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Influence espagnole sur le théâtre français à la lumière des oeuvres de Beaumarchais

Publié le 06/10/2018

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Beaumarchais, dans Le Barbier de Séville, s’applique à donner de nombreux détails exotiques : le nom des personnages (Almaviva est « Grand d’Espagne »), les précisions vestimentaires (« rescille » de Figaro, habit « à l’espagnole » du Comte...), les nombreux accessoires (guitare, jalousie, longue baguette blanche de l’alcade), les personnages typiquement esppagnols (alguazil,

 

alcade...), les références géographiques (« Estrmadure, Sierra-Morena »), l’ariette de Rosine « dans le goût espagnol tentent de camper un cadre espagnol. Mais c’est une fausse Espagne dont il s’agit : outre quelques approximations (« signora » est italien et non espagnol ), les allusions aux mœurs théâtrales (le censeur, café Procope, la Cabale), à l’Encyclopédie transportent Le Barbier de Séville ailleurs qu’en Espagne, dans une France déguisée. Dès lors, on peut dire que l’Espagne est un simple décor utilisé par l’auteur pour masquer sa critique de la bourgeoisie française. Il s’agit d’une évasion vers l’étranger dans le but de réaliser cette dénonce de façon légitime et en contournant la censure. Mais cette évasion est reprise par les auteurs du XIXème comme Victor Hugo ou Prosper Mérimée qui sont de grands auteurs romantiques pour qui l’évasion est un point essentiel dans la littérature.

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« comiques.

Il y a la tradition classique héritée de Molière que le Théâtre Français revendiquait haut et fort.

Il s'agit d'un théâtre qui contient des éléments de la farce et d'autres empruntés à la comédie italienne.

Pendant la première moitié du siècle, on trouve de nombreux acteurs italiens sur les planches parisiennes dont les scènes improvisées basées sur des scénarii italiens, sur la capacité d'improvisation et sur la spontanéité de leurs performances leur vaut un grand succès. Au-delà des techniques de représentation théâtrales, les dramaturges utilisent le genre comme un moyen d'exprimer et de revendiquer des idées ayant un caractère révolutionnaire.

En effet, au XVIIIème siècle, le théâtre sert de tremplin aux idées des philosophes des Lumières tel que Voltaire (Zadig, 1748; Candide, 1759).

Il s'agit alors de dénoncer les injustices de la société française sous l'Ancien Régime et de démontrer par la science et par un raisonnement logique que tous les hommes sont égaux à leur naissance.

Le théâtre étant mobile et permettant un accès aux populations les moins cultivées par le fait qu'il soit écouté et non lu, il est l'outil privilégié de ces auteurs qui tentent de montrer au monde leurs idées nouvelles trop souvent étouffées par la censure.

La censure est donc un obstacle à la diffusion des idées des Lumières et les dramaturges français vont user de leur génie pour la contourner et pour continuer à faire jouer leurs pièces notamment grâce à l'utilisation de légendes et d'histoires d'origine étrangères. Beaumarchais, dans ses œuvres utilise l'espace étranger de l'Espagne pour monter sa pièce.

Cet action a une double motivation: tout d'abord, il s'agit d'un moyen utilisé par l'auteur pour contourner la censure.

Il utilise un contexte différent de la France du XVIIIème pour dénoncer les abus de la société française de ce siècle.

Il s'agit d'un stratagème utilisé par de nombreux auteurs de ce siècle comme Montesquieu dans Lettres Persanes (1721) qui choisit la Perse comme pays étranger ou encore Voltaire et ses Contes qui choisit lui aussi un décor oriental pour réaliser sa critique de la société française du moment.

La deuxième motivation qui pousse Beaumarchais à choisir l'Espagne comme décor pour ses pièces réside dans l'influence qu'il reçoit de certains « entremés » espagnols, proches des parades françaises, et pièces de théâtres, notamment les saynètes de Ramón de la Cruz, auxquelles il a pu assister lors de son voyage à Madrid où il fréquentait le théâtre et dont il a adapté certains aspects dans Le Mariage de Figaro, qui inclut des chansons, des danses et de la musique digne de l'opéra-comique.

Tout comme les vaudevilles qu'il improvisa dont la plupart sont des légendes espagnoles ramenées en France lors de son voyage. Nous avons vu que le théâtre est le moyen utilisé par de nombreux auteurs du XVIIIème siècle pour diffuser leurs idées à travers la France grâce à la mobilité du genre et sa capacité à être compris par tous, et, pour contourner la censure, les dramaturges font preuve de sagesse et camouflent leurs représentations dans des décors étrangers, voire exotiques.

Nous verrons à présent la fausse représentation de 2. »

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