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Quelle est la signification et quelle est la valeur du conseil si fréquem¬ment donné : « Pensez par vous-même » ?

Publié le 16/09/2014

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b) On se ferait encore une grossière illusion si l'on considérait comme penseur personnel celui qui affecte de prendre systématiquement le contre-pied des idées communément admises par les personnes de bon sens. Quoiqu'il puisse paraître personnel au vulgaire qu'il déconcerte, quiconque s'abandonne à la manie de la contradiction ou au culte du paradoxe subit l'influence de son milieu, tout comme l'esprit sans envergure qui adopte de confiance les opinions reçues. Lui aussi est déterminé par l'exemple des autres, et ce n'est, pas l'habitude de réagir en sens contraire qui lui donne une véritable personnalité.

 

c) D'ailleurs il n'est pas nécessaire, pour penser personnellement, de trouver des idées nouvelles que personne n'avait encore formulées. Si par l'observation des hommes et celle de ma propre vie intérieure je par­viens à la découverte d'un principe psychologique que je retrouve ensuite chez un auteur qui a profondément pénétré dans le coeur humain, ma pen­sée reste tout aussi personnelle que si j'étais le premier, à obtenir ce résultat.

« 42 INTRODUCTION témaLiquement les penseurs qui ont fait leurs preuves dans le passé ou même dans le présent : c'est leur personnalité qui leur a.

valu l'influence qu'ils exercent et pour se former à la pensée personnelle la modestie et la sageBse conseillent de se mettre à leur école.

b) On se ferait encore une grossière illusion si l'on considérait comme penseur personnel celui qui affecte de prendre systématiquement le contre­ pied des idées communément admises par les personnes de bon sens.

Quoiqn ïl puisse paraître personnel au vulgaire qu'il déconcerte, quiconque s'abandonne à la manie de la contradiction ou au culte du paradoxe subit l'influence de son milieu, tout comme l'esprit sans envergure qui adopte de confiance les opinions reçues.

Lui aussi est déterminé par l'exemple des autres, et ce n 'esl pas l'habitude de réagir en sens contraire qui lui donne une véritable personnalité.

c) D'aiMeurs il n'est pas nécessaire, pour penser personnellement, de trouver des idées nouvelles que personne n'avait encore formulées.

Si par l'observation des hommes et celle de ma propre vie .intérieure je par­ viens à la découverte d'un principe psychologique que je retrouve ensuite chez un auteur qui a profondément pénétré dans .le cœur humain, ma pen­ sée reste tout aussi personnelle que si j'étais le premier.

à obtenir ce résultat.

B.

Interprétation authentique.

- Qui voudra penser par lui-même, corn· mencera donc par bannir toute prétention de se faire remarquer par les autres ou de l'emporter sur eux.

C'est d'après elle·même qu'il jugera de la valeur de sa pensée et.

non d'après la ressemblance ou le contraste qu'elle présente avec celle d'autrui.

a) Pour la grande masse des hommes et en particulier pour les jeunes qui manquent de culture et d'expérience, penser personnellement, c'est avant tout comprendre le sens des formules qu'ils apprennent.

Le psitta· eisrne règne en maître chez les jeunes écoliers qui répètent leur leçon sans mettre sous les mots une signification bien précise, mais les élèves des hautes classes n'en sont pas exempts et il sévit encore bien plus tard, surtout lorsque les intérêts ou les passions empêchent l'esprit critique de s'exercer.

On reçoit du professeur ou du manuel des formules toutes faites dont on ne pèse pas la portée; on enregistre les slogans que la radio ou le journal répète pour accréditer ou discréditer les projets d'un parti politique, et on ne songe pas à comprendre les intentions que cachent les grands mots entendus.

Quiconque prétend penser par lui­ même commencera par bien préciser la signification des mots qu'il entend et qu'il emploie.

Nous aurons fait un grand pas vers la pensée personnelle quand nous \Serons capables d'expliquer correctement les termes dans lesquels s'exprime notre savoir.

b) Nous n'avons là, il est vrai, qu'un premier stade.

Penser, en effet, c'est juger.

Aussi ne pouvons-nous nous flatter d'avoir une pensée per· .'J!lonnelle avant de pouvoir porter un jugement sur les idées énoncées de­ "Vant nous comme sur celles qui nous viennent à l'esprit.

Ce pouvoir de juger constitue l'esprit critique.

Il ne faut pas le confondre, inutile de le dire, avec cet esprit de critique qui porte les envieux à chercher svsté­ matiquement les défauts d'autrui.

L'esprit critique est impartial, désin· téressé et même bienveillant, la bienveillance étant nécessaire pour une. »

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