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Je suis maître de moi comme de l’univers Pierre Corneille - Cinna

Publié le 19/03/2020

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corneille

«la proximité du sang et les liaisons d’amour ou d’amitié entre le persécutant et le persécuté, le poursuivant et le poursuivi, celui qui fait souffrir et celui qui souffre. »

«En est-ce assez, ô Ciel, et le Sort pour me nuire A-t-il quelqu’un des miens qu’il veuille encor séduire? Qu’il joigne à ses efforts le secours des Enfers, Je suis maître de moi comme de l’Univers. Je triomphe aujourd’hui du plus juste courroux De qui le souvenir puisse aller jusqu’à vous.

Soyons amis, Cinna, c’est moi qui t’en convie : Comme à mon ennemi je t’ai donné la vie, Et malgré la fureur de ton lâche destin, Je te la donne encor comme à mon assassin. Commençons un combat qui montre par l’issue Qui l’aura mieux de nous, ou donnée, ou reçue. » (acte V, scène 3, v. 1693-1706)

« Tous ceux que ce devoir à mon service engage Ne s’en acquittent pas avec même courage; Et lorsque la valeur ne va point dans l’excès, Elle ne produit point de si rares succès. »

(acte IV, scène 3, v. 237-240)

 

«Ta vertu met ta gloire au-dessus de ton crime; Sa chaleur généreuse a produit ton forfait; D’une cause si belle il faut souffrir d’effet. »

(acte V, scène 3, v. 1760-1762

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« 152 / HÉROÏSME (et générosité) • 20 par l'exemple d'Emilie ainsi que par de nobles raisons d'ordre politique: Le complot une fois éventé, celui qui passait pour un tyran devient un monarque respecté, du fait de sa « géné­ rosité», le pardon venant conclure une douloureuse lutte intime et mobilisant un effort de volonté sans précédent chez Auguste.

C'est bien dans la mesure où Auguste a consenti, en toute indépendance d'esprit, à pardonner, que la grandeur d'âme dont il vient de faire preuve conquiert l'approbation des conspirateurs, en particulier d'Emilie qui, par son intransigeance, semblait être à ja­ mais intraitable.

C'est que toute la pièce se fonde sur la transformation d'Auguste, ou plutôt d'Octave en Auguste.

Octave ne prend le nom de César qu'après l'assassinat de Jules Cé­ sar, qui remonte à 44 (avant J.-C.), Jules César étant son grand oncle et son tuteur; et c'est en 29 (avant J.-C.), bien plus tard, que Octave-César prend le titre d'Auguste.

Octave, tyran sanguinaire, s'était montré inflexible en­ vers ses ennemis mais se convertit en un véritable monar­ que, reconnu comme tel par Emilie, après seulement qu'il a fait la preuve de sa «générosité», Octave se muant, à ses yeux, en Auguste.

· Du reste, Auguste ne se contente pas de pardonner, il donne son approbation au mariage entre Emilie et Cinna.

Corneille à ce sujet, s'est inspiré, pour l'essentiel, du De Clementia, de Sénèque (Ier siècle de notre ère) et a voulu rendre son dénouement heureux, dans l'ordre sentimental autant que politique.

Auguste vient d'apprendre que Maxime, grâce auquel le complot a été éventé, a trahi par jalousie envers Cinna.

Isolé par l'ingratitude de ses amis, Auguste prend le parti de pardonner, non par faiblesse mais par «générosité» : « En est-ce assez, ô Ciel, et le Sort pour me nuire A-t-il quelqu'un des miens qu'il veuille encor séduire? Qu'il joigne à ses efforts le secours des Enfers, Je suis maître de moi comme de l'Univers.

Je triomphe aujourd'hui du plus juste courroux De qui le souvenir puisse aller jusqu'à vous.. »

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