provoquer le rire; à la longue, ce comique artificiel devait fatalement devenir insupportable. Vengeur du bon sens, Boileau dénonce ces extravagances, rappelle que le style le moins noble doit exclure la bassesse, et conclut par un conseil. Il propose en exemple un poète qui, en des sujets de médiocre élévation, sut plaisanter sans s'écarter du naturel et du bon goût : ....

marot

« Les alliterations, les calembours, chers aux « grands rhetoriqueurs », qu'est-ce encore, sinon un jeu de l'esprit? Le lion trouve « moyen et maniere et matiere...

de rompre la ratiere ).

Notre rat delivre despiste 4 chats, chates et chatons ) et « prise fort rat, rates et ratons ).

Le lion, a son tour, est captif; it rugit terriblement.

Maitre rat le calme : « Tais-toi, lion lie...) Jeu pueril, mais Marot vent plaire a ses contemporains, qui en raffolent.

Heu- reux quand it ne tombe pas dans l'equivoque! En voici une, macabre.

It se plaint des assauts de la Fortune ennemie, qui menace de 1' « envoyer l'envers Rythmer sous terre et y faire des vers! « Cela merite le fouet 2., a dit Emile Faguet.

C'est encore son esprit assoupli par la vie de la cour, « sa maitresse d'ecole ), qui, au milieu d'une histoire, tourne un joli compliment, glisse une habile flatterie, ouvre une aimable parenthese.

Il demande au roi ce qui lui inspira le goat des vers : ou In nature, « aux Muses inclinees >>, ou sa fortune...

..

en cela destinee A vous servir : si ce ne fut run d'eux, Je suis certain (conclut-il) que ce furent tous deux. Nous l'avons vu, emprunteur subtil, promettant de faire « une belle ce- dulle ) et de rembourser quand cessera le « loz et renom » de Francois Pr. Enfin it decerne a son souverain le titre de « tres debonnaire prince ), juste avant de Lacher une verite cruelle : Car votre argent (tres debonnaire prince), Sans point de faulte est subject a la pince... Son esprit, parfois audacieux, sait s'arreter a temps.

Jamais sa malice ne va jusqu'a la mechancete, et c'est en cela que consiste, en partie, l'elegance de Marot.

Il connait l'art de glisser ou d'autres eussent appuye. L'imagination s'associe a l'esprit d'heureuse maniere en ce badinage. Elle substitue A propos le concret a l'abstrait, fournit a Marot un mot, une expression pittoresgues, une comparaison cocasse ou gracieuse, un portrait anime, un tableautin charmant, une scene inventee de toutes pieces.

Son valet lui a happe » saye et bonnet; il est 4 chatouilleux de la gorge 3, .

Sa bourse avast « grosse aposthume ).

Une maladie de trots mots lui a fait 4 la jambe heronniere ).

Le void, arrete par les gens du guet : Et m'ont mene ainsi qu'une epousee, Non pas ainsi, mais plus raide un petit... Sur mes deux bras ils ont la main posee Il se represente « en sa jeunesse folle » : Je ressemblois l'arondelle qui vole, Puis cd, puis Le portrait du valet de Gascogne, termine par une amusante volte-face, est dans toutes les memoires; mais il est abstract, purement moral.

Plus loin, le voici campe, au moment ou, bien pourvu, revetu des livrees de son maitre, it va deguerpir.

Marot dormant a poings fermes n'a pu le voir qu'en imagi- nation, qu'importe? ...

de ma chambre it s'en va Droict a Fetable, oiz deux chevaux trouva; Laisse le pire, et sur le meilleur monte, Pique et s'en va, monte comme un Saint Georges... Ce dernier trait, evoquant le patron des cavaliers, est delicieux.

Rarement Marot s'arrete a decrire; comme son eleve La Fontaine, il se contente le plus souvent d'un trait ou de quelques vers formant un ta- bleautin.

0 quantes foys aux arbres grimpe j'ay Pour denicher ou la pie ou le geay Ou pour jeter les fruits jit meurs et beaulx A mes compaings qui tendaient leurs chapeaux... Plus loin, nous voyons et nous entendons « le bon Janot ), pere de Marot, Qui veut gaiger alacquot, son compere, Contre un veau gras deux agnelets bessons Que quelque jour il (son fils) ferait des chansons... Les allitérations, les calembours, chers aux «grands rhétoriqueurs », qu'est·ce encore, sinon .un jeu de l'esprit? Le lion trouve «moyen et manière et matière ...

de rompre la ratière».

Notre rat délivré despiste «chats, chaH~s et chatons » et « prise fort rat, rates et ratons ».

Le lion, à son tour, est captif; il rugit terriblement.

Maître rat le calme : « Tais-toi, lion lié ...

» Jeu puéril, mais Marot veut plaire à ses contemporains, qui en raffolent.

Heu­ reux quand il ne tombe pas dans l'équivoque! En voici une, macabre.

Il se plaint des assauts de la Fortune ennemie, qui menace de l' « envoyer à l'envers · · Rythmer sous terre et y faire des vers!» « Cela mérite le fouet », a dit Emile Faguet.

C'est encore son esprit assoupli par la vie de la cour, «sa maîtresse d'école », qui, au milieu d'une histoire, tourne un joli compliment, glisse une habile flatterie, ouvre une aimable parenthèse.

Il demande au roi ce qui lui inspira le goût des vers : ou la nature, « aux Muses inclinées », ou sa fortune ...

...

en cela destinée A vous servir : si ce ne fut l'un d'eux, Je suis certain (conclut-il) que ce furent tous deux.

Nous l'avons vu, emprunteur subtil, promettant de faire «une belle ce­ dulie» et de rembourser quand cessera le « loz et renom» de François rer.

Enfin il décerne à son souverain le titre de « très débonnaire prince », juste avant de lâcher une vérité cruelle : Car votre argent (très débonnaire prince), Sans point de faulte est subject à la pince ...

Son esprit, parfois audacieux, sait s'arrêter à temps.

Jamais sa malice ne va jusqu'à la méchanceté, et c'est en cela que consiste, en partie, l'élégance de Marot.

Il connaît l'art de glisser où d'autres eussent appuyé.

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L'imagination s'associe à l'esprit d'heureuse manière en ce badinage.

Elle substitue à propos le ·concret à l'abstrait, fournit à Marot un mot, une expression pittores. »

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