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Jean Rouaud :Les Champs d'honneur

Publié le 05/02/2013

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[Jean Rouaud obtint en 1990 le prix Goncourt pour son premier roman, Les Champs d'honneur.)

Le roman se passe dans la région de Nantes. L'auteur décrit successivement le crachin, l'averse, les pluies de tempête et les pluies de noroît. Voici le paragraphe consacré à l'averse. Le crachin n'a pas cette richesse rythmique de l'averse qui rebondit clinquante sur le zinc des fenêtres, rigole dans les gouttières et, l'humeur toujours sautillante, tapote sur les toits avec un talent d'accordeur au point de distinguer, pour une 5 oreille familière, les matériaux de couverture : ardoise, la plus fréquente au nord de la Loire, tuile d'une remise, bois et tôles des hangars, verre d'une lucarne. Après le passage du grain de...

- Par ces moyens phonétiques, le texte trame une véritable toile sonore, qui permet la transformation du réel ; l'illustration de la «richesse rythmique de l'averse« relève d'un procédé similaire : les énumérations vont ici être ordonnées en fonction de ce rythme; trois verbes caractérisent la pluie, puis quatre matériaux ... La pluie cesse et il ne reste qu'une simple phrase.

3. La pluie : moyen de la transfiguration

- C'est donc bien l'action de la pluie sur la ville qui provoque sa transfiguration : en d'autres termes, c'est l'action du moyen rythmique sur le réel qui le poétise.

« COMMENTAIRE COMPOS~ traîne qui clôt la tempête, une voûte de mercure tremblote au-dessus de la ville.

Sous cet éclairage vif-argent, les contours 10 se détachent avec une précision de graveur : les accroche-cœurs de pierre des flèches de Saint-Nicolas', la découpe des feuilles des arbres, les rémiges 2 des oiseaux de haut vol, la ligne brisée des toits, les antennes-perchoirs.

L'acuité du regard repère une enseigne à cent mètres -et aussi l'importun qu'on peut éviter.

15 Les trottoirs reluisent bleu comme le ventre des sardines vendues au coin des rues, à la saison.

Les autobus passent en sifflant, assourdis, chassant sous leurs pneus de délicats panaches blancs.

Les vitrines lavées de près resplendissent, le dôme des arbres s'auréole d'une infinité de clous d'argent, l'air a la fraîcheur 20 d'une pastille à la menthe.

La ville repose comme un souvenir sous la lumineuse clarté d'une cloche de cristal.

1.

Saint-Nicolas: église gothique du centre ville.

2.

Rémige : grande plume de l'aile.

Dans un commentaire composé, vous pourrez, par exemple, étudier comment le point de vue original de l'auteur transfigure le spectacle de la ville sous la pluie.

_ DIFFICULTÉS -CONSEILS -PROPOSITIONS _ •Plan Vous pouvez construire un plan qui sépare les deux niveaux: descriptif/symbolique: 1.

La précision de la description fondée sur deux sensa­ tions Il.

La transfiguration poétique de la pluie et de la ville • Suggestions - Relevez tous les éléments qui définissent la ville et classez-les : par matières, par couleurs, par formes.

- Notez tous les qualificatifs de la pluie, et de la liquidité en général.

N'oubliez pas de repérer les sonorités liquides.

119. »

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