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INVITATION A AIMER DE RONSARD

Publié le 08/04/2011

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ronsard

En mai 1553, dans la deuxième édition des Amours, parut l'odelette à Cassandre, qu'aucun recueil de Ronsard ne peut omettre : Mignonne, allons voir si la rose Qui ce matin avait déclose Sa robe de pourpre au soleil A point perdu cette vêprée Les plis de sa robe pourprée, Et son teint au vôtre pareil. Las ! voyez comme en peu d'espace, Mignonne, elle a dessus la place Las, las, ses beautés laissé choir ! O vraiment marâtre Nature, Puisqu'une telle fleur ne dure Que du matin jusques au soir ! Donc, si vous me croyez, mignonne, Tandis que votre âge fleuronne En sa plus verte nouveauté, Cueillez, cueillez votre jeunesse : Comme à cette fleur, la vieillesse Fera ternir votre beauté.

VOCABULAIRE:

Déclose : ouverte, développée (contraire de close). Vêprée : soirée.

Explication littérale:

Commentaire: Cette odelette est l'aboutissement d'une longue suite de poèmes, qui de l'Antiquité au XVIe siècle, ont comparé la beauté féminine à la' rose : Théocrite, les Elégiaques latins, les poètes du Moyen âge ont tous utilisé le symbole de la fleur. Ronsard s'est surtout inspiré d'Ausone (309-394 ap. J.-C.), poète né à Bordeaux, chrétien de religion, mais païen d'inspiration. Ausone visite les roses de Paestum au printemps ; il admire leur beauté et médite sur leur fragilité : « Je m'étonnais des rapides ravages du temps dans sa fuite, de voir ces roses en même temps éclore et vieillir. Voici encore que la chevelure pourpre de la fleur radieuse se détache pendant que je parle, et la terre brille jonchée de sa rouge dépouille... L'espace d'un jour, voilà ce que vivent les roses... Jeune fille, cueille les roses pendant que leur fleur est fraîche et que fraîche est ta jeunesse, et souviens-toi que tes années passeront de même. « (Idylle XIV, Laumonier : Ronsard, poète lyrique, p. 584).

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« 13. Tandis que votre âge fleuronne 14. En sa plus verte nouveauté, 15. Cueillez, cueillez votre jeunesse : 16. Comme à cette fleur la vieillesse 17. Fera ternir votre beauté. 18. Célèbre poème de Ronsard qui réactualise la fameuse locution latine d'Horace « Carpe diem » = cueille le jour. « Carpe diem quam minimum credula postero » => « Cueille le jour présent, en te fiant le moins possible au lendemain ». Poème composé de 3 strophes de 6 vers > 3 sizains. 18 octosyllabes. Dans chaque sizain, les deux premières rimes sont suivies, du type AA, puis elles sont embrassées, du type ABBA. Alternance de rimes féminines (qui se terminent par –e, -es, -ent) et des rimes masculines. Étude qui se fera de manière linéaire, strophe par strophe. I- Une promenade dans le jardin A- L'invitation • Le poète propose à la jeune femme, Cassandre, d'aller se promener. - Verbe d'action « allons voir ». - Femme bien réelle > cf.

l'apostrophe « Mignonne » : souligne l'affection du poète + la grâce de ma jeune fille. - « Allons » > impératif qui englobe la jeune fille et le poète => Balade sentimentale, amoureuse dans un jardin… - Allitération en P.

cf.

« pourpre ; point perdu ; vêpre ; plis ; pourprée… » NB : « A point perdu » > atmosphère intime… • Matin > naissance de la rose. B- La rose • Le poète évoque aussi la rose. « la rose » > déjà connue des deux personnes… « ce matin » > laisse supposer qu'une promenade a eu lieu • Personnification de la rose.

Cf.

« Sa robe » ; « Les plis de sa robe » ; « Et son teint »… cf.

les précisions sur les couleurs « pourprées » « pourpre » « soleil ». • « vôtre pareil » > comparaison. => Femme qui est déjà assimilée à la rose, via la robe de « pli » et le « teint ».

Δ) Matin => éclosion de la fleur dans toute sa beauté.. »

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