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JANSÉNISME

Publié le 21/01/2019

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JANSÉNISME. Le destin littéraire du jansénisme, comme l'a bien compris Sainte-Beuve {Port-Royal, 1840-1855), déborde largement son aventure religieuse et politique. Contre l'accent mis sur la liberté humaine dans la conception de la grâce par les théologiens jésuites (Lessius, Molina), l'augustinisme pessimiste d'un Baïus puis d'un Jansé-nius trouve un terrain favorable dans la bourgeoisie parisienne lettrée et la noblesse de robe du xviie s. Dans la lignée de l'humanisme renaissant, cette caste se conçoit comme une aristocratie sénatoriale à la romaine que hantent ses responsabilités devant Dieu : or cette tradition civique n'est plus de mise sous la monarchie absolue, dont l'élite parlementaire a, plus que personne, contribué à instaurer le principe contre la Ligue. Face à la Cour, modèle des mœurs et du style, et à l'Église, conquise par la

 

morale mondaine des jésuites, cette noblesse parlementaire va se replier sur une piété bérullienne et dans une triple opposition poli tique, morale et rhétorique. L'idéal esthétique d'un Saint-Cyran [Théologie familière, 1639 ; Lettres, 1643), dès sa rencontre avec Robert Amauld d'Andilly en 1620, et plus encore après son emprisonnement en 1638, est celui de saint Bernard (l’abbaye de Port-Royal appartenait d'ailleurs aux bénédictines de Cîteaux) : Dieu est l'écrivain (ou le peintre) qui tient la main d'un enfant (l'auteur inspiré) dont tout le génie est de se laisser conduire. Avec ses solitaires (laïcs qui à l'exemple d'Antoine Le Maistre se retirèrent aux Granges, près du monastère, à partir de 1638) — et les « Petites Ecoles » qu'ils ouvrirent,

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